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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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voix basse: ´ qui sait comment ils arriveront quand ils viendront nous prendre ? Peut-être qu'ils pourront faire ça par téléphone... ª Naturellement, il ne pouvait
    -ni ne voulait-donner des précisions sur ces íls ª
    mystérieux.
    Nul ne pensait que Cal p˚t devenir vraiment dangereux. Toute sa vie durant, il s'était montré paisible et bon. Son comportement récent était des plus excentriques, mais il n'avait aucune raison de sombrer dans la violence.
    Et puis, hier matin, à huit heures trente très exactement, Cal était allé rendre visite aux Wilkerson, de l'autre côté de la rue. Il avait toujours été très proche de cette famille, mais s'en était quelque peu éloigné
    depuis un certain temps. Edward Wilkerson rapporta les paroles de Cal aux journalistes: ´ Voilà, je ne suis pas égoÔste et ce n'est pas parce que je me suis préparé
    tout seul dans mon coin que je dois vous laisser tomber. Tu vas te planquer chez moi avec ta famille, Ed, comme ça vous ne craindrez rien le jour o˘ ils viendront nous chercher. ª Cal Sharkle lui avait soutenu qu'il possédait des armes et des munitions; il n'hésite-rait pas à transformer sa maison en forteresse.
    Alarmé par cette histoire d'armes, Wilkerson avait pris les choses à la plaisanterie avec Cal mais, dès que celui-ci était parti, il avait contacté la soeur du routier, Nan Gilchrist. Elle était arrivée vers dix heures et demie en compagnie de son mari et avait rassuré Wilkerson en prétendant pouvoir ramener son frère à la raison et le conduire à l'hôpital le plus proche. Après que Mme Gilchrist et son mari furent entrés dans la maison, Ed Wilkerson s'était dit qu'ils auraient peut-
    être besoin d'un coup de main. Il était donc allé chercher un autre voisin, Frank Krelky, pour les aider au cas o˘ Cal ferait des histoires.
    Wilkerson avait pensé que Gilchrist ou sa femme ouvrirait la porte, mais ce fut Cal Sharkle en personne qui apparut. Il avait l'air très excité, au bord de l'hystérie-et il portait un fusil semi-automatique de calibre 20. ´ Vous avez changé, cria-t-il aux deux hommes.
    quand est-ce que cela s'est passé ? quand avez-vous cessé d'être humains ? Seigneur, je vois que vous voulez tous nous avoir! Il poussa un cri horrible et ouvrit le feu. La première balle atteignit Krelky en pleine gorge avec une telle violence qu'il fut à moitié
    décapité. Wilkerson s'enfuit en courant, reçut une balle dans la jambe, s'écroula sur la pelouse et fit le mort. Cette ruse lui sauva la vie.
    Maintenant, Krelky était à la morgue et Wilkerson à l'hôpital, en assez bonne condition toutefois pour parler aux journalistes.
    Le père Wycazik se trouvait à l'entrée de l'avenue O'Bannon, en compagnie d'un individu qui s'empres-sait de lui apprendre les derniers développements de l'affaire. ´ Les flics ont bloqué tout le quartier et ils ont fait évacuer les maisons. Ils ont essayé de parle-menter avec Cal, mais il a pas le téléphone et quand ils se servent de leur mégaphone, il leur répond même pas. Les flics croyaient que la soeur et le beau-frère étaient encore en vie, c'est pourquoi ils voulaient pas attaquer. Mais hier soir, ils en ont eu assez et ils ont fait venir un détachement des unités anti-émeutes pour tenter de le sortir de là et de récupérer la famille.
    Ils ont balancé des grenades lacrymogènes et ils ont voulu donner l'assaut à la maison, mais là, ils sont tombés sur un os parce que Cal avait tendu des fils métalliques en travers de sa pelouse. Comme il faisait presque nuit, ils se sont tous foutus par terre. C'est alors qu'il a ouvert le feu sur eux. Il portait un masque à gaz, comme je vous le dis, il s'attendait à tout cela.
    Il a tiré dans le tas et puis, il a refermé la porte et il a foncé à la cave. Il a mis des plaques de métal devant les soupiraux et comme il y avait déjà du blindage à
    la porte de la cave, ça fait que plus personne ne peut rentrer maintenant ! ª
    Wycazik écoutait le récit un peu décousu sans quitter pour autant de vue la maison du forcené.
    L'homme poursuivit, ravi d'avoir un tel auditeur:
    ´ Les flics, ils se sont tous repliés et ils ont décidé de laisser passer la nuit sans rien faire. Ce matin, Cal a écarté les volets de fer et il a tiré une fois ou deux, comme ça, en l'air, et puis il a aussi crié quelque chose.
    -qu'est-ce qu'il a dit ? demanda Wycazik.
    - Attendez... ª
    Une rumeur circulait dans la foule. quelques

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