La Femme Celte
ainsi que les premières représentations artistiques
humaines aient été exclusivement consacrées à la femme, et non au couple ou
bien au groupe… L’image la plus ancienne de l’accouplement est celle de la
grotte de Laussel. Une autre, plus récente, montre un homme en posture de
supplication-adoration, devant une femme de stature plus élevée. Il est donc
possible qu’un culte de la femme se soit institué dès cette époque – culte de
nature plus érotique que religieuse, avec peut-être une valeur thérapeutique
destinée à calmer l’anxiété et les doutes de l’homme sur la réalisation de son
désir » (André Morali-Daninos, op. cit., p. 11-12).
[7] « Je ne crois pas que nous en sachions assez pour parler de
système matriarcal. Je pense qu’il y avait la tendance patriarcale et la
tendance matriarcale. Il ne me semble pas qu’on puisse dire que tout ce qui
précéda le patriarcat était exactement le contraire, c’est-à-dire le
matriarcat » (Kate Millett, op. cit .,
p. 135).
[8] Avec un sens nettement péjoratif. À ceux qui m’objecteraient que le
système patriarcal existe déjà aux temps bibliques les plus anciens, avec les
patriarches et surtout avec le dieu mâle Iaweh, je répondrais que,
premièrement, les premiers livres de la Bible ont été composés à l’époque de
Moïse, dans un contexte égyptien agricole et déjà paternaliste, que, deuxièmement,
Iaweh est le dieu du Sinaï, c’est-à-dire le dieu Sin des Sémites, Dieu-Lune
dont le sexe est ambigu à l’origine, et que, troisièmement, les personnages
féminins des premiers livres bibliques ont un caractère et un comportement
surprenants pour une société paternaliste.
[9] « Enfant, je suis entrée dans un établissement religieux
entièrement consacré à l’adoration de la Vierge – une véritable idolâtrie
mariale. Je sentais le caractère patriarcal et oppressif de la Religion, mais
en même temps le culte de la Vierge auquel nous étions vouées apportait une
sorte de compensation, comme un élément rassurant » (Kate Millett, op. cit., p. 134).
[10] Cela dit pour préciser que ce livre n’est pas un ouvrage féministe au
sens où certaines exaltées l’entendent parfois. Il s’agit essentiellement de
rétablir une vérité que la société masculine a voulu cacher, afin de repenser
entièrement les problèmes du rapport entre les deux sexes, rapport qui,
répétons-le, est à la base de la cellule familiale, donc de la société tout
entière.
[11] Tandis que les quelques « primitifs » aujourd’hui préservés
détiennent, il va de soi, une conception de l’univers qu’ont éteinte en nous
les âges de fer, une apothéose de l’indistinct s’est édifiée pour tirer de la
connaissance de ces peuples, non le parti nécessaire dans l’état présent, des
civilisations, mais un parti tranquillisant qui s’inscrit pour les corroborer
dans des dogmatismes périmés, et spécule consciemment sur de très pauvres
fringales que l’Occident s’est données pour mythes » (Vincent Bounoure, Préface à un Traité des matrices, dans le Surréalisme même ,
n° 4 (1958), p. 18-19). Ce jugement sévère doit être pris en considération
chaque fois qu’on se penche sur un mythe hérité d’une quelconque de nos civilisations
occidentales, surtout pour faire table rase des explications lénifiantes qui en
ont été données jusqu’à présent.
[12] Notamment l’hésitation entre le son S ancien et le H récent dans les
mots senta , chemin (moyen-bret. et gallois hent ), * senos ,
vieux (latin senex ) devenu hen en moyen breton et en gallois, * suexos , six (latin sex ,)
devenu c’hwe’ch en breton ( hueh en vannetais) et chwech en gallois. Une des tendances des langues brittoniques, en dehors de la disparition
du son QU, est l’affaiblissement de l’S initial. D’autre part, les rudiments de
grammaire gauloise que nous possédons la font apparaître très proche à la fois
du gaélique et du latin. En correspondance avec la deuxième déclinaison latine
(Domin-US, -E, -UM, -I, -O), nous avons les mêmes formes en gaélique et en
gaulois (-OS, -E, -ON, -I, -O) ; avec la première déclinaison latine
(Ros-A, -A, -AM, -AE, anciennement -AS, -AE), les formes gauloises -A, -A, -AN,
(?), -AI, et les formes gaéliques -A, -A, -IEN, -IAS (ou – IES), -I ; avec
la troisième déclinaison latine, la plus ancienne (Civ-IS, -IS, -EM, parfois
-IM, -IS, -I), les formes gauloises
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