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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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et, de sa voix douce où l’on sentait rouler des sanglots refoulés :
    – Ainsi, je ne m’étais pas trompée, dit-elle : vous ne voulez pas vous rencontrer avec mon époux ! Et, Dieu me pardonne, on dirait que vous l’évitez comme on évite un ennemi qu’on sait dénué de scrupules.
    – Eh bien, oui, là ! avoua Pardaillan.
    Et levant les épaules, avec une brusquerie affectée :
    – Je ne voulais pas vous le dire parce que je savais que vous en éprouveriez un gros chagrin : sachez donc, ma pauvre Violetta, que le duc et moi nous sommes fâchés à mort.
    Une crispation de ses traits fins et délicats trahit la douleur que lui causait cette nouvelle, attendue depuis un instant pourtant. Pardaillan, la voyant très pâle, toute bouleversée, lui prit les deux mains qu’il serra tendrement, et avec une grande douceur :
    – Je vous assure qu’il n’y a point de ma faute, Violetta.
    – Hélas ! fit-elle tristement, je me doute bien que les torts ne sont pas de votre côté ! Mais lui, Charles, comment a-t-il pu ?…
    Et, se redressant, une flamme dans ses beaux yeux bleus :
    – Non, c’est impossible !… Il doit y avoir là un horrible malentendu !… Vous devez vous tromper… Charles d’Angoulême ne peut être l’ennemi du chevalier de Pardaillan, à qui il doit tout.
    Elle était touchante dans sa confiance naïve en l’époux adoré. Malheureusement, Pardaillan savait à quoi s’en tenir sur la reconnaissance du duc et sur la nature de ses sentiments à son égard. Et, levant les épaules, avec un sourire railleur :
    – Vous parlez du passé, dont vous gardez fidèlement la mémoire. Le duc, lui, ne voit que le présent. Or, il faut bien le dire, puisque cela est, dans ce temps présent, je suis, moi, un obstacle à la réalisation des projets du duc. D’où, pour lui, nécessité capitale de supprimer l’obstacle. Et puisque j’ai eu cette guigne noire de venir me livrer pieds et poings liés à lui, vous pouvez être sûre qu’il ne laissera pas échapper une si belle occasion de se débarrasser de moi.
    – Jamais, protesta-t-elle avec force, je ne croirai qu’il sera assez ingrat, assez misérable pour attenter à votre vie !
    Pardaillan, qui se souvenait que le duc n’avait rien fait pour empêcher Fausta de le précipiter dans une oubliette, de même qu’il n’avait, ensuite, rien fait pour le tirer de cette oubliette, Pardaillan eut un sourire sceptique et murmura :
    – Non, il va se gêner, peut-être !…
    Il avait parlé très bas, pour lui-même. Cependant elle avait entendu. Elle répliqua, sur un ton de douloureux reproche :
    – Oh ! chevalier, vous le croyez, vous ?
    – Je crois, dit froidement Pardaillan, que le duc va, sans le moindre scrupule, nous livrer à cette bande d’assassins qui nous donnaient la chasse tout à l’heure et qui doivent nous chercher partout.
    – Ce serait une lâcheté ! se récria la duchesse.
    – Eh non, fit Pardaillan avec la même froideur ; il faut voir les choses telles qu’elles sont : le vrai, que vous ignorez, vous, Violetta, est que le duc a partie liée avec ces gens-là. Cela étant ainsi, il est tout naturel qu’il appelle ses amis à la rescousse pour se débarrasser de nous. Je dirai plus : s’il ne le fait pas, il aura tort.
    – Vous avez beau dire, protesta la duchesse, tenace dans sa confiance, ce serait une félonie dont Charles est tout à fait incapable.
    – Soit, consentit Pardaillan, mais alors il va me charger tout d’abord et sans explication… Et comme, pour l’amour de vous, je ne me défendrai pas, le résultat sera le même : ce sera ici la fin de tout pour moi.
    Et s’animant :
    – Et j’enrage, voyez-vous, Violetta, de finir ainsi stupidement !… J’enrage, parce que ma mort, maintenant, assurera le triomphe de ces larrons… Car, à proprement parler, ce sont de vulgaires larrons, puisqu’ils veulent s’approprier un bien qui ne leur appartient pas.
    – Et lui, Charles d’Angoulême, un Valois, le fils de Charles IX, a partie liée avec des larrons ! s’indigna la duchesse. Il faut que ce soit vous qui me le disiez, chevalier, pour que je consente à le croire. N’importe, si bas qu’il soit descendu, jamais je ne croirai que Charles…
    – Voilà le duc. Vous allez être fixée, interrompit froidement Pardaillan.
    Et comme si de rien n’était, il se tourna vers Odet de Valvert et Landry Coquenard, témoins muets, mais fort attentifs,

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