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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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géante.
    ´ Venez, dit Jack. Il faut y aller.
    - «a ira ? redemanda Ginger à Dom.
    -Oui ª, fit-il. Une douleur fulgurante lui déchirait les entrailles et la poitrine. ´ Mais j'ai peur...
    - Nous avons tous peur, dit-elle.

    -Ce n'est pas de me faire prendre que j'ai peur...
    Non... C'est d'autre chose... d'une chose dont j'ai failli me souvenir... ª
    Brendan poussa un cri de surprise quand le colonel Falkirk donna à l'un de ses hommes l'ordre d'ouvrir le feu sur la jeep qui, venant des collines, approchait de la route de Vista Valley. Ce cinglé ne savait pas qui se trouvait dans le véhicule. Le soldat qu'il avait désigné pensait sans doute aussi avoir mal compris, car il ne leva pas son arme tout de suite. Mais Falkirk fit un pas en avant et cria, d'un ton menaçant: ´ Je vous ai dit d'ouvrir le feu, caporal ! C'est une question de sécurité nationale urgente ! Celui ou ceux qui se trouvent dans cette jeep ne sont ni vos amis, ni les miens, ni ceux de notre pays. Croyez-vous que de simples citoyens s'amuseraient à contourner les barrages et à
    se promener par un temps pareil ? Feu ! Mettez-les hors de combat ! ª
    Le crépitement de l'arme automatique déchira la nuit, couvrant brièvement les hululements du vent.
    Les phares de la jeep s'éteignirent. Les deux cents balles surgies du canon de la mitrailleuse percèrent la carrosserie et s'écrasèrent sur le moteur. Le pare-brise explosa sous cette pluie de plomb et la jeep, qui avait ralenti au sommet de la colline puis descendu lentement l'autre versant, reprit de la vitesse et braqua brusquement à gauche quand ses roues rencontrèrent un rocher. Echappant à tout contrôle, elle ralentit à
    nouveau, heurta une nouvelle bosse, bascula, faillit se renverser et s'immobilisa enfin à une douzaine de mètres des soldats.
    Cinq minutes plus tôt, lorsque Ned avait voulu couper la route de Vista Valley en arrivant par l'autre flanc et pris au sud, se heurtant quelques centaines de mètres plus loin au barrage du colonel Falkirk, il avait été tout de suite très clair que les armes emportées par le groupe-y compris l'Uzi fournie par Jack Twist-ne serviraient absolument à rien. Les membres de la Famille savaient que leur vie dépendait de leur fuite d'Elko County et ils auraient affronté sans problème celui qui se serait mis en travers de leur chemin. Mais les hommes de Falkirk étaient trop nombreux et trop bien armés. Résistance aurait été synonyme de folie.
    Brendan était extrêmement frustré parce qu'il n'avait pas osé faire usage de ses pouvoirs pour s'assu-

    rer leur liberté. «'aurait été le moment ou jamais de prouver ses dons de télékinésie. En se concentrant assez, il aurait pu faire voler les armes des mains des soldats. Il sentait qu'il avait assez de pouvoir en lui pour cela-plus encore-, mais il ne savait pas comment l'utiliser de manière efficace. Il ne pouvait oublier l'expérience réalisée dans le restaurant et la façon dont elle lui avait totalement échappé. Et qu'est-ce qu'un don que l'on ne maîtrise pas ?
    La frustration de Brendan atteignit cependant son apogée quand il vit la voiture criblée de balles. Les occupants de la jeep avaient été touchés. Il pouvait les aider. De cela, au moins, il était s˚r. C'est pourquoi il s'écarta de la Cherokee contre laquelle il était aligné
    avec les autres, bouscula le groupe de soldats dont l'attention avait été attirée par le drame se jouant au flanc de la colline et courut vers la jeep avant même qu'elle ne s'immobilise.
    Des cris éclatèrent derrière lui. Il entendit distinctement Falkirk hurler qu'il allait se faire descendre.
    Brendan ne l'écouta pas. Il glissa sur la chaussée, se releva, atteignit la jeep.
    Les phares d'une voiture de l'armée éclairaient violemment le côté droit de la jeep et Brendan ouvrit la portière. Un homme d'une cinquantaine d'années s'écroula dans ses bras. Brendan vit du sang, mais pas beaucoup. L'inconnu était encore conscient, bien que sur le point de s'évanouir. Brendan le tira hors de la jeep et l'étendit doucement sur le dos dans la neige.
    Un soldat posa une main sur l'épaule de Brendan mais celui-ci se retourna brusquement, lui criant en plein visage: ´ Tire-toi d'ici, espèce d'ordure ! Je vais le guérir, tu entends, je vais le guérir ! ª Puis il l‚cha un juron si immonde qu'il s'en étonna lui-même. Le soldat leva son arme pour le frapper violemment au visage, mais il fut arrêté dans son

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