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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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m’avait pas trompé !… Je sentais quelque chose de louche en elle, chez elle, autour d’elle… Si bien que, malgré les conditions merveilleuses qu’elle me faisait, c’est en rechignant que j’étais entré à son service… Et j’enrageais de votre absence, monsieur, parce que je me disais que vous seul pouviez me tirer d’embarras, vous seul pouviez éclaircir les vagues soupçons que j’éprouvais en me renseignant sur son compte.
    – Tu vas être fixé. Et du même coup, tu vas comprendre l’émotion qui m’a saisi en te trouvant sur mon chemin… Car enfin, c’est un fait : te voilà au service de la duchesse de Sorrientès… Et moi, je suis ici en ennemi de ta maîtresse… Ce qui fait que je vais t’avoir contre moi.
    Ces paroles, Pardaillan les avait prononcées de cet air froid qu’il prenait en de certaines circonstances. Il serrait toujours fortement la main du jeune homme, et il fouillait de plus en plus de ce regard qui avait le don de lire jusqu’au plus profond des cœurs.
    – Contre vous ! protesta Valvert avec un accent de doux reproche, vous ne le pensez pas, monsieur.
    Et s’animant :
    – Puisque la duchesse est votre ennemie, elle devient la mienne dès cet instant. Sachez, monsieur de Pardaillan, que je n’aime, je n’admire et je ne vénère personne au monde autant que vous. Vous me diriez que Dieu lui-même est votre ennemi : je croirais aveuglément que Dieu est devenu un mauvais bougre. Et sans hésiter, je me mettrais avec vous contre lui. Je pensais, monsieur, que vous m’auriez fait l’honneur de ne pas douter de moi.
    Il était vibrant de sincérité. Pardaillan sourit doucement, et lui serrant plus fortement la main :
    – Je le savais, dit-il, mais j’avais besoin de te l’entendre dire. Et maintenant que tu l’as dit, je dois t’avertir de ceci : « Le petit roi, Louis treizième, Concini, les Guise, les Bourbon, Condé, d’Epernon, d’Angoulême, Luynes et l’évêque de Luçon tous ceux qui détiennent le pouvoir ou cherchent à s’en emparer, tous ceux-là réunis sont, à eux tous, moins redoutables que celle que tu ne connais encore que sous le nom de duchesse de Sorrientès.
    – Peste, monsieur, c’est quelque chose, en effet, sourit Valvert. Et très sérieux à son tour, le regardant droit dans les yeux :
    – Pourquoi dites-vous cela ?
    – Pour que tu saches… puisque tu vas te trouver avec moi contre elle, dit froidement Pardaillan.
    – Je me tiens pour dûment averti. Mais avec vous, monsieur de Pardaillan, je tiendrais tête à tous les démons de l’enfer réunis. Et, par la fièvre, M me  de Sorrientès n’est pas, j’imagine, plus redoutable à elle seule que tous les diables d’enfer. Videz donc votre sac, monsieur, et dites-moi qui est au juste cette duchesse qui doit être bien redoutable, en effet, pour que vous en parliez, vous, ainsi que vous le faites.
    Il disait cela avec tant d’insouciante tranquillité que Pardaillan, qui s’y connaissait en fait de bravoure, l’admira intérieurement. Et l’attirant tout contre lui, dans un souffle à peine distinct, il révéla :
    – C’est Fausta.
    L’effet produit par ce nom dépassa tout ce que Pardaillan avait pu imaginer.
    – Fausta ! s’écria Valvert dans un sursaut violent.
    Et, tout aussitôt, il lança autour de lui des regards chargés de méfiance et sa main, d’un geste machinal, assujettit le ceinturon, se crispa sur la garde de l’épée : le geste de l’homme qui sent la bataille imminente. Et, comme s’il ne pouvait en croire ses oreilles, il répéta :
    – Fausta, la mère de Jehan ? (Pardaillan fit oui de la tête.) Celle dont vous m’avez si souvent raconté l’histoire ?… L’ancienne papesse ?… Celle qui arma le bras du moine Jacques Clément ?… Celle qui faillit asseoir le duc de Guise sur le trône de France, si vous n’aviez été là ?… Celle qui a voulu mille fois vous meurtrir ?
    A toutes ces questions qui se pressaient sur les lèvres du jeune homme, Pardaillan répondait par son immuable mouvement de tête affirmatif que soulignait un sourire aigu. Et Valvert épuisa la série par cette dernière question :
    – Elle n’était donc pas morte ?
    – Il paraît, dit Pardaillan. Et le pis est qu’elle revient plus puissante, plus formidablement armée qu’elle n’a jamais été.
    – Je comprends votre présence ici ! s’écria Valvert.
    Et, s’animant de nouveau, le geste impatient,

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