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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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le cercle de fer qui les menaçait et ils se tenaient prêts à porter leur coup, dès que l’occasion se présenterait.
    Elle ne tarda pas à s’offrir à eux, cette occasion. Brusquement, le bras de Pardaillan se détendit, allongea son coup de pointe. Et le maladroit qui venait de se découvrir tomba comme une masse.
    Presque aussitôt après, Valvert trouva aussi l’occasion qu’il guettait. Il fit même coup double, lui. L’homme qu’il venait de frapper, en tombant, d’un geste instinctif, se raccrocha à son voisin. Celui-ci, pour se dégager, dut le repousser avec force. Dans ce mouvement, il perdit la garde. Valvert allongea de nouveau le bras dans un geste foudroyant. Les deux estafiers tombèrent l’un sur l’autre.
    Des quatorze hommes qui avaient suivi Rospignac jusque-là, il ne lui en restait plus que cinq, parmi lesquels Roquetaille et Longval. Certes, s’ils avaient eu affaire à des escrimeurs ordinaires, ces six-là auraient encore pu compter avoir finalement le dessus. Malheureusement pour eux, Pardaillan et Valvert n’étaient pas des escrimeurs ordinaires. Et ils le firent bien voir en passant aussitôt de la défensive à l’offensive.
    Rospignac qui, l’instant d’avant, avait encore pu espérer venir à bout des deux formidables lutteurs, comprit que, cette fois, sa défaite était certaine. Il le comprit d’autant mieux que, seuls, Longval et Roquetaille montraient la même ardeur à la lutte. Les trois autres faiblissaient visiblement et il sentait qu’ils n’attendaient qu’une occasion propice pour tirer au large.
    Cependant, il ne lâcha pas pied. Il était bien résolu à se faire tuer sur place plutôt que de subir la honte d’une défaite aussi humiliante. Dès le début, il avait réussi à se porter contre Valvert, et on peut croire qu’il ne s’était pas ménagé. Il le chargea avec la fureur du désespoir, cherchant plutôt à se faire frapper qu’à frapper.
    Par suite de l’impétueuse offensive de Pardaillan et de Valvert, le dispositif du combat se trouvait de nouveau changé. Ils n’étaient plus dos à dos, mais côte à côte : les ordinaires avaient compris l’impérieuse nécessité de se sentir les coudes, et ils s’étaient groupés.
    Ce fut contre ces deux épées que Rospignac, cherchant la mort, vint se jeter. Et alors, il commença à s’affoler ; il s’était découvert volontairement plusieurs fois, Valvert et Pardaillan auraient pu réaliser ses vœux et le frapper aisément. Comme s’ils s’étaient donné le mot, ils ne le firent pas. Il lui parut évident qu’ils le ménageaient, et il ne se trompait pas.
    En soi, ce dédain était passablement humiliant, car Rospignac était un escrimeur de première force, réputé comme une des plus fines lames de Paris. Ce ne fut pas cette humiliation qui l’affola. Il comprit que s’ils le ménageaient ainsi, c’était qu’ils voulaient lui infliger une nouvelle correction déshonorante, dans le genre de celles qu’il avait déjà subies. Et il savait qu’il n’était pas de force à leur résister.
    Ce fut cette pensée qui lui fit perdre la tête. Et à moitié fou, sans trop savoir ce qu’il disait, il implora, au milieu du cliquetis de l’acier entrechoqué :
    – Tuez-moi ! Mais tuez-moi donc !
    Et il y avait on ne sait quoi d’étrangement déconcertant et émouvant à la fois dans cette prière affolée d’un homme jeune, fort et brave, adressée précisément à ces deux autres hommes sur qui il venait sans honte et sans scrupule de lâcher une meute d’assassins, et contre lesquels il se dressait encore, lui sixième, le fer au poing.
    C’était aussi l’éclatant aveu de son impuissance et de sa défaite. En bonne justice, ceux à qui il l’adressait, cet aveu, auraient bien eu quelque droit de triompher. Ils n’en firent rien pourtant. Pardaillan se contenta de hausser les épaules, tout en parant un coup droit destiné à le pourfendre. Valvert, lui, signifia son intention :
    – Je ne te tuerai pas, parce que ce serait te soustraire au bourreau à qui tu appartiens. Cependant, tu ne t’en iras pas sans être châtié comme tu mérites de l’être.
    – Démon d’enfer ! rugit Rospignac.
    Et, comme il ne savait que trop bien quel était le châtiment que lui réservait son terrible adversaire, tout en ferraillant avec fureur, sa main gauche alla chercher sous le pourpoint le poignard qu’il était bien résolu à se plonger lui-même dans la gorge

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