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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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qu’il avait au poing, Pardaillan tenait tête à un jeune homme d’une remarquable beauté, le visage orné d’une fine moustache et d’une barbiche en pointe, vêtu avec une somptueuse simplicité qui fleurait son grand seigneur. Et ce jeune homme, en poussant des cris inarticulés, bondissait, tourbillonnait, portait des coups furieux, s’efforçant, mais en vain, d’écarter celui qui lui barrait la route, pour courir sus à Valvert qu’il avait failli étendre roide sur le corps de d’Albaran, en le frappant par-derrière.
    – Vous avez le papier ? demanda Pardaillan qui se contentait de parer comme en se jouant les coups que lui portait cet adversaire inconnu, doué d’une agilité surprenante.
    – Oui, monsieur.
    – A cheval alors, et filez.
    – Mais monsieur…
    – Filez, vous dis-je !
    – Bien, monsieur.
    Mais pour monter à cheval il fallait les chevaux. Et ils étaient derrière l’enragé qui barrait la route. Ils broutaient paisiblement le feuillage de la haie. Landry Coquenard s’élança. Plus vif que lui, l’enragé tourna le dos à Pardaillan stupéfait et courut aux chevaux. Deux fois de suite, avec une rapidité effrayante, il leva l’épée et la plongea dans le poitrail des deux pauvres bêtes qui s’abattirent.
    Ceci fait, l’inconnu revint au pas de course et, de son épée rouge de sang jusqu’à la garde, il chargea de nouveau Pardaillan avec plus d’impétuosité que jamais.
    – Le superbe lionceau ! admira Pardaillan en lui-même. Qui diable ce peut-il bien être ?
    Mais, tout en tenant tête, il avait fait un signe. A ce signe, Gringaille s’était précipité derrière la haie et ramenait deux chevaux : le sien et celui d’Escargasse.
    – A cheval ! répéta Pardaillan sur un ton d’irrésistible commandement.
    Valvert et Landry Coquenard obéirent. Ils sautèrent en selle et s’ébranlèrent.
    Mais alors, l’inconnu bondit de nouveau en arrière. Avec une rapidité fantastique, il prit la fuite. Du moins, on pouvait croire qu’il prenait la fuite. Il n’en était rien. Au bout d’une vingtaine d’enjambées, il s’arrêta. Il se retourna, et solidement campé au milieu du chemin, faisant siffler sa rapière dégouttante de sang, d’une voix tonnante :
    – On ne passe pas ! signifia-t-il.
    La situation devenait ridicule. Et cela par la faute de Pardaillan qui ménageait cet enragé d’une bravoure folle, certes, d’une force à l’escrime remarquable, mais qu’il aurait pu cependant expédier promptement, s’il l’avait voulu. Mais Pardaillan, qui avait expressément recommandé qu’on ne tuât personne, trouvait que trop de sang avait été répandu pour une question d’argent qu’il jugeait misérable, malgré l’énormité de la somme. Et il lui répugnait d’en verser davantage.
    Cependant il comprit qu’il fallait en finir, qu’il ne pouvait pas se laisser tenir plus longtemps en échec par ce jouvenceau.
    – Je vais déblayer le chemin, dit-il à Valvert. Passez sans vous occuper de moi.
    Il courut au-devant du jeune homme, décidé à en finir. L’autre le reçut de pied ferme. Les fers s’engagèrent jusqu’à la garde. Mais, cette fois, Pardaillan attaquait. Bien qu’il parût posséder à fond la science de l’escrime, l’inconnu, visiblement, n’était pas de force. Plusieurs fois, il était arrivé trop tard à la parade. Il n’avait tenu qu’à Pardaillan de le tuer raide, tout au moins de le blesser assez sérieusement pour le mettre dans l’impuissance de continuer la lutte. Malgré tout, doué d’un courage indomptable, d’une énergie farouche, il n’avait pas reculé d’un pouce, il avait refusé de céder à la pression de Pardaillan qui tendait à l’obliger à livrer le passage.
    « Diantre soit de l’obstiné ! se dit-il. C’est qu’il se ferait tuer, plutôt que de céder pied. Allons, j’eusse voulu lui épargner cette humiliation, car, quel qu’il soit, c’est un brave. Mais il n’y a pas moyen de faire autrement… A moins de le tuer… Et ceci, je ne le veux pas… »
    Ayant fait cette réflexion, Pardaillan prépara son coup par une série de feintes savantes, lia l’épée de son adversaire… Et l’épée, comme arrachée par une force irrésistible, sauta, décrivit une courbe dans l’espace, alla tomber dans la rivière.
    – Malédiction sur vous, chevalier d’enfer ! rugit l’inconnu qui ne se possédait plus.
    Il paraissait si confus et si désespéré

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