La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
émeraude appartenaient à un petit groupe d'élite fort peu connu, le Groupement d'intervention spécial de l'armée des …tats-Unis, en abrégé, le Gisa. Dixit le porte-parole: ´ Les gars du Gisa [prononcer "Guiza", N.d.l.R.] sont magnifiquement entraînés, ils ont une expérience maximale de toutes les situations-attentats, accidents nucléaires, pollution industrielle, etc.-et, surtout, on a en eux une confiance absolue, ce qui est essentiel parce qu'il leur arrive d'intervenir dans des zones classées top secret. ª
Pour Dom, cela voulait surtout dire qu'il s'agissait de durs à cuire à qui l'on ne risquait pas d'arracher deux mots.
Ginger fit la grimace et dit: Śhmontses!
-Pardon ?
-Toute cette histoire, dit-elle en se renversant sur sa chaise, c'est shmontses.
- Désolé, mais je ne comprends pas...
-Oh, excusez-moi, c'est du yiddish. Une des expressions préférées de mon père. Cela désigne une chose sans valeur, une absurdité, une idiotie. On pourrait traduire ça par "foutaises". ª Elle montra du doigt le journal comportant l'interview du porte-parole.
Áinsi, ce détachement du Gisa se serait trouvé là, en pleine campagne, quand l'accident est arrivé ? A qui va-t-on faire croire ça ? Ce n'est pas lui qui a établi les barrages routiers, ce sont les hommes de la base de Shenkfield. Le Gisa n'est intervenu qu'au bout d'une petite heure et, pour être sur place aussi rapidement, il fallait qu'il soit en route avant même que l'incident ne survienne.
-Vous voulez donc dire qu'on savait à l'avance qu'il y aurait une fuite de gaz toxiques ? ª
Elle soupira. ´ Je veux bien admettre qu'une équipe du Gisa puisse être basée dans l'une des bases militaires voisines... à l'ouest de l'Utah ou au sud de l'Idaho, par exemple. Mais cela ne suffit pas. Même s'ils avaient tout laissé tomber et sauté dans un avion dès l'annonce d'une fuite de gaz toxiques, les types du Gisa n'auraient pu reprendre la situation en main aussi rapidement. Pour moi, ils savaient bien à l'avance ce qui allait se passer par ici. Je ne veux pas dire qu'ils étaient au courant depuis plusieurs jours, mais deux ou trois heures, oui...
-Ce qui signifie que cette fuite de gaz toxiques ne serait pas vraiment un accident. qu'il pourrait même n'y avoir eu aucune pollution, ni chimique ni biologique. Mais dans ce cas, pourquoi avaient-ils besoin de scaphandres de décontamination pour nous soigner ? ª
Il y avait dans la voix de Ginger une note de frustration qui faisait écho à celle de Dom. Íl n'y a qu'une raison pour laquelle l'armée ai pu demander à une brigade du Gisa de renforcer la quarantaine, c'est que ces types allaient circuler dans une zone totalement interdite, qu'ils allaient voir des choses classées top secret.
L'armée pensait qu'on ne pouvait se fier à des soldats ordinaires, c'est pour cela qu'on a fait appel au Gisa.
- Parce qu'on sait qu'ils ne parlent jamais.
- Oui. Il n'y aurait pas eu besoin du Gisa s'il n'y avait eu qu'une fuite de produits toxiques sur la nationale. qu'y aurait-il eu à voir en dehors d'un camion renversé, d'une citerne crevée ? ª
Ils se replongèrent dans les journaux et découvri-rent de nouveaux indices les confirmant dans l'opinion que l'armée savait qu'une chose inhabituelle allait se dérouler dans les environs d'Elko par cette chaude soirée d'été. Dom et Ginger se rappelaient parfaitement qu'un bruit étrange avait résonné dans le Tranquility Grill et que le restaurant avait été ébranlé par une sorte de tremblement de terre une demi-heure environ après la tombée de la nuit. Le soleil se couchant assez tard à cette époque (même par 41∞ de latitude nord), l'incident avait d˚ débuter vers huit heures dix. Leurs blocages mnémoniques partaient de cet instant-là.
Cependant, Dom trouva dans le Sentinel un passage o˘
l'on disait que les barrages sur la nationale 80 avaient été dressés à huit heures.
Ginger dit: ´ Vous voulez dire que l'armée a fait fermer la route cinq ou dix minutes avant la fuite de gaz toxiques "accidentelle" ?
- Oui. A moins que nous ne nous trompions sur l'heure. ª
Ils lurent la rubrique météo du journal du 6 juillet.
La tombée de la nuit était prévue pour sept heures trente et une minutes.
´ Le crépuscule n'est pas très long par ici, dit Dom.
quinze minutes maximum. Il faisait donc nuit noire à huit heures moins le quart. Même si les ennuis n'ont pas commencé une demi-heure, mais seulement
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