La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
d'événement pourrait faire basculer votre foi ?
- Non, répondit aussitôt Wycazik. Ce serait plutôt même le contraire. Si ce formidable univers n'abritait pas d'autres formes de vie intelligente, si ces milliards de milliards d'étoiles et de planètes dispersées dans les galaxies n'étaient que des cailloux stériles, alors là, je pourrais croire que Dieu n'existe pas, que nous ne sommes rien de plus que le fruit du hasard et de l'évolution. Parce que, s'il y a un Dieu, il aime la vie, il chérit la vie et toutes les créatures qu'il a créées, et il ne laisserait jamais l'univers aussi vide.
-Beaucoup de gens, la plupart même, doivent penser la même chose, dit Faine.
- Et même si l'espèce que nous rencontrons était terriblement différente de nous par son apparence physique, cela ne m'ébranlerait pas. quand Dieu nous a dit nous avoir créés à son image, il ne voulait pas dire que notre apparence physique était identique à la sienne, bien entendu. Il parlait de notre esprit, de notre ‚me, de notre capacité à raisonner, de notre communion d'esprit, de l'amour, de l'amitié: tels sont les aspects de l'humanité qui sont à son image. Je crois que la crise de Brendan était liée au souvenir d'une rencontre avec une race totalement différente de la nôtre, et surtout si supérieure à la nôtre qu'il croyait inconsciemment que l'Eglise mentait en disant que Dieu nous avait faits à son image. Je veux lui dire que ce n'est pas leur allure qui importe, ni leur degré de civilisation. Ce qui révèle la présence divine en eux, c'est leur capacité à aimer, à s'intéresser à autrui-et à utiliser l'intelligence que Dieu leur a donnée pour vaincre les défis de l'univers o˘ lui-même les a placés.
-C'est ce qu'ils ont fait en venant de si loin, dit Parker.
- Exactement ! Je suis s˚r que Brendan tirera les mêmes conclusions que nous quand le lavage de cerveau qu'il a subi ne fera plus effet, quand il se souviendra de ce qui s'est passé et aura le temps d'y réfléchir. En tout cas, je veux être à ses côtés pour l'aider et le guider.
- Vous l'aimez beaucoup ª, dit Parker Faine Pendant quelques secondes, le père Wycazik plissa les yeux pour deviner quelque chose dans le chaos blanc et tumultueux qu'il avait devant lui, avançant plus lentement que lorsqu'il avait les réflecteurs de bord de route pour le guider. Finalement, il répondit: Íl m'est parfois arrivé de regretter d'être prêtre. Dieu me pardonne, mais c'est vrai. Parce qu'il m'arrive de penser à la famille que j'aurais pu avoir: une femme avec laquelle j'aurais tout partagé, des enfants que j'aurais vus grandir... la famille que j'aurais pu fonder, voilà ce que je regrette. Rien d'autre. Brendan... il est comme le fils que je n'ai jamais eu, que je n'aurai jamais. Je l'aime plus que tout, je crois... ª
Au bout d'un moment, Parker l‚cha un soupir et dit:
´ Personnellement, je trouve que le Cérire raconte n'importe quoi. Un contact ne nous détruirait pas.
- C'est aussi mon avis. Leur erreur est d'extrapoler à partir de notre situation face aux cultures primitives. La différence tient à ce que nous ne sommes pas une culture primitive. Il s'agirait d'un contact entre une civilisation avancée et une civilisation super-avancée. Le Cérire estime que tout contact devrait autant que possible rester secret; que l'information devrait être instillée au compte-gouttes sur une période de dix ou vingt ans. Mais c'est stupide, grotesque, Parker ! Nous pourrons supporter le choc. Parce que nous sommes prêts pour ça. O mon Dieu, et avec quelle impatience et avec quelle espérance nous l'attendons !
- Oui, nous sommes prêts ª, approuva Parker doucement .
La Cherokee roula dans des caillasses pendant plusieurs minutes. Brinquebalés en tous sens, les deux hommes étaient incapables de parler, d'exprimer ver-balement ce qu'ils éprouvaient maintenant qu'ils étaient confrontés à l'idée que l'homme n'était pas seul dans la Création.
Parker Faine fut le premier à rompre le silence. Il toussota, vérifia la boussole et dit: Ńous sommes dans la bonne direction. On devrait tomber dans un kilomètre sur la route de Vista Valley. Moins que ça, peut-être... Dites-moi, ce type de Chicago dont vous avez parlé... Carl Sharkle. que criait-il aux flics, ce matin ?
- Il affirmait qu'il avait vu des extraterrestres atterrir et qu'ils étaient hostiles. L'idée qu'ils étaient en train de s'emparer de nous le
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