La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
le tir automatique exclusif, et des munitions en abondance.
Sa détermination d'être un citoyen honnête n'inter-féra en rien avec son instinct de conservation. Et vu son passé, personne n'était mieux préparé à se préserver que Jack Twist.
Il rangea également le Dimess, le petit ordinateur portatif qui lui avait permis de percer à jour le chiffre de la porte de la fourgonnette blindée. Il décida qu'il pourrait aussi avoir besoin d'un passe-partout hypersophistiqué, capable de s'adapter immédiatement à
toute serrure sans en endommager le mécanisme et, bien entendu, réservé aux seuls organismes gouverne-mentaux; d'un Star Tron MK 202A, viseur com-pact destiné à la vision nocturne et susceptible d'être adapté sur un fusil; et de plusieurs autres choses.
Il prit un taxi jusqu'à l'aéroport de La Guardia.
Le Lear l'emmènerait à Salt Lake City, dans l'Utah.
C'était le grand aéroport le plus proche d'Elko, plus proche même que Reno-et bien plus pratique, car après s'être posé à Reno, il lui aurait fallu prendre une correspondance commerciale, ce qui risquait de lui faire perdre pas mal de temps. L'employé d'Elite Flights lui avait dit qu'une tempête était annoncée sur Reno et que les appareils risquaient d'être cloués au sol, en revanche, les prévisions météo étaient bonnes pour Salt Lake City. A la demande de Jack, Elite lui organisa un vol privé entre Salt Lake City et le petit aéroport d'Elko. Bien que situé tout à l'est du Nevada Elko se trouvait encore dans le fuseau horaire du Paci-fique et Jack gagnerait trois heures sur un itinéraire normal-même s'il ne pensait pas arriver à Elko long-
temps avant la tombée de la nuit.
C'était parfait. La nuit entrait dans ses projets.
Pour Jack, les cartes postales découvertes dans les coffres signifiaient qu'il y avait au Nevada des gens qui connaissaient tout de sa vie criminelle. Elles semblaient vouloir dire qu'il pourrait rentrer facilement en contact avec eux par l'intermédiaire du Tranquility Motel, ou peut-être les trouver directement là-bas. Ces cartes postales étaient des invitations. Ou des convocations. quoi qu'il en soit, il ne pouvait les ignorer qu'à
ses risques et périls.
Il ne sut pas si quelqu'un le suivit jusqu'à La Guardia. D'ailleurs, il s'en moquait. Il voulait qu'ils le voient venir de loin. Et ainsi, ils ne seraient peut-être plus sur le qui-vive quand, une fois à Elko, il disparaîtrait soudainement.
Après le petit déjeuner, Ginger et Dom se rendirent à Elko, plus précisément aux bureaux du Sentinel, le seul journal des environs.
Ensemble, ils parcoururent les collections à la recherche des numéros qui les intéressaient. Ils n'eurent pas besoin de consulter les microfilms, les journaux n'étant transférés sur microfiches transpa-rentes qu'au bout de deux ans. Ils choisirent plusieurs numéros à partir du samedi 7 juillet et les déposèrent sur une longue table.
Ils tirèrent des chaises et se mirent à les dépouiller.
Bien que l'événement auquel ils avaient assisté, la possible contamination et la fermeture de la route, se f˚t produit le vendredi soir, le journal du samedi ne men-tionnait aucune fuite de gaz toxiques. Le Sentinel donnait principalement des nouvelles locales, au niveau du comté ou de l'Etat; il publiait parfois des textes concernant la situation nationale ou internationale mais ne tombait jamais dans le sensationnalisme.
Comme il n'y avait pas d'édition le dimanche, les premiers articles traitant de la fuite de gaz toxiques et de la fermeture de la nationale 80 ne furent publiés que le lundi 8 juillet au matin.
Les premières pages des éditions du lundi et du mardi se couvraient de titres énormes: FUITE DE GAZ
TOXIqUES SUR LA NATIONALE 80; L'ARM…E …TABLIT UNE
ZONE DE qUARANTAINE; LE CAMION ACCIDENTE
TRANSPORTAIT-IL DU GAZ PARALYSANT ? LES RESPONSABLES
DE L'ARM…E DISENT qUE TOUT LE MONDE A ETE EVACUE, MAIS OU SONT LES REFUGI…S ? LE CENTRE D'ESSAIS DE
SHENKFIELD: qUE S'Y PASSE-T-IL VRAIMENT ? NATIONALE 80: qUATRIEME JOUR DE FERMETURE; LE NETTOYAGE EST PRATIqUEMENT ACHEV…: REOUVERTURE VERS MIDI.
Dom lut patiemment tous les articles concernant la crise et fut convaincu de la justesse de la théorie de Ginger: il semblait évident que les psychotechniciens auraient eu besoin d'une ou deux semaines supplémentaires pour faire entrer cette histoire de fuite de gaz toxiques dans l'esprit des habitants d'Elko et des environs, ainsi
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