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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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il n’y avait pas une demi-heure, avec toutes les marques de l’amitié la plus vive, l’accabla de caresses et de protestations qui paraissaient très sincères. Et tout de suite, elle se mit à parler du roi et de son attitude inqualifiable vis-à-vis de ce pauvre maréchal d’Ancre, coupable seulement de se montrer serviteur trop dévoué.
    Fausta qui, sans en avoir l’air, l’observait de son œil profond, la vit très animée sur ce sujet qui lui tenait particulièrement à cœur, et pour cause. Mais elle eut beau fouiller ses regards, ses attitudes, jusqu’à ses moindres inflexions de voix, elle ne découvrit rien en elle qui indiquât qu’elle se méfiait, qu’elle se tenait sur ses gardes. Rien qui fût de nature à lui révéler qu’elle était devenue suspecte, que sa faveur était en baisse, et que cette fougueuse amitié qu’elle lui avait témoignée jusqu’à ce jour avait reçu une atteinte, si minime qu’elle fût. Elle fut certaine qu’elle n’avait pas été devinée.
    Rassurée sur ce point d’une importance capitale à ses yeux, elle lui donna complaisamment la réplique, la réconforta, l’encouragea, lui prodigua les conseils et les protestations d’amitié et de dévouement. La visite se prolongea d’une manière inusitée. Fausta, qui avait le temps, ne se pressait pas d’aborder le sujet qui l’amenait et qui seul l’intéressait. La reine ne paraissait pas s’apercevoir que le temps passait. Son plaisir paraissait évident et elle s’y abandonnait avec sa fougue ordinaire. Et ce fut elle qui, aussi habile que Fausta, aborda la question qui leur tenait tant à cœur à toutes deux.
    – Ne m’avez-vous pas dit, princesse, que vous aviez quelque chose à me demander ? fit-elle de son air le plus bienveillant.
    – Quelque chose que vous vous êtes engagée d’avance à m’accorder, oui, madame, sourit Fausta.
    – A condition que ce soit en mon pouvoir, rectifia la reine en riant.
    – Vous me l’avez déjà dit, madame, et je vous ai répondu que la chose dépendait uniquement de vous, répliqua Fausta toujours souriante.
    – Alors, je ne me dédis pas.
    – Au reste, c’est une chose qui n’a pas la moindre importance, qui ne souffre aucune difficulté.
    – Tant pis, tant pis. J’eusse voulu avoir quelques obstacles à surmonter pour vous témoigner mon amitié. De quoi s’agit-il,
cara mia ?
    – Je me suis laissé dire, madame, que vous avez accueilli près de vous une jeune fille, petite boutiquière des rues.
    En parlant, Fausta observait attentivement et la reine et Léonora. Surtout Léonora qui, jusque là, n’avait pris part à la conversation que lorsqu’elle avait été directement prise à partie. Ni l’une ni l’autre ne broncha. Elles n’eurent pas un geste, pas le moindre coup d’œil d’entente. La reine continua de soutenir avec la même sérénité le regard de flamme de Fausta. Elle continua de sourire de son sourire bienveillant.
    – Une petite boutiquière des rues ! dit-elle en ayant l’air de chercher. Et comme si elle se souvenait tout à coup :
    – Eh ! mais ne serait-ce pas de ta protégée qu’il s’agit, Léonora ? fit-elle, de l’air le plus naturel du monde.
    – La signora veut-elle parler de Florence ? interrogea Léonora avec un naturel aussi parfait.
    – La bouquetière dont je parle avait été baptisée par les Parisiens du nom de Muguette ou Brin de Muguet. Elle répondait indifféremment à ces deux noms.
    – Alors, c’est bien de Florence qu’il s’agit. Il paraît que Florence est son vrai nom, qu’elle avait oublié, et dont elle s’est brusquement souvenue. A ce qu’elle m’a dit, du moins, expliqua Léonora.
    – Je l’ignorais, fit froidement Fausta.
    Elle pensait que Marie de Médicis avait fait intervenir Léonora afin de se dérober et se retrancher derrière elle. Elle se disait que la véritable lutte commençait et allait se poursuivre avec ce nouvel adversaire. Et comme celui-là lui paraissait autrement redoutable que l’autre, elle ramassait toutes ses forces pour faire face.
    Elle se trompait, d’ailleurs. Marie de Médicis ne songeait pas à déserter. Elle reprit la conversation au point où elle avait paru vouloir la laisser tomber. Et, avec une curiosité exempte de toute inquiétude :
    – Que lui voulez-vous, à cette petite, princesse ?
    – Vous demander de me la donner, fit simplement Fausta.
    – Vous la donner ? répéta Marie de Médicis,

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