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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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vivante, si je suis vivante, si vous êtes vivant vous-même, c’est à l’homme que voici que nous le devons. Je sais que cet homme a versé, pour nous, plus de gouttes de sang que vous n’avez d’écus dans vos coffres. Je sais que, pour nous, toujours il a tenu tête à tout un monde d’ennemis puissants, dont le moindre nous eût brisés comme verre si nous n’avions eu l’appui de son bras invincible. Je sais que, si vous l’aviez voulu, loyalement, comme tout ce qu’il a fait, au grand jour, a la pointe de son épée, il eût conquis pour vous le trône de votre père, le roi Charles IX. Mais en ce temps-là, vous n’aviez pas d’autre ambition que l’amour, et ce trône que vous cherchez, par je ne sais quelles louches et tortueuses manœuvres, à vous approprier aujourd’hui, vous l’avez, alors, refusé. Voilà ce que je sais, et je n’ai pas besoin de savoir autre chose. Voilà ce que vous saviez vous-même il n’y a pas bien longtemps encore. Et je trouve monstrueux, indigne d’un homme de cœur, que vous ayez pu l’oublier. Allons, duc, rengainez. Ne voyez-vous pas que vous vous déshonorez en menaçant de votre fer un homme qui garde l’épée au fourreau ?
    Ses dernières paroles seulement retinrent l’attention du duc. Il est certain qu’il s’attendait à être chargé par Pardaillan. Sans réfléchir, d’instinct, il s’était mis en garde. Alors seulement il s’aperçut que Pardaillan ne bougeait pas, gardait l’épée au fourreau et les bras croisés. Cette attitude indiquait clairement qu’il ne cherchait pas le combat. Cette attitude fit plus d’impression sur le duc que ne firent les paroles de sa femme. Il eut conscience que le beau rôle n’était pas de son côté. Et il se sentit humilié. Non pas tant de ce mauvais rôle lui-même, mais, de ce qu’il le jouait devant sa femme et devant sa fille. Ce qui était de nature à porter atteinte au prestige du chef de la famille. Ce fut surtout cette raison qui le décida. Et il remit précipitamment l’épée au fourreau.
    La duchesse ne triompha pas. A présent qu’elle ne regardait plus son époux avec des yeux aveuglés par la passion, elle saisissait une infinité de détails et de nuances qui lui eussent totalement échappé avant. Elle se rendit très bien compte que ses paroles n’avaient pas touché le cœur du duc et qu’il n’était nullement revenu à de meilleurs sentiments. Elle sentit que si elles n’avaient pas été présentes, elle et sa fille, le duc aurait fait litière de tout point d’honneur, se serait rué sans le moindre scrupule, aurait abattu son ancien ami sans lui laisser le temps de se mettre en garde.
    Cependant elle allait reprendre la parole, s’efforcer de convaincre son époux. Elle n’en eut pas le temps. A ce moment, des coups violents ébranlèrent la porte extérieure.
    Le duc eut un sursaut d’inquiétude. Cette inquiétude devint de l’effroi lorsqu’il entendit une voix rude, singulièrement impérieuse, crier :
    – Ouvrez, au nom du roi !
    Pendant que le duc passait une main machinale sur son front où il sentait pointer la sueur de l’angoisse, la duchesse tressaillait et regardait Pardaillan. Elle vit qu’il souriait d’un sourire aigu. Elle comprit instantanément de quoi il retournait.
    – C’est vous que l’on cherche ? interrogea-t-elle à demi-voix.
    – Parbleu ! répondit pareillement Pardaillan.
    Et tout haut, s’adressant au duc, avec un sourire indéfinissable, il rassura :
    – Ne craignez rien, duc, on ne vient pas vous arrêter. Ce sont des amis à vous qui frappent ainsi.
    – Des amis à moi ! Quels amis ! murmura machinalement le duc dont le trouble allait grandissant.
    – Mais, le signor Concini, d’abord, fit Pardaillan.
    – Ce cuistre d’Italie n’est pas de mes amis, protesta le duc avec une moue de dédain.
    – Ensuite, continua Pardaillan, comme s’il n’avait pas entendu, le señor d’Albaran…
    – D’Albaran ! s’écria le duc malgré lui.
    – Peut-être n’est-il pas de vos amis, non plus ? railla Pardaillan. Mais ce noble hidalgo représente ici M me  Fausta… Et, celle-là, vous ne pouvez pas dire qu’elle n’est pas de vos amies.
    – La princesse Fausta ? intervint la duchesse.
    – Qui se fait appeler maintenant duchesse de Sorrientès, oui, Violetta, renseigna complaisamment Pardaillan.
    – La princesse Fausta !… Celle qui nous a poursuivis si longtemps de sa haine ?… Celle

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