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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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il me les accorderait, lui, ces quelques jours, que je les refuserais, moi !…
    Ceci, Valvert le disait d’un air à la fois furieux et navré, mais avec cet accent de fermeté qui indique une résolution que rien ne saurait ébranler. Landry Coquenard était loin d’être un sot. Il saisit à merveille ces nuances. Mais il ne comprenait pas. Et il s’emporta :
    – Pourquoi ? par le ventre de Dieu !
    – A la suite de M. de Pardaillan, expliqua Valvert avec la même fermeté, de mon plein gré, presque malgré lui, je me suis engagé dans une aventure formidable, de laquelle dépendent la vie, l’honneur et la fortune du roi… Nous voici en pleine bataille… la bataille suprême, celle de laquelle dépend notre sort à tous. Abandonner mon poste, ne fût-ce qu’un instant, serait une véritable désertion… une de ces lâchetés qui déshonorent un gentilhomme à tout jamais, à la suite de laquelle on n’a plus d’autre alternative que de se passer son épée au travers du corps. Je tiens à mon honneur plus qu’à mon amour. Et c’est pour cela que je ne peux pas abandonner M. de Pardaillan en ce moment. Florence elle-même ne manquerait pas de m’approuver, si elle savait. Comprends-tu ?
    – Hélas ! oui, monsieur, avoua Landry Coquenard.
    Ils continuèrent de marcher en silence. Valvert soupirait lamentablement ; le sacrifice, qu’il n’hésitait pas à accomplir, n’en était pas moins douloureux. Landry Coquenard réfléchissait, paraissait débattre des choses pénibles avec lui-même. Ce débat ne fut pas trop long ; au bout de quelques pas, sa résolution était prise. Alors, il prononça d’un air décidé :
    – Eh bien, monsieur, ce que vous ne pouvez pas faire sans vous déshonorer, je le ferai, moi !
    – Toi, Landry ! s’écria Valvert.
    – Moi, monsieur. En somme, de quoi s’agit-il ? De faire passer à la petite, je veux dire à M lle  Florence, le billet que vous aurez écrit pour elle. Si bien gardée qu’elle soit, ce ne doit pas être impossible. Dieu merci, je suis de taille à mener à bien des missions plus délicates que celle-là !
    – Je ne doute pas de ton adresse et de ton habileté, mais je ne sais si je dois accepter, hésita Valvert.
    – Pourquoi pas, monsieur ?
    – Mais, malheureux, c’est ta peau que tu risqueras !… ta peau à laquelle tu tiens tant !
    – Je suis à votre service, c’est pour vous servir, que diable ! fit simplement Landry Coquenard.
    – Ah ! Landry, tu es un brave garçon !… De ma vie, je n’oublierai ton dévouement !
    – Bon, pensez au billet que vous allez écrire… Moi, je vais ruminer mon affaire… Et c’est bien du diable si je n’arrive pas à trouver moyen de la mener à bien… sans y laisser cette peau à laquelle j’ai la faiblesse de tenir.
    Tout en causant, ils étaient parvenus sans encombre à leur gîte de la rue aux Fers. Ils y arrivèrent juste au moment où Gringaille et Escargasse honteux, horriblement inquiets, racontaient à Pardaillan l’abominable tour que la « damnée princesse » leur avait joué.
    Pardaillan poussa un soupir de soulagement en voyant Valvert sain et sauf et en apprenant de lui qu’il avait heureusement mené à bien sa mission. Sa satisfaction se communiqua à Escargasse et à Gringaille qu’il rassura en disant :
    – Allons, tout est bien qui finit bien. Rassurez-vous, sacripants, il n’arrivera rien de fâcheux à mon fils, puisque M me  Fausta est arrivée trop tard.
    Quant à Fausta, elle avait échappé à la noyade, comme elle avait échappé au danger de se briser les jambes en tombant sur les barques amarrées à l’endroit où elle avait sauté dans la rivière. De retour chez elle, elle avait aussitôt donné l’ordre d’enlever les éclopés qu’elle avait laissés étendus sur les dalles du quai – ces blessés que le roi n’avait pas pensé à faire saisir. Cet ordre donné – et il avait une importance capitale pour elle, après son attentat avorté –, toujours infatigable, elle s’était enfoncée dans une profonde méditation. Et le résultat de ses réflexions fut celui-ci :
    « Puisque cet argent est perdu pour moi, il vaut encore mieux l’abandonner à la régente qui le gaspillera en futilités, plutôt que de le laisser entre les mains du roi qui s’en servira contre moi. Demain matin, j’irai voir Marie de Médicis. »
    En effet, le lendemain matin, de bonne heure, Fausta se présenta chez la reine

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