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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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sous son poncho.
     
    Quelques minutes
plus tard, Laurette, un peu essoufflée, revint vers l'abri sous la petite pluie
fine qui avait fini par remplacer l'averse qui tombait à leur arrivée.
     
    — Bonyeu que
c'est loin! ne put-elle s'empêcher de se plaindre en atteignant l'abri. Je te
dis qu'il faut pas attendre à la dernière minute.
     
    — Vous allez vous
habituer, dit en riant son gendre.
     
    Denise avait
allumé le poêle au naphte et entrepris de préparer le dîner.
     
    — Es-tu allé
chercher la boîte de manger dans le char? demanda Laurette à son mari.
     
    — Oui. Elle est
là dans le coin, lui répondit-il en la lui montrant.
     
    — Pendant que
vous vous occupez du repas, on va aller souffler vos matelas et préparer votre
lit, annonça Pierre.
     
    — Je vais même
vous passer un fanal pour à soir, poursuivit Gilles. J'en ai un en surplus.
     
    — Est-ce que t'as
montré ton lot à Florence? lui demanda sa mère, persuadée que sa future
belle-fille ne devait pas être très enchantée à l'idée de venir passer ses fins
de semaine dans un coin aussi perdu après leur mariage.
     
    — La semaine
passée, m'man. J'ai amené aussi sa mère.
     
    Florence aime
tellement ça qu'on a décidé de laisser faire notre voyage de noces. On va venir
travailler sur notre lot tout de suite après les noces. On va avoir tout le
mois d'août pour s'avancer.
     
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    — Eh ben, faut
croire que je vieillis, laissa tomber Laurette en secouant la tête.
     
    Cela la dépassait
qu'on puisse éprouver du plaisir à venir se perdre dans un coin pareil.
     
    Un peu après
midi, tout le monde passa à table. Denise retint son frère à dîner. On mangea
des fèves au lard et un gâteau aux épices fait la veille par l'hôtesse. Après
le repas, la pluie avait cessé. Gilles retourna travailler sur son lot pendant
que son père et Pierre décidaient d'aller pêcher sur le bord du lac. Les deux
femmes se mirent à laver la vaisselle et à ranger la nourriture.
     
    — Faites
attention aux poubelles, les mit en garde Pierre en sortant une boîte de vers
du coffre de la Malibu.
     
    Ça attire les
ours.
     
    — Dis-moi pas
qu'il y a des ours, en plus! s'écria Laurette en jetant un coup d'oeil affolé
autour d'elle.
     
    — Énervez-vous
pas avec ça, madame Morin, la rassura son gendre. On s'arrange pour pas les
attirer. Après la vaisselle, allez-vous venir nous rejoindre sur le bord du
lac? J'ai des vers en masse.
     
    — Ouach! fit sa
belle-mère en esquissant une grimace.
     
    Si tu penses que
je vais prendre ça dans mes mains... Pas de saint danger que je touche à ces
cochonneries-là!
     
    — C'est ben beau
la visite, fit remarquer Gérard, mais avec tout ça, on t'empêche de travailler
et on te fait perdre ta fin de semaine.
     
    — Ben non,
monsieur Morin. Je suis pas payé à l'heure.
     
    Je peux ben me
permettre une petite journée sans travailler de temps en temps. Mon lot
disparaîtra pas pour ça.
     
    En plus, j'ai
quatre jours de congé. Je me reprendrai plus tard.
     
    Les deux hommes,
armés d'une canne à pêche et accompagnés par Alain et Denis, se dirigèrent vers
le lac situé à une centaine de pieds de l'abri.
     
    205
    — Moi, je pense
que je vais aller faire un somme si ça te dérange pas, déclara Laurette à sa
fille. J'ai mal dormi la nuit passée.
     
    — Gênez-vous pas
pour moi, m'man. Je vais tricoter un peu pendant que Sophie fait sa sieste.
     
    Laurette la
quitta. Elle se battit durant un bref moment avec la fermeture éclair de la
porte de la tente et disparut
    à l'intérieur.
Elle retira avec plaisir ses chaussures et s'étendit difficilement sur l'un des
deux matelas posés sur le sol avant de rabattre sur elle l'une des couvertures.
     
    La quinquagénaire
dormit près de deux heures et aurait dormi probablement un peu plus longtemps
si elle n'avait pas éprouvé un besoin soudain de se gratter. Mal réveillée,
elle se gratta furieusement le cou et les bras.
     
    — Maudit verrat!
Comment ça se fait que les maringouins viennent me piquer? demanda-t-elle à
mi-voix en s'assoyant. La porte de la tente est pourtant ben fermée.
     
    Au même moment,
elle se sentit piquée sur une jambe et elle se flanqua une vigoureuse tape avec
l'espoir d'écraser la bestiole qui avait osé s'attaquer à elle. Elle se mit
alors à se gratter la tête, en proie à d'insoutenables démangeaisons.
     
    — Voyons donc,
bout de viarge! Ils sont en train de me manger tout rond,

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