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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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rares, il réussit à ressaisir son équilibre.
    Mais, quand il se redressa, Valvert était déjà passé. Et c’était miracle qu’il ne fût pas allé, lui, piquer droit dans la rivière.
    L’inconnu, écumant de rage impuissante, le poursuivit de ses clameurs :
    – Arrête ! arrête !… Larron !… Détrousseur de grand chemin !… Arrête !…
    Et Pardaillan se disait toujours :
    « Où diable ai-je entendu cette voix ?… Cette voix qui fait penser au rugissement du tigre en fureur ?… »
    q

Chapitre 16 LES MILLIONS ESPAGNOLS
    L ’inconnu fit un mouvement comme pour se lancer à la poursuite d’Odet de Valvert qui continuait son chemin sans lui répondre, sans même tourner la tête. Tout à coup, comme pris de folie, il se frappa le front d’un poing furieux. Au lieu de courir après Valvert, Pardaillan le vit se jeter à corps perdu sur la haie. Sans se soucier de son somptueux costume qu’il mettait en lambeaux, de ses mains et de son visage qu’il ensanglantait aux ronces, à coups de poignard précipités, il se frayait un chemin à travers la haie.
    – Que diable veut-il faire derrière cette haie ? songea Pardaillan tout haut.
    Ce fut Gringaille qui répondit à cette question qu’il se posait à lui-même.
    – Monsieur, j’ai vu un cheval de l’autre côté de cette haie, dit-il.
    – Je comprends, alors : il veut rattraper Valvert et l’empêcher de poursuivre sa route… Avec son pauvre petit poignard… Il n’a pas peur, décidément !…
    Et réfléchissant :
    « A moins qu’il n’ait des pistolets chargés dans ses fontes… ce qui est probable. Bon, Valvert et Landry en ont aussi, des pistolets… Ma foi, si Odet perd patience et lui allonge un bon coup d’épée ou lui loge une balle dans la peau, il ne l’aura pas volé ! Que diable, on n’est pas obstiné à ce point ! »
    Et il se détourna avec indifférence. Tout à coup, il se frappa le front à son tour, pris d’une idée subite, et il s’emporta contre lui-même :
    « Triple niais que je suis. Et si, au lieu de courir après Valvert, il court, en coupant au court, avertir les gens du bateau, qu’il doit connaître assurément, de ce qui vient de se passer ? Mille diables d’enfer, c’est l’avortement piteux de notre expédition !… Mort de tous les diables, il commence à m’échauffer la bile, cet enragé ! Il faut en finir une bonne fois avec lui… Et tant pis pour lui. »
    Tout en pestant de la sorte, Pardaillan qui, avec cette rapidité qui le caractérisait, avait déjà pris une décision, passait sans plus tarder à l’exécution. Les deux chevaux des deux hommes de d’Albaran étaient toujours là. Comme les deux que l’inconnu avait éventrés, ils broutaient paisiblement les pousses tendres de la haie.
    Pardaillan prit un de ces chevaux et sauta en selle avec une légèreté que lui eussent enviée bien des jeunes gens. Il prit du champ, autant que le permettait l’étroitesse du chemin. Et enfonçant les éperons aux flancs de sa monture, l’enlevant d’une poigne de fer, d’un bond prodigieux, il lui fit franchir la haie. En quelques foulées puissantes, il rejoignit l’inconnu au moment où il mettait le pied à l’étrier. Il se jeta hors de selle à corps perdu, le saisit par-derrière, de ses bras puissants, l’enleva comme une plume.
    Soulevé, à demi étouffé par l’étreinte, l’indomptable énergie de l’inconnu ne faiblit pas. Il ne perdit pas la tête. Il ne cria pas, il n’essaya pas de s’arracher aux mains qui le tenaient. Il leva le poing armé du poignard et l’abattit dans un geste foudroyant.
    Malheureusement pour lui, Pardaillan le surveillait de près. D’ailleurs, il s’attendait bien un peu à ce coup. Il resserra son étreinte d’un bras et, de sa main libre, il saisit le poignet au vol et l’immobilisa. Alors il s’impatienta :
    – Ah ! mordiable, vous m’excédez à la fin ! Allons, lâchez ce joujou !
    Il laissa retomber le jeune homme sur ses pieds et se mit à lui pétrir le poignet pour l’obliger à lâcher le poignard. Et il ne le ménageait plus. Sous la brutale étreinte, l’inconnu se débattait, se tordait comme un ver, ruait, s’efforçait de griffer et de mordre. Mais il ne disait rien, ne criait pas, n’appelait pas à l’aide. Sous la formidable pression qui lui broyait les chairs, il devait souffrir atrocement. Pourtant, il ne poussait pas un soupir, pas un gémissement. Livide, les yeux

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