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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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logis ?
    – Non pas, fit vivement Pardaillan, nous sommes très bien dans la maison du duc d’Angoulême. Sortons par la rue de la Cossonnerie et retournons-y, s’il vous plaît.
    Ils sortirent par là. Dans la rue, Pardaillan prit le bras de Valvert et proposa :
    – Pendant que nous y sommes, poussons donc jusqu’au
Grand Passe-Partout,
pour voir si on n’y a pas de nouvelles d’Escargasse. Il me semble que le drôle tarde bien à revenir et, bien que je le sache assez délié et assez adroit, je commence à craindre qu’il ne se soit laissé prendre.
    Ils tournèrent à droite. Mais ils durent s’arrêter à l’angle de la rue pour attendre que les gardes de Vitry, qui obstruaient la rue Saint-Denis, se fussent retirés.
    – A quelques pas de l’endroit où ils se tenaient, Stocco, dissimulé dans une encoignure, rivait sur eux son regard de braise. Il connaissait le logis de Valvert. En les voyant s’arrêter devant le
Lion d’Or,
il avait fout de suite compris leur manœuvre.
    « Je vois, s’était-il dit, le gibier ne fera que passer et ressortira aussitôt par où il est entré… A moins qu’il ne sorte par la rue de la Cossonnerie. C’est ce qu’il faut voir,
corbacco ! »
    Et, se glissant adroitement entre les chevaux, il était allé se tapir à l’endroit où nous l’avons vu, en se disant :
    « De là, je surveille la porte de l’auberge et la rue de la Cossonnerie. De quelque côté qu’ils sortent, ils ne pourront pas m’échapper. Je ne serai pas si sot de les charger… ils ne feraient qu’une bouchée de moi,
disgraziato di me !
Non, je les suivrai à la piste, je ne les lâcherai plus et, à moins que le diable ne s’en mêle, il faudra bien que je découvre leur terrier. Quand je saurai cela, je ne manque pas de bons tours dans mon sac… Je leur tends une bonne embûche et je les prends tous les deux… et les cent cinquante mille livres de monsignor Concini sont à moi !… à moi seul !…
Corpo di Cristo !
avec une fortune pareille, j’achète un duché en Italie et je finis dans la peau d’un grand seigneur ! »
    S’il avait eu les mêmes intentions que lui, il est probable que Rospignac aurait accompli la même manœuvre. Mais Rospignac n’avait pas les mêmes intentions que Stocco. C’était la haine et non l’intérêt qui le faisait agir, lui. Il ne pensait guère à cette fortune qui éblouissait d’autant plus Stocco qu’il s’en exagérait naïvement la valeur. Il est même certain qu’il eût donné sans hésiter le peu qu’il possédait lui-même, pour pouvoir se venger de Valvert comme il rêvait de le faire.
    Encore sous le coup de l’affront sanglant qu’il avait essuyé devant toute la cour, Rospignac était incapable de raisonner. Il ne voyait qu’une chose, c’est qu’il tenait là, dans la rue, ces deux hommes qui, depuis quelque temps, étaient introuvables. Et comme il ne savait pas où et quand il pourrait les retrouver, il était résolu à ne pas laisser passer l’occasion. Il se disait bien par moments qu’il ferait bien de s’abstenir, attendu que ces deux hommes étaient de taille à battre ses quatorze hommes à lui et à se tirer, eux, indemnes de l’inégale lutte. Il se disait cela et encore que ce serait une honte de plus qui viendrait s’ajouter à sa honte première, car on ne manquerait pas de dire que si quinze hommes s’étaient laissés battre par deux, c’est qu’ils ne s’étaient pas comportés comme il convient à des braves. Mais la haine et la rage étouffèrent la voix de la raison et il résolut de tenter le coup coûte que coûte.
    Décidé à en finir, Rospignac attendait avec impatience que Vitry et ses gardes se fussent retirés. Lorsque l’escorte s’arrêta devant le
Lion d’Or,
il dut s’arrêter à peu près à la hauteur de la rue au Feure, c’est-à-dire du côté opposé à celui où se tenaient maintenant Pardaillan et Valvert. Ses hommes avaient dû s’arrêter comme lui. Ils se groupèrent autour de lui.
    Prévoyant que l’escorte ferait demi-tour, Rospignac leur ordonna de se dissimuler dans la rue au Feure. Et, gardant avec lui ses quatre lieutenants, il resta à l’entrée de la rue, dardant deux yeux sanglants sur ceux qu’il suivait depuis la rue Saint-Honoré. C’est ainsi qu’il les vit entrer dans l’auberge. S’il avait été en possession de son sang-froid, il n’eût pas manqué de tenir le même raisonnement judicieux qu’avait tenu Stocco. Mais,

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