La Femme Celte
-IS, -I, -IN (génitif singulier inconnu,
mais génitif pluriel -IOM identique au latin parissyllabique -IUM), -E, et les
formes gaéliques -IS, -I, -IN, -OS, -EI (génitif pluriel – ION) ; à la
quatrième déclinaison latine (Man-US, -US, – UM, -US, -UI), les formes
gauloises du nominatif -US et du datif -OU (gaélique -US, -U, -UN, -OUS, -U,
génitif pluriel -ION). Quant aux désinences verbales gauloises et latines,
elles sont très proches de celles de l’irlandais ancien.
[13] On pourrait rétorquer que Commios était belge et non pas gaulois de la
Celtique, et qu’au cours du 1 er siècle av. J.-C. il y a eu
une forte invasion de Belges dans l’île de Bretagne. Mais nous avons d’autres
exemples, et de plus, les Belges ne paraissent pas avoir eu un langage
différent des Gaulois de la Celtique. Nous avons d’ailleurs un témoignage qui
nous montre l’universalité de la langue gauloise, celui de saint Jérôme
(331-420) qui écrit, dans son Commentaire de l’Épître
aux Galates , que les Trévires (Belges des bords du Rhin) parlent la même
langue que les Galates d’Asie Mineure descendants de Gaulois de la Celtique,
rescapés de l’expédition de Brennus à Delphes). Il est curieux de constater que
dans tous les territoires où le gaulois a été parlé, la vélaire indo-européenne
QU présente des déformations : le C devient parfois SS en français, ou
bien il est chuinté (sauf au voisinage du germanique) particulièrement dans les
régions de peuplement celtique plus pur (Auvergne). En breton et en gallois, en
dehors de la transformation ancienne en P (Equus, Epos ,
Quum ou Quom Pe , Quattuor, Pedwar ), le son moderne K est instable et est souvent
muté en G et en C’H (H en vannetais ; dans ce dialecte d’ailleurs, le son
K est souvent chuinté : ne… ket , ne… pas,
se prononce ne… tchett ).
[14] Goulven Pennaod, « Langues et Littératures celtiques », Nouvelle École , n° 15, p. 22.
[15] Jean Markale, Les Celtes , Paris,
Payot, p. 162.
[16] Goulven Pennaod, op. cit .,
p. 21.
[17] Il est attristant de constater que de savants historiens, au XX e siècle, en sont encore à nier l’influence
celtique et tentent de prouver que les Gaulois n’eussent été que des affreux
barbares sans les Romains. Ce sont là des séquelles tenaces du sieur Gobineau,
responsable de l’idée de race supérieure, reprise avec la délicatesse que l’on
sait par un certain Hitler. Pour ces gens-là, je ne suis qu’un celtomane
délirant (eux, par contre, sont nettement romanolâtres ),
mais je n’ai jamais prétendu que les Celtes étaient un peuple élu. Il n’y a pas
de peuple élu, ni de race supérieure, ni de race tout court. Il y a seulement
eu des peuples qui ont réussi à dominer d’autres peuples par le jeu des
techniques, de l’économie et de la force. On appelle cela de l’occupation ou de
la colonisation. Avant de se faire coloniser par les Romains, les Celtes
avaient colonisé les peuples qui se trouvaient sur le territoire de la Gaule.
Bon nombre d’idées toutes faites (les Romains nous ont donné la civilisation,
tout le progrès vient de la Méditerranée, etc.) doivent, être repensées. Il n’y
a pas de civilisation supérieure à une autre. Chaque civilisation vaut ce
qu’elle vaut, en tant que telle. Émettre un jugement de valeur par rapport à
une autre civilisation, c’est admettre une infériorité : et c’est la
justification des guerres, des génocides, non seulement humains mais culturels
(comme en Gaule, en Irlande et en Bretagne), des colonisations (on apporte la
civilisation à ces pauvres nègres !) et de tout ce qui constitue une
atteinte à la libre disposition de l’esprit. C’est le devoir de tout
intellectuel honnête et de bonne foi de dénoncer une fois pour toutes ces idées
aberrantes qui sont responsables de tant de souffrances pour le genre humain.
[18] Goulven Dennaod, op. cit .,
p. 22.
[19] Des phénomènes semblables s’observent couramment. L’influence d’une
certaine façon de s’exprimer peut être déterminante sur l’évolution d’une
langue. C’est ainsi que la langue française s’est unifiée à cause du parler
d’Île-de-France qui était celui de la politique et qui a fini par emporter
l’adhésion de tous ; il y avait pourtant des différences notables. Les
études faites sur l’origine du français sont toutes parties du postulat de
l’origine latine. Tout changerait peut-être si
l’on
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