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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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que vous le vouliez ou non.
    -Ce fut un divorce pénible, miss Carrafield. Je ne tiens pas...
    - Il a écrit un testament, la semaine dernière. Vous en êtes l'exécutrice. Il faut donc venir. Je veux me débarrasser de ses affaires tout de suite. «a vous regarde, si. ª
    Alan avait vécu avec Pepper Carrafield dans un buil-ding de Flamingo Road, le Pinnacle, o˘ la call-girl possédait son propre appartement.
    Deux voitures de police et une ambulance étaient garées devant l'immeuble, mais il n'y avait pas un seul policier dans le hall, rien qu'une jeune femme assise sur un canapé mauve près des ascenseurs et, à côté
    de la porte, un homme en costume gris, le concierge de l'immeuble sans aucun doute. Le dallage de marbre, les chandeliers de cristal, les meubles précieux et les poignées de porte en cuivre étaient là pour donner de la classe à cet endroit, et y arrivaient à peu près.
    Jorja demandait au concierge de l'annoncer quand la jeune femme se leva et dit: ´ Madame Rykoff ? Je suis Pepper Carrafield. ª
    Comme l'immeuble qu'elle habitait, Pepper prenait des airs de grande dame, mais ses efforts étaient moins couronnés de succès que ceux des décorateurs du Pinnacle. Elle portait un chemisier de soie un peu trop ouvert, un pantalon de flanelle grise un peu trop serré, une montre en or ornée de trop de brillants.
    ´ Je ne supportais plus de rester à l'appartement, dit Pepper en invitant Jorja à s'asseoir à côté d'elle. Je n'y remonterai pas tant qu'ils n'auront pas enlevé le corps.
    Nous pouvons bavarder ici.
    -qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Jorja. Je n'aurais jamais cru Alan capable de se... de se supprimer. ª
    Après avoir jeté un coup d'oeil en direction du concierge pour s'assurer qu'il ne les écoutait pas, Pepper dit: ´ Moi non plus, voyez-vous. Ce n'était vraiment pas le genre, c'était plutôt un macho. C'est pour ça que je voulais qu'il se mette en ménage avec moi, pour me protéger, quoi. C'était un type solide. D'accord, il a eu quelques problèmes et il s'est comporté plutôt bizarrement il y a quelques mois. Au point que je me suis demandé si je n'allais pas changer d'ami.

    - Est-ce que je dois comprendre qu'Alan était aussi votre... protecteur ? demanda Jorja.
    - Je n'en ai pas besoin, figurez-vous, dit Pepper en fronçant les sourcils. Je travaille toute seule, moi, je ne suis pas du genre à avoir dix ou quinze types dans la journée. Je ne sors qu'avec des messieurs, ils m'emmènent au restaurant, ils passent toute la nuit avec moi et ils me laissent parfois plusieurs centaines de dollars. «a vous en bouche un coin, hein ? Et tout cet argent, je l'investis dans des affaires. Alan était mon conseiller fiscal, comme qui dirait-pas mon mac.
    - Il ne vous prenait même pas un petit pourcentage ? dit Jorja, une pointe d'ironie dans la voix.
    -Non, on s'était arrangés comme ça dès le début.
    Tout son argent, il le gagnait aux cartes. Et puis, ça lui faisait des contacts, des gens qu'il pouvait m'adres-ser. Le fric, ça ne l'intéressait pas. Il ne pensait qu'à
    une chose, s'envoyer en l'air, c'était devenu une véritable obsession ces derniers mois, il n'aurait pas arrêté
    de me grimper dessus... ª
    Jorja détourna la tête. Elle en voulut subitement à
    Alan d'avoir fait d'elle son exécutrice testamentaire, ce qui l'obligeait à rencontrer cette fille et à l'entendre déballer ses turpitudes sans la moindre pudeur.
    Les portes d'un des ascenseurs s'ouvrirent. Des policiers en sortirent, ainsi que des ambulanciers transportant un grand sac en plastique. Ils le déposèrent sur un chariot et le roulèrent jusqu'à l'ambulance.
    Állons chez moi ª, dit Pepper.
    Les deux femmes montèrent jusqu'au quatorzième étage et s'engagèrent dans un interminable couloir.
    Pendant tout ce temps, Pepper ne cessa de raconter par le menu les obsessions sexuelles du défunt, ses visites chez les prostituées, ses achats de matériel por-nographique dans des boutiques spécialisées.
    ´ «a suffit ! s'écria Jorja. Il est mort, tout de même, un peu de respect !
    -Je croyais que vous voudriez savoir o˘ était passé
    son argent. C'est vous son exécutrice testamentaire, après tout... ª
    Les dernières volontés et le testament d'Alan Rykoff tenaient en une seule et unique page, un de ces formulaires qu'on peut se procurer dans toutes les papeteries.
    Le plus étonnant n'était pas qu'Alan e˚t fait de Jorja son exécutrice, mais qu'il e˚t légué tous

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