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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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vraiment l'heure pour organiser une parade dans la rue. LEUB-DEUB-deuh... LEUB-DEUB-deuh...
    Après chaque groupe de trois notes, il y avait trois secondes de silence, puis à nouveau les trois notes et ainsi de suite. L'extrême précision du rythme faisait moins penser à l'oeuvre d'un percussionniste qu'au laborieux travail des pistons d'une énorme machine.
    Le père Wycazik rejeta ses couvertures et marcha pieds nus vers la fenêtre donnant sur la cour séparant le rectorat de l'église. Il ne vit que la neige et les arbres dénudés qu'éclairait faiblement la lampe allumée en permanence au-dessus de la porte de la sacristie.
    Les coups frappés se firent plus sourds, l'intervalle de silence se réduisit à deux secondes. Le prêtre enfila une robe de chambre sur son pyjama. Le martèlement était si bruyant à présent que ce n'était plus ni une curiosité ni une nuisance. Wycazik commençait à avoir peur. Chaque coup secouait les portes et faisait vibrer les fenêtres.
    Il sortit dans le couloir, chercha l'interrupteur à
    t‚tons. Un peu plus loin, une autre porte s'ouvrit et le père Michael Gerrano, l'autre curé de Sainte-Bernadette, se précipita hors de sa chambre. ´ qu'est-ce qui se passe ?
    -Je n'en sais rien ª, dit Stefan.
    Les trois coups suivants furent deux fois plus forts que les précédents et toute la maison trembla comme sous l'effet d'un marteau-pilon. Les lumières vacillè-rent. Il n'y avait maintenant plus qu'une seconde de silence entre chaque groupe de trois notes, pas assez pour que s'évanouisse l'écho des coups précédents. Et chaque fois, la maison frémissait et les lumières mena-
    çaient de s'éteindre.
    Les pères Wycazik et Gerrano identifièrent simultanément l'origine du vacarme: la chambre de Brendan Cronin. Ils ouvrirent la porte.
    Brendan Cronin dormait à poings fermés. Malgré les formidables explosions qui rappelaient au père Wycazik le bruit des mortiers pendant la guerre du Viêt-nam, Brendan était profondément endormi. Mieux encore, il souriait dans son sommeil.
    Stefan s'approcha du lit, se pencha sur le prêtre et l'appela par son nom. Voyant que cela ne servait à
    rien, il le saisit par les épaules et le secoua sans ménagement.
    Brendan cligna des yeux, les ouvrit.
    Le bruit cessa instantanément.
    Ce silence brutal fit sursauter le père Wycazik, qui regarda tout autour de lui, incrédule.
    ´ J'étais si près, dit Brendan d'une voix lointaine.
    quel dommage que vous m'ayez réveillé, j'étais si près. ª
    Stefan rejeta les couvertures, prit les mains de Brendan, les retourna paumes en l'air. Des cercles rouges.
    Stefan les regarda avec fascination car c'était la première fois qu'il contemplait lui-même les stigmates.
    Seigneur, qu'est-ce que tout cela veut dire ? se demanda-t-il.
    Le souffle court, le père Gerrano s'approcha à son tour du lit. Découvrant les cercles, il dit: ´ qu'est-ce que c'est que ça ? ª
    Ignorant la question, le père Wycazik questionna Brendan: ´ qu'est-ce que c'était que ce bruit ? D'o˘
    venait-il ?
    -On m'appelait dit Brendan d'une voix ensom-meillée bien que teintée de plaisir. On m'appelait.

    -qui vous appelait ? ª demanda Wycazik.
    Brendan s'assit dans le lit, cligna des yeux et vit distinctement le père Wycazik. ´qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez entendu, vous aussi ?
    - Oui, cela ébranlait toute la maison. qu'est-ce que c'était, Brendan ?
    -Un appel. On m'appelait et je répondais à cet appel. J'étais si près... La prochaine fois, peut-être, j'en saurai plus...
    - Vous croyez qu'on vous appellera à nouveau ?
    demanda Wycazik.
    -Oui, dit Brendan, j'en suis s˚r. ª
    C'était le jeudi 9 janvier.
    Las Vegas, Nevada
    Le vendredi après-midi, Jorja travaillait au casino quand elle apprit le suicide de son ex-mari, Alan Rykoff.
    Elle s'occupait des joueurs d'une table de black jack quand elle recut un coup de fil de Pepper, la blonde avec qui Alan était parti. La nouvelle de la mort d'Alan lui causa un grand choc, mais elle ne se sentit pas triste. Alan s'était montré si égoÔste, si cruel qu'elle n'avait aucune raison de le pleurer. Elle éprouvait de la pitié c'est tout.
    Íl s'est tué ce matin, il y a deux heures, expliqua Pepper. La police est ici. Il faut que vous veniez.
    - La police veut me voir ? Pourquoi ?
    - Non ce n'est pas cela, je veux que vous veniez reprendre ses affaires. Le plus vite possible.
    - Mais je n'en veux pas, de ses affaires !
    - Cela vous regarde pourtant,

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