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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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étaient déjà raides. Le coup qui les avait atteints avait été si violent que le crâne avait sauté, la cervelle ne faisait qu’une bouillie sanglante. Landry Coquenard ne se trompait pas : ils étaient bien morts.
    – Diable ! fit Pardaillan, tu as la main lourde. Ne pouvais-tu frapper un peu moins fort, animal ?
    – Monsieur, répondit Landry Coquenard avec une douceur sinistre, ces deux-là m’avaient passé la corde au cou et, avec force gourmades, ils me traînaient à la potence comme un vil pourceau. Je m’étais juré qu’ils ne finiraient que de ma main. Je me suis tenu parole.
    – Tu as la rancune tenace, à ce que je vois, fit observer Valvert.
    – Vous savez, monsieur, que j’ai failli être d’Eglise, et rien n’est aussi rancunier qu’un homme d’Eglise, expliqua Landry Coquenard.
    Et de son air onctueux :
    – Maintenant qu’ils sont trépassés, je ne leur en veux plus. Et même je dirai de grand cœur un
Pater
et un
Ave
pour le repos de leur âme.
    – Dans tous les cas, fit Pardaillan, je ne te conseille pas d’aller te vanter de ce coup-là à mon fils Jehan.
    – Pourquoi, monsieur le chevalier ?
    – Parce qu’il les réservait pour lui. Parce que, bien qu’il n’ait jamais failli être d’Eglise comme toi, il est pour le moins aussi rancunier que toi, et s’il apprenait jamais que c’est toi qui l’as privé du plaisir de les expédier dans l’autre monde, je ne donnerais pas une maille de ta peau.
    Et dissimulant un sourire que lui arrachait la mine penaude et inquiète de Landry Coquenard :
    – Ne demeurons pas plus longtemps ici, dit-il, il pourrait nous en cuire, et si l’on nous tombait de nouveau dessus, je ne sais si j’aurais assez de forces pour soutenir un effort pareil à celui que nous venons de fournir, attendu que je n’ai plus vingt ans comme vous, moi.
    Cette réflexion amena un sourire sur les lèvres de Valvert. Il y avait beau temps qu’il avait remarqué cette manie qu’avait le chevalier de se faire plus vieux et plus faible qu’il n’était. Mais comme il trouvait lui-même que le conseil était bon, il se laissa entraîner sans faire d’objection. Les quatre hommes se dirigèrent donc aussitôt vers la rue de la Cossonnerie.
    Pardaillan avait appelé Escargasse près de lui. Tout en marchant, le brave rendait compte de la mission dont il avait été chargé. Et il faut croire que les nouvelles qu’il apportait étaient jugées excellentes par Pardaillan et par Valvert qui paraissait au courant, car tous les deux montraient des visages épanouis, avec des yeux pétillants de malice, comme lorsqu’ils se disposaient à jouer quelque bon tour.
    Pendant qu’ils cheminaient ainsi sans se presser, toute leur attention concentrée sur l’espèce de rapport que leur faisait Escargasse, Stocco, le nez toujours enfoui dans les plis du manteau, les suivait de loin, sans qu’ils s’en doutassent, ou parussent s’en douter.
    Stocco, en effet, n’avait pas lâché pied. Lorsqu’il vit que Rospignac lançait ses spadassins contre les deux hommes qu’il suivait, il n’avait pas eu le moindre doute sur l’issue de l’inégale lutte qui allait s’engager.
    « Ils sont une quinzaine en tout, s’était-il dit. Mais M. de Pardaillan, à lui seul, en vaut vingt. Et son jeune compagnon est aussi fort que lui, si ce n’est davantage. Pour moi l’affaire n’est pas douteuse : M. le baron va se faire étriller d’importance. Je ne serai pas si sot de m’en mêler. Mettons-nous à l’écart et attendons que M. le baron soit expédié pour reprendre ma chasse. Mais, en attendant, ouvre l’œil, Stocco, et si l’occasion se présente de planter ton poignard entre les deux épaules de l’un ou des deux et de gagner honnêtement tout ou partie de la récompense promise, je ne la laisse pas échapper,
corbacco ! »
    Et il s’était mis à l’écart. Et il avait assisté de loin à toute la bataille qui s’était terminée mieux encore qu’il ne l’avait prévu. Malheureusement pour lui, il n’avait pas trouvé l’occasion souhaitée de placer par-derrière ce fameux coup de poignard qui devait lui rapporter une fortune. Et, infatigable et tenace, il avait repris sa chasse, ainsi qu’il l’avait dit lui-même. Il avait une grande expérience de ces sortes d’opérations. Il les accomplissait d’ordinaire avec une adresse incomparable et se vantait avec orgueil de n’avoir jamais été éventé par le gibier

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