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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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exagérer. Et puisque nous avons une dizaine d’heures à passer ensemble dans cet affreux cachot, corbleu, passons-les le moins désagréablement possible !… Allons, appelez l’hôte !…
    Au fond, ils trouvaient qu’elle n’avait pas tort. Ils reconnaissaient qu’ils avaient, dans le premier moment d’émotion, quelque peu exagéré, en effet.
    – Au fait, insinua Escargasse, puisque nous n’avons plus la clef, nous ne risquons pas de nous laisser entortiller par monsieur…
    – Et puisque nous sommes armés et qu’ils ne le sont pas, nous ne craignons pas qu’ils nous passent sur le ventre, comme dit monsieur, renchérit Gringaille.
    – Alors, puisque nous sommes logés à la même enseigne…
    – Monsieur a raison : autant vaut passer le temps le plus agréablement possible.
    Fausta écoutait cette discussion d’un air détaché. Mais sous son apparente indifférence, elle haletait. Et quand elle vit qu’ils martelaient la porte à coups de pommeau et qu’ils appelaient en même temps à pleine voix, elle eut cette même lueur de triomphe au fond des yeux, et un sourire indéfinissable passa sur ses lèvres.
    S’ils avaient pu le voir, ce sourire, il est hors de doute qu’ils eussent instantanément compris qu’elle était en train de les « entortiller », comme disait Escargasse. Malheureusement, ils lui tournaient le dos et ils ne le virent pas.
    Fausta ne s’était pas trompée : l’hôtelier était encore dans ses caves. Il répondit dès les premiers appels.
    – Nous avons réfléchi, maître Jacquemin, cria Gringaille à travers la porte.
    – Vous voulez que je vous rende la clef ? répondit la voix bon enfant de l’hôtelier.
    – Non pas, cornes de Dieu ! Gardez-la. Seulement, nous ne voudrions pas rester jusqu’à ce soir sans vous voir… Vous comprenez ? si nous avons besoin de quelque chose !…
    – J’en étais sûr ! répondit maître Jacquemin dans un gros rire. J’ai traîné un peu dans la cave, exprès pour vous laisser le temps de réfléchir.
    – Vivadiou, cet aubergiste est un brave homme !
    – Je descendrai m’informer toutes les heures. Cela vous va-t-il ainsi ?
    – A merveille.
    – Mon vin d’Anjou, intervint vivement Fausta en élevant la voix de manière à être entendue de l’autre côté de la porte. Demandez-lui-en six flacons.
    – Vous entendez, maître Jacquemin ?
    – Je vais les chercher.
    Moins de deux minutes plus tard, la clef grinça dans la serrure, la porte s’entrebâilla. Pour leur donner confiance, Fausta affecta de se retirer au fond du caveau, près des lits. Alors Gringaille laissa entrer maître Jacquemin, qui posa les six flacons sur la table. D’ailleurs, pendant ce court instant, Escargasse ne perdait pas de vue Fausta. Et, pour bien lui montrer qu’elle ne devait pas espérer leur échapper, c’était avec affectation qu’il la surveillait et qu’il tenait le poing sur le pommeau de la rapière.
    Au moment où maître Jacquemin se retirait, Fausta qui, on peut le croire, ne faisait ni ne disait rien sans de bonnes raisons, Fausta commanda sur un ton de maître :
    – N’oubliez pas de venir prendre mes ordres dans une heure. Maître Jacquemin comprit tout de suite qu’il avait affaire à un grand seigneur habitué à parler haut. D’ailleurs, à lui aussi, Pardaillan avait commandé d’avoir les plus grands égards pour ce personnage et de lui donner tout ce qu’il demanderait. Sauf, bien entendu, de lui rendre sa liberté avant la tombée de la nuit, c’est-à-dire vers huit heures du soir. Il se courba respectueusement et répondit :
    – Je n’y manquerai pas, monseigneur.
    Et il sortit, n’oubliant pas de fermer la porte à double tour.
    Alors Fausta se rapprocha de la table. Avec une satisfaction visible, elle considéra les flacons de vin d’Anjou qui, seuls, paraissaient l’intéresser.
    – A la bonne heure, dit-elle, voici un vin de chrétiens ! Et comme prise d’une subite inquiétude :
    – Reste à savoir ce qu’il vaut.
    – Il est facile de s’en assurer, dirent-ils.
    En un rien de temps, deux flacons furent débouchés, les gobelets se trouvèrent pleins. Ils s’assirent tous les trois. Ils choquèrent les gobelets. Selon leur habitude, Escargasse et Gringaille vidèrent leur gobelet d’un trait.
    – Fameux ! dit Escargasse.
    – Délectable ! dit Gringaille.
    Fausta, elle, dégusta avec la lenteur gourmande d’une fin connaisseuse. Et après

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