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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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implorer :
    – Je t’en conjure, accepte… Ou je croirai que c’est de l’orgueil !… que tu ne m’aimes plus… sans compter que c’est me faire injure !… Voyons, ma bonne Léonora, je t’en supplie… prends, pour l’amour de moi !… Tu me feras tant plaisir !…
    Et Léonora, magnanime, consentit enfin :
    – Soit, dit-elle d’une voix émue, j’accepte, pour l’amour de vous !… Pour l’amour de vous, je porterai cette parure dont je ne me dessaisirai jamais, je vous le jure !
    Le plus beau, c’est que ce fut Marie de Médicis qui la remercia et qui l’embrassa avec effusion.
    La paix étant faite, le calme revenu avec la bonne humeur de Léonora, la reine put satisfaire la curiosité qui la labourait en posant une multitude de questions auxquelles Léonora répondit avec une complaisance qu’elle ne montrait pas toujours pareillement. D’autant que la plupart de ces questions lui avaient été déjà posées et qu’elle y avait déjà répondu. Quand la reine n’eut plus de questions à poser, Léonora faisant observer que le temps passait, elle consentit à la congédier enfin, non sans lui avoir fait promettre de revenir la mettre au courant, dès qu’elle aurait terminé ce qu’elle allait faire.
    Léonora partit, emportant sous le bras le fameux écrin qui contenait une parure que la reine estimait à plus de cent mille écus ou plus de trois cent mille livres.
    La reine la suivit du regard jusqu’à ce que la porte se fût fermée sur elle. Alors, elle soupira :
    « Quel dommage que cette pauvre Léonora ait un si mauvais caractère !
Basta,
au fond, c’est une brave femme !… Et puis, elle m’aime vraiment d’un amour profond, sincère !… Et elle m’est dévouée jusqu’à la mort !… Cela mérite bien un peu d’indulgence. »
    q

Chapitre 22 LEONORA A L’ŒUVRE
    P endant que Marie de Médicis songeait que l’affection « sincère » et le dévouement « jusqu’à la mort » que Léonora lui témoignait méritaient bien qu’elle lui accordât quelque indulgence, Léonora s’acheminait à petits pas vers son hôtel, tout proche. Elle montrait un visage fermé sur lequel il était impossible de lire. Elle aussi, elle songeait en marchant.
    Elle pénétra dans sa chambre et enferma aussitôt, dans un meuble dont elle avait seule la clef, le bon de deux cent mille livres et l’écrin qu’elle n’ouvrit même pas, pour admirer, ne fût-ce qu’une seconde, la splendide parure qu’il contenait. Ceci fait, qui ne lui prit guère plus d’une minute, elle se rendit dans un cabinet, prit place dans un large fauteuil et fit appeler Rospignac.
    Rospignac avait repris son service un instant interrompu par suite de la blessure qu’il avait reçue lors de l’algarade de la rue Saint-Denis. MM. de Montreval et de Chalabre avaient été promus chefs dizainiers en remplacement de Longval et de Roquetaille. Ce qui fait qu’ils avaient béni la fin malheureuse et prématurée de ces deux braves, assommés, si on s’en souvient, par le rancunier Landry Coquenard. Les éclopés se remettaient les uns après les autres, les morts avaient été remplacés, en sorte que les « ordinaires » de Concini se retrouvaient au complet, plus décidés que jamais à tirer une vengeance éclatante de leur dernière défaite, plus enragés que jamais contre Pardaillan et Valvert qui les avaient si fortement étrillés.
    Malgré sa mésaventure du Louvre, Rospignac avait eu l’audace de se représenter à la cour, à la suite de son maître. Il n’était pas sans se douter un peu de l’accueil qui lui serait fait par certains courtisans, ennemis plus ou moins déclarés de Concini. En effet, dans la cour même du Louvre, il s’était heurté à un groupe de jeunes seigneurs qui s’étaient mis à rire aux éclats en le voyant. Rospignac s’approcha du groupe et, s’adressant a celui qui riait le plus fort, le chapeau à la main, avec une politesse exquise :
    – Monsieur, lui dit-il, serait-il indiscret de vous demander de qui ou de quoi vous riez ainsi ?
    – Monsieur, répondit l’interpellé avec hauteur, je ris parce qu’il me plaît de rire, et voilà tout.
    – D’abord, monsieur, répliqua Rospignac, sans se départir de son inquiétante politesse, d’abord, je vous ferai remarquer que vous ne riez plus… Ni ces messieurs non plus… Ce qui est bien fâcheux pour moi qui avais une envie folle de rire avec vous… Ensuite, vous ne répondez pas

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