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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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insignifiantes qu’elle venait d’échanger avec son fiancé. De son côté, Léonora était sombre, préoccupée. En sorte qu’elles arrivèrent à l’hôtel sans avoir échangé une parole.
    Florence regagna aussitôt l’appartement qui lui avait été assigné, depuis qu’elle était devenue comtesse de Lésigny.
    Léonora s’enferma dans son retrait. Là, assise dans son fauteuil, le coude sur une petite table placée près d’elle, la tête dans la main, inquiète, agitée, elle songeait :
    « Un je-ne-sais-quoi me dit qu’une menace se cache sous cette extraordinaire bienveillance du roi envers cette petite et ce comte de Valvert. Mais quoi ?… Que peut-il bien méditer ?… »
    Un long moment, elle demeura rêveuse, cherchant une réponse plausible à cette question qui la troublait. Femme de tête, comme toujours, elle finit par prendre une résolution.
    « J’ai beau me creuser la tête, se dit-elle, je ne trouve pas. Alors, le mieux est de brusquer les choses, à tout hasard. »
    Elle fit appeler La Gorelle et Rospignac. La Gorelle se présenta la première. Elle lui donna quelques ordres brefs. Ce fut l’affaire d’une demi-minute. Pendant que La Gorelle se coulait dehors par une porte, Rospignac entra par une autre. Elle lui dit à brûle-pourpoint :
    – Rospignac, j’ai changé d’idée ; votre mariage, qui ne devait être célébré que dans quelques jours, doit l’être le plus tôt possible.
    – Je suis tout prêt, madame ! assura Rospignac, le regard flamboyant d’une joie triomphante.
    – Ce sera pour demain, trancha Léonora. A Saint-Germain-l’Auxerrois et à minuit.
    Et comme Rospignac ne pouvait réprimer un mouvement de contrariété en entendant l’heure insolite qu’elle fixait, elle expliqua :
    – Il faut bien vous dire, mon pauvre Rospignac, que cette petite vous a en parfaite détestation.
    – Et qu’importe, madame ! grinça Rospignac.
    – Il importe, en ce sens, que je la crois capable de nous faire un esclandre au dernier moment.
    – Je comprends, madame, fit vivement Rospignac. Le jour, l’église serait pleine. La nuit, il n’y aura que les personnes que nous aurons invitées…
    – Et nous n’inviterons, interrompit Léonora, que quelques-uns des gentilshommes de monseigneur, choisis parmi les plus sûrs et les plus dévoués.
    – En sorte que, s’il y a esclandre, il demeurera entre nous, acheva Rospignac.
    – J’ai toujours dit que vous étiez d’une intelligence remarquable, complimenta sérieusement Léonora.
    D’un air détaché, elle lui donna quelques ordres, qu’il écouta attentivement et le congédia enfin par ces mots :
    – Allez, Rospignac, et soyez prêt pour demain soir.
    – Peste ! je n’aurai garde de manquer au rendez-vous ! ricana Rospignac.
    Il s’inclina et sortit en retroussant sa moustache d’un air conquérant. Sans perdre une seconde, Léonora se leva et se rendit dans la chambre de Florence. Et, sans préambule, sans détour, allant droit au but :
    – Florence, dit-elle, nous avons résolu, votre père et moi, de vous marier.
    Elle parlait toujours avec la même douceur. Mais, plus que jamais, sous cette douceur apparente, perçait le ton impératif qui n’admettait pas de discussion. Et Florence le sentit très bien. Elle le sentit si bien, qu’avec cette décision et cette franchise qui étaient si remarquables chez elle, elle le dit :
    – C’est un ordre que vous me signifiez, madame.
    – Oui, dit Léonora avec un accent de froide autorité.
    « Ce mariage que nous avons résolu, pour des raisons de la plus haute gravité, que je ne puis vous faire connaître, ce mariage sera célébré demain soir…
    – Demain soir ! balbutia Florence qui chancela sous ce coup imprévu.
    – Demain soir, à minuit, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, qui est votre paroisse, comme vous le savez sans doute, acheva Léonora avec son effroyable douceur.
    Déjà Florence s’était ressaisie : d’ici au lendemain minuit, elle trouverait bien moyen, si court que fût le délai qu’on lui accordait, d’informer Odet. Et, avec un calme qui surprit Léonora, elle interrogea :
    – Puis-je connaître le nom de l’homme auquel vous entendez me lier par contrainte, jusqu’à la fin de mes jours ?
    C’est le baron de Rospignac, révéla Léonora avec une lenteur calculée.
    Ce nom, qui tombait ainsi à l’improviste, produisit sur Florence l’effet d’un coup de massue. Elle

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