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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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à quel point il était désolé de devoir la violer avant de la tuer. Elle secoua la tête comme pour nier la réalité de l'agression qu'elle subissait.
    Les sens éveillés par la détresse de la jeune femme, il la caressa avec plus de vigueur. ´ Je vais y arriver, tu vas voir. Oui, je vais y arriver, tu ne me sens pas contre toi ? ª
    Il éloigna l'arme, s'écrasa sur elle et elle sentit son sexe dur contre son ventre.
    Lorsqu'il se pressa et se frotta contre elle, il dut écarter son arme. Emporté par sa propre excitation, convaincu que Ginger était réduite à l'impuissance la plus totale, il laissa le pistolet pendre, pointé vers le plancher. La terreur que Ginger éprouvait n'était dépassée que par son mépris et sa rage, et dès que l'arme ne la menaça plus, elle passa à l'action. Tournant la tête de côté, elle commença à s'affaisser contre lui comme si elle était sur le point de s'évanouir ou se trouvait prise malgré elle d'excitation, ce qui mit sa bouche à la hauteur de la gorge de l'homme. Presque en même temps, elle le mordit violemment à la pomme d'Adam, lui envoya son genou dans le bas-ventre et écarta la main qui tenait l'arme.
    Il para à demi le coup au bas-ventre, mais ne put rien contre la terrible morsure. Poussant un hurlement de douleur, il la repoussa sur le côté et recula de deux pas.
    Ginger avait du sang plein la bouche, mais elle ne céda pas au dégo˚t et se jeta sur le bras droit de son agresseur pour lui enfoncer les dents dans le poignet.
    Il l‚cha le revolver, mais eut le réflexe de lui administrer un solide coup de poing dans le dos. Elle tomba à genoux et crut un instant qu'il lui avait brisé une vertèbre. Sa vision se troubla. Elle le vit se pencher pour ramasser son revolver et bondit sur lui sans hésiter.
    Il fit un pas pour l'éviter, perdit l'équilibre et s'écroula sur le cadavre de Pablo Jackson.
    Le souffle court, le regard fixe, ils restèrent un instant tous deux pétrifiés, chacun à un bout de la pièce, recroquevillés sur eux-mêmes.
    Ginger vit les yeux ronds de l'homme; elle sut qu'il se croyait sur le point de mourir. La morsure ne le tuerait cependant pas. Elle n'avait tranché ni la carotide ni la jugulaire, elle n'avait fait que percer le cartilage thyroÔdien, broyant des tissus et sectionnant quelques vaisseaux mineurs. Il n'était cependant pas difficile de comprendre pourquoi il se croyait blessé à mort: la douleur était fulgurante. Il posa sa main intacte sur sa gorge, l'enleva et contempla, horrifié, son propre sang.
    L'arme gisait à terre, un peu plus près de l'agresseur que de Ginger. Il se mit à ramper sur le tapis. Ginger n'avait pas le choix, il lui fallait s'enfuir à toute allure.
    Elle s'élança dans la salle de séjour malgré la douleur qui lui ravageait le dos. Elle voulait quitter l'appartement par l'entrée principale mais elle comprit que cela lui était impossible. Elle ne pouvait se permettre d'attendre l'ascenseur et la cage d'escalier pouvait se révéler un piège fatal.
    Courbée en deux par la souffrance, elle s'engagea dans un long couloir et entra dans la cuisine, refermant derrière elle la porte battante. Des ustensiles étaient accrochés au mur à côté de la cuisinière et elle prit un grand couteau de boucher.
    Sans bruit, elle alla se poster derrière la porte. Son dos lui faisait encore mal, mais c'était à présent assez supportable. Ses doigts étaient crispés sur le couteau, prêts à frapper.
    Cinq secondes s'écoulèrent. Dix. Vingt.
    que pouvait-il bien faire ?
    Ginger hésita, retint son souffle, tendit l'oreille.
    Le silence.
    Le manche du couteau était trempé de sueur. Elle entrouvrit la porte battante jeta un coup d'oeil.
    L'homme n'était pas là, comme elle l'avait craint, mais tout au bout du couloir, à la hauteur de l'entrée. Il l'avait cherchée dans l'ascenseur et la cage d'escalier et, ne l'ayant pas trouvée, il avait fait demi-tour. A la façon dont il fermait la porte et mettait la chaîne, il était évident qu'il était persuadé qu'elle se trouvait à
    l'intérieur de l'appartement.

    Il tenait sa main blessée sur sa gorge. Elle pouvait l'entendre respirer bruyamment. Il n'était plus affolé.
    Il souffrait beaucoup, certainement, mais il savait qu'il survivrait.
    Une fois dans l'entrée, il regarda en direction de la salle de séjour, puis de la chambre. quand il aurait fini de fouiller les placards de la chambre, il aurait recouvré tout son sang-froid

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