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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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vient vous
souhaiter un bon anniversaire de mariage, dit Florence en les embrassant tous
les deux.
     
    — Bon
anniversaire, dit Gilles à son tour en embrassant sa mère et en serrant la main
de son père.
     
    — On a pensé vous
faire un petit cadeau pour l'occasion, reprit la jeune femme après avoir
accepté la tasse de café que lui tendait sa belle-mère.
     
    — Ben voyons
donc! protesta Gérard. Vous avez pas à nous faire de cadeau pour ça. Il y a ben
assez que vous nous avez fêtés l'année passée et même l'année d'avant à notre
anniversaire de mariage. Vous êtes pas pour faire ça chaque année.
     
    — Disons que c'est
un cadeau un peu spécial, reprit Gilles. C'est aussi en remerciement pour tous
les sacrifices que vous avez faits pour me faire instruire.
     
    Laurette, émue,
ne sut quoi dire.
     
    — Ce cadeau-là,
c'est Florence qui en a eu l'idée, poursuivit Gilles en tirant de sa poche
intérieure de veston une enveloppe blanche qu'il tendit à sa mère.
     
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    Cette dernière se
leva, prit ses lunettes de lecture déposées en permanence sur le réfrigérateur
et ouvrit l'enveloppe.
     
    — Qu'est-ce que
c'est? demanda-t-elle à sa bru. Un souper pour deux? — En plein ça, madame
Morin, dit la jeune femme.
     
    Gilles et moi, on
est allés souper au restaurant Altitude 131
    de la Place
Ville-Marie, le soir de la fête du Travail pour célébrer la fin de nos
vacances. On a tellement aimé ça qu'on a pensé que ce serait une bonne idée de
vous offrir un souper pour deux à la même place.
     
    — On vous a pris
des réservations pour demain soir, six heures et demie, précisa Gilles. Vous
allez vous apercevoir que c'est pas mal spécial. Le restaurant est au quarante-
    deuxième étage.
Ils disent qu'ils l'ont appelé Altitude 131
    parce qu'il est à
sept cent trente-sept pieds de hauteur.
     
    Vous allez voir
toute la ville illuminée si vous demandez d'être assis proches des fenêtres.
     
    — Et c'est pas mal
chic, madame Morin, dit Florence.
     
    Vous allez être
obligée de mettre votre plus belle robe.
     
    — J'ai jamais
entendu ce nom de restaurant là, affirma Gérard, peu enthousiaste.
     
    — Vous aurez
jamais vu un buffet comme ça, reprit Florence qui connaissait la gourmandise de
sa belle-mère.
     
    Vous avez des
fruits de mer, du homard, du rôti de boeuf, du jambon, de la dinde, du poisson.
Et là, je vous parle pas des salades, des pâtés...
     
    — Et les
desserts! intervint Gilles. Vous avez une grande table pleine de toutes sortes
de desserts. Vous pouvez manger de tout aussi longtemps que vous le voulez.
Vous pouvez rester là jusqu'à minuit si ça vous tente.
     
    — Arrêtez, vous
me donnez la faim! s'exclama Laurette... Maudite affaire, reprit-elle après un
moment
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    de silence. J'ai
rien d'assez swell pour aller dans une place comme ça.
     
    — Voyons donc,
madame Morin. La robe que vous avez mise à nos noces va faire amplement
l'affaire. Pas vrai, Gilles? — Ben oui, m'man. C'est pas tous des millionnaires
qui vont manger là... Bon, nous autres, on va y aller. On doit aller préparer
nos bagages. Demain, on monte dans le Nord jusqu'à dimanche après-midi.
     
    — Votre chalet
est assez chaud pour ça? demanda Gérard, surpris.
     
    — On peut encore
se débrouiller avec notre petite fournaise, mais quand il va faire vraiment
froid, on pourra plus y aller, reconnut son fils. C'est peut-être la dernière
fois qu'on y va avant le printemps. Je pense que c'est la même chose pour
Denise. Son chalet est pas plus chaud que le nôtre et elle veut pas prendre le
risque de faire attraper la grippe aux enfants.
     
    Avant de quitter
l'appartement de la rue Emmett, le jeune couple leur souhaita un bon repas
d'anniversaire. Gérard et Laurette remercièrent leur fils et leur bru avec
effusion.
     
    — Vous nous en
donnerez des nouvelles, dit Gilles en refermant la porte derrière lui et sa
femme.
     
    Après leur
départ, Laurette laissa éclater un peu sa mauvaise humeur.
     
    — J'avais ben
besoin de ça, se plaignit-elle en mettant une bouilloire d'eau à chauffer. Me
v'ià poignée pour me laver la tête à soir et me mettre des rouleaux. Bonyeu que
j'haïs ça dormir avec ça sur la tête!
     
    — T'es pas
obligée, lui fit remarquer Gérard en allumant le téléviseur pour regarder la
fin des informations à Radio-Canada.
     
    — Ben non! fit sa
femme, sarcastique. Je suppose que je vais aller là demain soir pas

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