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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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hidalgos. »
    Les hidalgos, comme il disait, arrivèrent seuls, ayant laissé le basse-courier dans sa cuisine. Leur falot allumé à la main, ils se tinrent immobiles et silencieux au milieu du caveau. Quelques minutes passèrent. Pardaillan, dans son trou, ne voyait que le mur par où il supposait que Fausta devait arriver. Brusquement, ce mur se fendit, une étroite ouverture béa. Par cette ouverture, Fausta entra. Derrière elle, d’Albaran, tenant un petit sac pansu sous le bras, un falot allumé à la main.
    Les deux Espagnols firent la révérence avec autant de grâce élégante que si, couverts de velours et de satin, ils s’étaient trouvés au Louvre, chez le roi de France. Fausta eut une légère inclination de tête, et de sa voix harmonieuse et grave :
    – Bonjour, messieurs, dit-elle.
    Pardaillan ne s’occupait pas d’eux. Il n’avait d’yeux que pour d’Albaran qui fermait la porte. Ce fut très vite fait. Mais cela suffit à Pardaillan qui eut un sourire de satisfaction.
    La porte fermée, d’Albaran monta le premier, éclairant la marche avec son falot. Derrière lui, Fausta. Derrière Fausta, l’officier espagnol, également le falot à la main. Derrière l’officier, l’autre Espagnol qui avait laissé son falot en bas…
    Et, derrière celui-là, Pardaillan, qui souriait dans sa moustache grise…
    Seulement, cette fois, il n’alla pas jusqu’au palier. Il s’arrêta vers le milieu de l’escalier, assez loin pour avoir le temps de déguerpir en cas d’alerte, assez près pour entendre. Evidemment, il ne verrait pas. Mais ceci n’était que secondaire pour lui, du moment qu’il entendait.
    Fausta était arrivée à la cuisine, s’y était arrêtée, s’était assise sur un méchant escabeau de bois rugueux, et s’y tenait droite, dans une de ces attitudes d’incomparable majesté dont elle avait le secret, comme si elle avait été assise sur un trône. D’Albaran se tenait debout derrière elle. Les deux gentilshommes espagnols, sous leur accoutrement grossier de paysans, se tenaient raides, impassibles, ainsi qu’ils faisaient à l’hôtel de Sorrientès, quand ils étaient de service près de Son Altesse. Le vieux paysan, le basse-courier, se tenait courbé dans une attitude de vénération qui était presque un agenouillement.
    Ce fut de ce pauvre diable que Fausta s’occupa tout d’abord. Elle lui fit signe d’approcher. Il s’avança, tellement courbé qu’il paraissait ramper.
    – D’Albaran, dit-elle de sa voix la plus douce, donne à ce brave homme les dix mille livres que je lui ai promises.
    Le colosse s’avança et mit entre les mains du paysan ce sac pansu qu’il tenait sous le bras. L’homme roula des yeux éblouis, ouvrit la bouche pour remercier et, ne trouvant pas de mots pour exprimer sa joie et sa gratitude, fit une génuflexion pareille à celles qu’il faisait quand il passait devant l’autel de la chapelle des Martyrs. Alors Fausta, dans un sourire bienveillant, le congédia :
    – Allez, brave homme, et souvenez-vous que vous me trouverez toujours prête à vous venir en aide, en souvenir des bons services que vous m’avez rendus.
    L’homme fit une nouvelle génuflexion et se retira à reculons. Sur un signe de Fausta, un des deux gentilshommes l’accompagna.
    – Eh bien ? interrogea Fausta quand le gentilhomme reparut.
    – Il est parti, madame. Je crois bien qu’il est fou de joie.
    – Les portes ? fit Fausta sans sourire.
    – Fermées toutes les deux, à double tour. Et voici les clefs, répondit le gentilhomme en déposant deux grosses clefs sur la table.
    – A l’œuvre, messieurs, commanda Fausta. D’Albaran, tu conduiras ces gentilshommes à la grotte. Tu les dirigeras et tu les aideras. Quand vous aurez terminé, tu viendras m’aviser. Je veux m’assurer par moi-même que tout est bien ainsi que je l’ai imaginé. Allez !
    – Venez, messieurs, commanda d’Albaran à son tour. Pardaillan n’en avait pas écouté davantage. Il redescendit vivement.
    Cette fois, il ne se cacha pas sous l’escalier. Vivement, il ouvrit la porte secrète et s’éloigna d’une vingtaine de pas dans le couloir. Pour plus de précaution, il se dissimula dans une anfractuosité en songeant :
    « 
Quelle diable de besogne vont-ils faire ?… Et que diable Fausta peut-elle avoir imaginé pour se débarrasser de moi ? Car, tout cela c’est pour moi, pour que je laisse mes os dans cette ferme si, demain, je suis assez

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