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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Marie de Médicis, qui devint très pâle et se sentit frissonner d’épouvante. Et que veut-elle en faire ?
    – Ceci, je le sais. Et tranquillisez-vous, madame, je vous le dirai quand le moment sera venu.
    – Tu ne peux pas me le dire tout de suite ?
    – Non, madame. Mais, je vous le répète, vous saurez tout quand le moment sera venu.
    Marie de Médicis savait qu’elle ne lui ferait pas dire ce qu’elle avait résolu de taire. Elle n’insista pas.
    – Mais je ne veux pas lui donner Florence ! s’écria-t-elle. Ce serait me perdre.
    – Vous ne pouvez pas lui refuser.
    – Pourquoi ? pourquoi ?
    – Parce que pour vous, dans votre intérêt, il est indispensable que vous demeuriez au mieux avec elle. Si vous lui refusiez, elle comprendrait que vous connaissez son jeu. Elle brouillerait les cartes et nous échapperait.
    – Lui donner Florence, jamais ! protesta Marie de Médicis avec toute l’énergie dont elle était capable.
    – Voulez-vous me laisser faire ? Je me charge, moi, de parer le coup.
    – Je ne demande que cela ! Je n’ai que toi à qui je puisse me fier, moi !
    Elle avait pris un ton larmoyant pour dire cela. Elle commençait à s’affoler déjà. Léonora eut un mince sourire de dédain. Néanmoins, elle comprit qu’il était nécessaire de la rassurer.
    – J’ai commencé par vous dire que je ne suis pas sûre de mon fait. Je puis me tromper.
    – Oui, mais tu as ajouté que nous devions agir comme si nous étions sûres de ne pas nous tromper.
    – Et je vous le répète, encore.
    – Agissons donc… Car jamais, quoi qu’il en doive résulter, je ne lui donnerai Florence… Ni à elle, ni à d’autres… Je ne suis déjà pas tranquille l’ayant sous la main, juge un peu de ce que serait ma vie si elle s’en allait. J’en deviendrais folle. Parle donc, ma bonne Léonora.
    Et la « bonne Léonora » parla en effet. Ce qu’elle dit fut très bref d’ailleurs : quelques phrases lui suffirent.
    – Et tu crois que Florence acceptera ? interrogea Marie de Médicis qui ne paraissait pas très convaincue.
    – J’en réponds, madame, affirma Léonora. Vous ne connaissez pas cette enfant, vous, madame, parce que vous ne la voyez jamais. Moi qui la vois tous les jours, j’ai appris à l’apprécier. C’est une belle nature, madame, et dont vous seriez fière… si vous pouviez l’avouer. Pour cette mère qu’elle ne connaît pas, elle est prête à tous les sacrifices. Et c’est une chose vraiment merveilleuse, qui a fini par me toucher malgré moi, que l’adoration de cette enfant pour une mère qu’en bonne justice elle serait en droit de détester. Je suis sûre qu’elle n’hésitera pas et suivra mes conseils de la meilleure volonté du monde.
    – Va donc, autorisa Marie de Médicis, et fais vite, car la signora ne peut tarder, et il est essentiel qu’elle ne se doute pas que nous nous sommes entendues d’avance avec cette enfant.
    – J’y vais, madame, dit Léonora qui se leva et sortit.
    Elle n’alla pas loin. Au fond d’un étroit couloir intérieur, elle ouvrit une porte et entra. Elle se trouva dans l’antichambre d’un petit appartement : l’appartement auquel ses fonctions lui donnaient droit, qu’elle n’habitait pas et où elle ne couchait que lorsque les nécessités du service l’exigeaient. Meublé avec ce même luxe fabuleux qu’on voyait dans les deux maisons de Concini, ce petit appartement se composait, outre l’antichambre, d’une salle de réception, d’une chambre à coucher et d’un cabinet de toilette, le tout en enfilade.
    Dans l’antichambre veillait une femme d’une quarantaine d’années. C’était Marcella, la suivante et la femme de confiance de la maréchale d’Ancre : une Florentine comme elle. Répondant par un sourire à la révérence à la fois respectueuse et familière de Marcella, Léonora passa, traversa la salle de réception et la chambre à coucher, pénétra dans le cabinet de toilette. Là, elle ouvrit une petite porte perdue dans la tapisserie et entra dans une chambre.
    C’était une pièce de dimensions plutôt petites, qui paraissait très simple, si on songeait aux richesses accumulées dans les pièces qui la précédaient, ce qui n’empêche pas qu’elle était très confortablement meublée. Cette pièce n’avait pas d’autre issue que la porte par où Léonora venait d’entrer. Elle était éclairée par une fenêtre qui n’était pas grillée et donnait

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