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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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par une série précipitée de cris suraigus : les cris du cochon qu’on saigne. En même temps il se ruait sur l’autre, le bras levé, pour lui faire subir le même sort. Mais il n’eut pas le temps de le frapper.
    Celui-là, son élan l’avait porté devant Valvert. Rapide comme l’éclair, le jeune homme passa le pistolet dans la main gauche et projeta son poing en avant, avec la force d’une catapulte. Atteint entre les deux yeux, l’homme s’affaissa près de son compagnon, au moment précis où Landry Coquenard allait laisser tomber sur son crâne la crosse de son pistolet. Ce qui ne l’empêcha pas de saluer cette nouvelle victoire par des braiments prolongés.
    Alors, comme s’ils avaient assisté, invisibles, à cette lutte si brève, et comme s’ils n’attendaient que ce moment pour entrer en scène à leur tour, Escargasse et Gringaille surgirent soudain, comme des diables sortis d’une boîte, sans qu’on pût dire d’où ils venaient. Ils étaient munis de solides cordelettes. Ils fondirent sur les deux blessés qui, en un tournemain, se trouvèrent ficelés des pieds à la tête, incapables de faire le moindre mouvement. Ce qu’ils n’avaient garde de faire, pour l’excellente raison qu’ils étaient évanouis tous les deux.
    Pendant ce temps, d’Albaran se relevait vivement, cherchait des yeux son pistolet chargé qui lui avait échappé dans sa chute et, ne le trouvant pas, parce que Valvert venait, d’un coup de pied, de l’envoyer rouler dans la Seine, dégainait prestement. Il allait se ruer, le fer au poing. Mais, à deux pas de lui, Valvert braquait sur lui la gueule menaçante de son canon de pistolet et disait, sur un ton qui ne permettait pas de douter de sa décision :
    – Ne bougez pas, seigneur comte, sinon vous me mettez dans la fâcheuse nécessité de vous loger une balle dans le corps.
    – Démon ! mugit d’Albaran, honteux et exaspéré.
    Mais il ne bougea pas. C’était tout ce que demandait Valvert qui sourit :
    – C’est parfait. J’espère maintenant que nous allons nous entendre. Je l’espère… pour vous.
    Ces mots firent dresser l’oreille à d’Albaran. Mais il ne les releva pas sur-le-champ. Il pensait qu’il avait mieux à faire pour l’instant : se soustraire à la menace de ce pistolet, car il ne se reconnaissait pas encore définitivement battu. Et il jeta un rapide coup d’œil autour de lui.
    A sa gauche, il avait la Seine dans laquelle il pouvait sauter d’un bond, ce qui n’était pas pour le gêner, attendu qu’il nageait comme un poisson. A sa droite, il y avait une haie. Elle était assez clairsemée, cette haie, pour qu’il pût passer à travers assez aisément. Quitte à s’écorcher un peu et à froisser son splendide costume de velours. Au-delà de la haie, c’étaient les champs par où il pouvait gagner au large. Mais…
    Entre le fleuve et lui, Escargasse se dressait, le pistolet au poing, la bouche fendue jusqu’aux oreilles par un sourire singulièrement sinistre. Entre la haie et lui, il découvrit le pistolet menaçant que braquait sur lui Gringaille, aussi sinistrement souriant qu’Escargasse. Enfin, derrière lui, se trouvait le pistolet tout aussi menaçant de Landry Coquenard, tout aussi souriant que ses compagnons.
    Il était brave, d’Albaran. Et il le fit bien voir. Pris entre ces quatre bouches à feu prêtes à cracher la mort sur lui, il ne sourcilla pas. Avec un flegme que Valvert admira en lui-même, il appuya la pointe de sa colichemarde sur le bout de sa botte, croisa ses deux énormes mains sur le pommeau, et fit simplement, sur un ton et avec un air émerveillé :
    – 
Cascaras !…
    Ce qui, en français, pouvait se traduire par : malepeste ! Alors, les paroles de Valvert lui revinrent à la mémoire. Alors seulement, il les releva :
    – Ah çà ! s’étonna-t-il, vous saviez donc que vous alliez me rencontrer ici ?
    – Oui, fit nettement Valvert. C’est tout exprès pour m’entretenir avec vous que je suis venu à votre rencontre.
    – Alors je suis tombé dans un guet-apens, déclara d’Albaran sur un ton d’inexprimable dédain.
    – Allons donc ! protesta Valvert avec une froide politesse. Nous n’étions que deux quand vous nous avez chargés, à trois, pistolet au poing, et sans crier gare. C’est à nous deux que nous avons mis vos gens hors de combat et que nous vous avons pris vous-même. Car, que vous le vouliez ou non, vous êtes notre prisonnier,

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