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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Geneviève d’Urle, Catherine de Loménie.
    Mais, dès qu’elle se trouva dans un couloir assez sombre et désert, la reine laissa tomber le masque, montra un visage convulsé par la colère. Elle appela Léonora près d’elle et allongea le pas. Et tout de suite, en italien, elle éclata en plaintes, en récriminations et en menaces aussi. Menaces qui s’adressaient aussi bien au roi, son fils, qu’à « ces aventuriers de basse extraction par qui il se laissait sottement gouverner et qui, du train dont ils y allaient, auraient bientôt fait de la balayer, elle et ses amis, si elle n’y mettait bon ordre ». Ce à quoi elle allait s’employer au plus vite, bien entendu.
    Elle ne pensait plus à cette demande que voulait lui faire Fausta et qu’elle avait accordée d’avance. Elle n’y avait attaché aucune importance.
    Si elle n’y pensait plus, Léonora y pensait, elle. Nous pouvons même dire qu’elle ne pensait qu’à cela, en écoutant d’une oreille distraite les jérémiades ininterrompues de sa maîtresse, auxquelles, par bonheur, elle n’avait pas à répondre.
    Elles arrivèrent dans l’appartement de la reine. Elles laissèrent les « filles » comme on disait alors, et s’enfermèrent toutes deux dans le retrait de la reine. La reine se mit à marcher avec agitation et continua de plus belle de gémir et de fulminer.
    Léonora s’assit dans un coin, mit sa tête entre ses mains, se bouchant ainsi les oreilles, et continua de réfléchir, comme si elle avait été seule et que la reine n’eût pas existé pour elle.
    Cela dura ainsi quelques minutes. A la fin, Marie de Médicis fut frappée du silence obstiné de sa confidente. Elle s’emporta :
    – Mais, réponds-moi donc ! Conseille-moi ! Parle, dis quelque chose, au moins ! Comment, il s’agit de la situation et de la vie de ton mari, et tu ne dis rien, tu me laisses me débattre toute seule ! Comment peux-tu demeurer si calme, si indifférente ? Tu me fais bouillir !
    Léonora redressa lentement la tête, fixa son regard de flamme sur sa maîtresse et, très calme, en effet, comme si elle n’avait pas entendu, n’ayant réellement pas entendu peut-être :
    – Madame, soupçonnez-vous ce que la signora peut avoir à vous demander ?
    Cette question traduisait tout haut la préoccupation intense qui la harcelait tout bas depuis que Fausta avait parlé vaguement de cette demande. Marie de Médicis ne le comprit pas. Pas plus qu’elle ne comprit qu’il s’agissait d’une affaire sérieuse. Elle leva au ciel deux bras désespérés, les laissa retomber d’un air accablé, et avec aigreur :
    – Tu es extraordinaire, sais-tu !…
    – Répondez-moi, je vous en prie, fit Léonora patiente et tenace.
    – Comment, éclata Marie de Médicis, c’est tout ce que trouves à me dire !… Quoi ! nous sommes dans une situation terrible où nous pouvons succomber tous, nous avons à débattre des choses redoutables, d’une importance vitale pour nous, et ton souci, ta préoccupation unique est de savoir ce que M me  Fausta veut me demander !… Mais tu es folle, folle à lier.
    Sans se départir de son calme, en levant irrévérencieusement les épaules, Léonora répliqua :
    – Croyez-moi, Maria, de toutes les choses redoutable d’une importance vitale que nous avons à débattre, il n’en est pas de plus redoutable, de plus vitale que cette question qui vous paraît oiseuse et que je vous pose pour la troisième fois : Qu’est-ce que la signora peut bien avoir à vous demander ?
    Cette fois Marie de Médicis comprit que c’était on ne peut plus grave et que Léonora n’était pas aussi folle qu’elle avait bien voulu le croire. Et puis, Léonora l’avait appelée familièrement « Maria », ce qu’elle ne faisait que dans les circonstances d’une exceptionnelle gravité. Elle sentit l’inquiétude s’insinuer en elle. Et cette fois, elle répondit :
    – Est-ce que je sais, moi !… Et toi, le sais-tu ?
    – Je crois que je m’en doute, Maria.
    – Qu’est-ce que c’est ?
    – Je crois, vous entendez, Maria, je crois, c’est-à-dire que je ne suis pas sûre, mais cependant il faudra agir comme si nous étions absolument sûres de notre fait.
    – Pour Dieu, achève et dis-moi ce que tu crois, haleta Marie de Médicis, qui maintenant était pendue à ses lèvres.
    – Je crois qu’elle veut nous demander de lui donner Florence, acheva enfin Léonora.
    – Ma fille ! sursauta

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