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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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sur une petite cour de service intérieure. Au reste, cette fenêtre était située à une telle distance du sol qu’on ne pouvait risquer le saut sans être assuré de venir se rompre les os sur les dalles de la cour.
    Cette pièce, claire, gaie, perdue au fond de l’appartement de Léonora – perdu lui-même au fond des appartements de la reine –, c’était la prison où la fille de Concini et de Marie de Médicis se tenait volontairement recluse. On conçoit aisément qu’Odet de Valvert n’avait eu garde de la découvrir dans ce lieu si bien caché.
    Au moment de l’entrée de Léonora, Florence se tenait assise près de cette fenêtre. Dès le premier jour, Léonora lui avait fait quitter ce costume éclatant, quelque peu théâtral, sous lequel les Parisiens s’étaient accoutumés à la voir exerçant son métier de bouquetière des rues. Elle l’avait remplacé par un costume riche, mais très simple et de bon goût, tel qu’en portaient les filles de qualité. Et la Florentine avait pu constater que sous ces nouveaux atours elle avait tout à fait l’air d’une jeune fille de grande maison. Il est de fait qu’il était impossible de voir jeune fille plus adorable, plus idéalement jolie.
    On se souvient qu’elle était venue là librement, « pour voir ce que sa mère allait faire d’elle », avait-elle dit elle-même. On se souvient également que Concini avait paru s’intéresser à elle, puisqu’il lui avait glissé à l’oreille le conseil de ne jamais révéler qu’elle connaissait le nom de sa mère.
    Or, depuis qu’elle était au Louvre, elle n’avait pas une fois vu cette mère, qui pourtant vivait si près d’elle.
    Quant à Concini, il était venu la voir une fois, le premier jour. Il était resté quelques minutes à peine avec elle. Il s’était montré froid, cérémonieux. Il n’avait pas fait la moindre allusion à ce conseil qu’il lui avait donné la veille. Il s’était seulement excusé de sa conduite, protestant que s’il avait connu alors les liens qui l’unissaient à la jeune fille, il n’aurait pas agi comme il l’avait fait. Il était d’ailleurs très sincère, et sa passion était bien étouffée à tout jamais. Il l’avait engagée à faire bon visage à M me  d’Ancre et à se montrer soumise et respectueuse envers elle, qui était disposée à se monter « bonne mère ».
    Et, sans s’expliquer autrement sur ce mot qui avait fait dresser l’oreille à la jeune fille, il était parti.
    L’infortunée Florence avait vainement attendu de lui un mot, un geste, un élan qui lui permît de croire que la fibre paternelle s’éveillait en lui. Pourtant, si elle fut déçue, elle n’éprouva aucun chagrin. Et elle l’effara naïvement de constater qu’elle ne trouvait en son cœur qu’indifférence pour ce père qui sortait de chez elle et qui la reconnaissait pour sa fille, tandis que toute sa tendresse allait à cette mère qui ne se montrait pas et qui ne la reconnaîtrait sûrement jamais. Peut-être, sans s’en rendre compte, gardait-elle contre lui un fonds de méfiance, de cette conduite de la veille dont il venait de s’excuser.
    Si Concini ne fit qu’entrer et sortir, Léonora passa presque toute cette première journée avec elle. Bien qu’elle fût à peu près fixée, elle employa mille ruses plus subtiles les unes que les autres pour arriver à ses fins : savoir si elle connaissait le nom de sa mère. Elle en fut pour ses frais :
    Florence ne se trahit pas, ne commit pas la plus petite imprudence. Léonora dut y renoncer. Fut-elle convaincue que la jeune fille ne savait rien ? Ce n’est pas bien sûr : elle avait l’œil terriblement clairvoyant, la Galigaï. Une chose dont elle ne douta pas, par exemple, c’est de cette passion filiale qui éclatait dans les paroles, dans les attitudes, dans les gestes et dans les yeux de la jeune fille chaque fois qu’il était question de cette mère dont elle prétendait ignorer le nom. Et cela la rassura plus que tout. Elle fut convaincue, et elle ne se trompait pas, que si Florence savait la vérité, elle se couperait la langue plutôt que de prononcer une parole de nature à compromettre sa mère. Elle en fut si bien convaincue que, dès le deuxième jour, elle déclara :
    – Ne croyez pas que vous êtes prisonnière ici. Vous êtes libre de circuler, même de quitter le Louvre si cela vous convient. Cependant, si cette affection que vous prétendez avoir pour votre mère

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