La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
terrorisait, et il croyait la plupart de ses voisins possédés. Il disait que les extraterrestres avaient essayé de prendre le contrôle de lui en l'attachant sur un lit et en installant un goutte-à-goutte à son bras. J'ai craint un moment que ce ne soit la vérité et que l'événement du Nevada ne constitue une réelle menace. Mais depuis Chicago, j'ai eu le temps de réfléchir. Il faisait la confusion entre son incarcération pour cause de lavage de cerveau et l'atterrissage du vaisseau spatial auquel il avait assisté. Il prenait les hommes en tenue de décontamination pour des extraterrestres, et le temps qu'on lui bourre le cr‚ne et qu'on lui impose un blocage mnémonique, il avait tout mélangé. Ce ne sont pas des extraterrestres qui se sont emparés de lui, mais ses frères humains. Lesquels, en plus, l'ont maltraité.
- Si je comprends bien, les agents du gouvernement auraient porté des tenues de décontamination en attendant de savoir si le contact avec les extraterrestres ne comportait pas un risque d'infection bactériologique ?
- Exactement. Certains des clients du Tranquility Motel ont d˚ s'approcher à découvert de l'appareil; on devait donc les considérer comme contaminés jusqu'à
preuve du contraire. Et nous savons que certaines des personnes du motel se souviennent clairement d'hommes dans des tenues de décontamination: quelques soldats, des spécialistes du lavage de cerveau. Le malheureux Calvin est devenu fou à cause de son incapacité à se souvenir avec précision de la séquence des événements. ª
La neige continuait de tomber, brièvement éclairée par le double faisceau des phares. Parfois, un coup de vent la faisait virevolter, puis elle reprenait sa chute oblique.
Ils attaquèrent une pente assez rude. Parker dit:
´ quelque chose est venu du ciel... Et si le gouvernement en savait assez pour fermer la nationale 80 avant l'atterrissage, c'est qu'il traquait le vaisseau depuis déjà longtemps. Je ne comprends toujours pas comment on pouvait être aussi s˚r de l'emplacement géographique de l'impact. Les pilotes du vaisseau auraient pu changer de cap au dernier moment.
-Il était peut-être en chute libre, dit Wycazik. Cela devait faire des jours, des semaines que les satellites d'observation le pistaient dans l'espace. S'il suivait une trajectoire absolument stable, cela voulait dire qu'il ne répondait plus à aucun contrôle. Le gouvernement avait donc le temps de calculer le point d'impact.
-Je ne veux pas croire qu'il se soit écrasé au sol, dit Parker.
- Moi non plus.
-Je veux croire qu'ils sont arrivés vivants... de si loin... ª
Lorsque la Cherokee se trouva à mi-pente, les roues se mirent à patiner sur une plaque de glace, avant de retrouver leur adhérence et la jeep bondit en avant en secouant ses passagers.
Parker dit: ´ Je veux croire que Dom et les autres n'ont pas fait que voir un vaisseau spatial... Je souhaite qu'ils en aient rencontré les occupants. Imaginez un peu !
- Ce qui leur est advenu ce soir de juillet est extrêmement étrange, cela dépasse de loin le fait de voir un vaisseau venir d'un autre monde.
-Vous voulez dire que... vous pensez aux pouvoirs de Brendan et de Dom ?
- Oui. Il s'est passé autre chose qu'un simple contact. ª
Ils atteignirent la crête de la colline et entreprirent de redescendre l'autre versant. Les rideaux de neige n'empêchèrent pas Stefan Wycazik de voir les phares de quatre véhicules sur la route de Vista Valley. Ils étaient stationnés et disposés de telle sorte que les faisceaux lumineux se croisaient au milieu de la chaussée.
Il comprit très vite qu'ils fonçaient tête la première vers les ennuis.
´ Des mitraillettes ! ª cria Parker.
Wycazik vit que deux hommes armés de mitraillettes tenaient en respect un groupe de sept individus-six adultes et un enfant-alignés le long d'une Cherokee ne différant que par la couleur de celle dont Parker venait de faire l'acquisition. Une dizaine d'hommes se tenaient alentour-des militaires, de toute évidence parce qu'ils portaient des treillis blancs.
Ils avaient tourné leurs regards vers le flanc de la colline, étonnés d'être interrompus dans leur mission.
Le père Wycazik aurait voulu freiner à mort, faire demi-tour, repartir vers la crête. Mais ils n'auraient pas été longs à le rattraper.
Tout à coup, il reconnut un visage familier parmi les prisonniers. Ć'est lui, Parker ! C'est Brendan, tout au bout à droite !
-Les autres
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