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La guerre de l'opium

La guerre de l'opium

Titel: La guerre de l'opium Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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propos de Sa mère, avait volé au secours de son père.
    —  Papa a fait ce qu’il pouvait   ! Il a été très courageux.
    —  Laura, je t’en prie   ! Tu parles à ta mère   ! avait sèchement répondu Barbara à sa fille avant de retenir par la manche son fils qui tentait de courir après une carriole tirée par un âne.
    —  Qu’ils crèvent tous   ! Il ne me reste plus qu’à leur vendre à mon tour de l’opium. D’ailleurs, c’est tout ce qu’ils méritent   ! s’était écrié rageusement le facteur de pianos dont Laura, anéantie, avait pris la main.
    —  Brandon, je ne suis pas d’accord. On ne répond pas au mal par le mal. C’est écrit en toutes lettres dans la Bible…
    —  La Bible   ! La Bible   ! Tu n’as plus que ce mot à la bouche depuis, que tu fréquentes ce pasteur   !
    Cette allusion visait évidemment Roberts, avec lequel Barbara avait renoué contact à l’issue de leur première rencontre chez le consul Elliott.
    Cela faisait trois mois qu’elle lui envoyait les enfants pour apprendre le catéchisme, ce qui lui permettait d’échanger des idées et de prolonger la conversation qu’ils avaient entamée à la résidence consulaire.
    De retour à la maison après leur piteuse équipée, Laura avait pu constater que l’échec de Brandon ne paraissait pas atteindre sa mère. Absorbée par les soins incessants qu’elle prodiguait à son fils et ses préoccupations religieuses, Barbara Clearstone ne s’intéressait plus aux avatars des projets de son mari.
    Était-ce dû à la Chine ou à l’influence de Roberts, toujours est-il qu’elle devenait encore plus mystique et idéaliste qu’elle ne l’était avant leur départ de Londres.
    Au dîner, c’était d’ailleurs avec fougue qu’elle avait pris la défense de son pasteur.
    —  Le révérend Issachar développe des analyses très pertinentes, Brandon. Sans l’amour du Christ, l’homme serait un loup pour l’homme. Il est urgent de te convertir, Brandon. Je t’assure que tu devrais y réfléchir… La vie est courte et le Seigneur peut nous rappeler à Lui à tout moment   !
    —  En attendant, ma chère, nous voilà ruinés. Je n’ai plus un sou vaillant devant moi, à peine de quoi tenir un tout petit mois…
    —  Dieu nous aidera   !
    Brandon avait levé les yeux au ciel, puis il s’était tourné vers Laura dont il avait saisi la main.
    —  Ma petite Laura, il faut que tu le saches : ton parrain m’a donné le plus mauvais conseil du monde, lorsqu’il m’a fait miroiter que je pourrais écouler les pianos Clearstone & Sons en Chine   ! J’aurais mieux fait de ne jamais l’écouter   !
    —  M. Stocklett   ?
    —  Lui-même   ! L’affreux… l’abominable Nash Stocklett   ! avait bougonné son père d’une voix lasse.
    Le soir même, une violente dispute avait éclaté entre les parents Clearstone dont la chambre était séparée de celle de leurs enfants par une simple cloison. Laura, enfouie sous ses draps, n’en avait pas perdu une miette. Aux propos aigre-doux avaient succédé les piques, Brandon reprochant à Barbara son indifférence tandis que Barbara imputait à Brandon la décision de quitter Londres.
    —  Le mieux est de revenir à Londres au plus vite. Si tu ne veux plus de moi, tu pourras y demander le divorce   ! avait conclu Brandon, excédé.
    —  Revenir à Londres, Brandon, mais je n’en ai pas la moindre envie   !
    La sécheresse de la réponse de sa mère n’avait qu’à moitié étonné Laura.
    —  J’ai pris la précaution d’acheter des billets aller-retour.
    —  Et les pianos   ?
    —  Les pianos, je les laisse ici. D’ailleurs, ils ne supporteraient pas un autre voyage par bateau   ! L’humidité ne vaut rien à ces instruments. Si j’avais su… On les donnera comme bois de chauffage aux Joker ou aux Sainsbury   ! Et puis, ma chère, il faut savoir tirer les enseignements de ses échecs tant qu’il est encore temps.
    —  L’échec, Brandon, il est pour toi   ! Pas pour moi   !
    —  Merci du peu de cas que tu fais de mon sort… de notre sort. Pense un peu aux enfants.
    —  Ce n’est pas le sujet, Brandon   ! Quant aux enfants, je crois m’en être occupée un peu plus que toi   !
    Très vite, le ton était monté d’un cran supplémentaire entre ses parents.
    —  Explique-toi alors   ! Pourquoi ne veux-tu pas rentrer à Londres   ?
    —  Ma place est désormais ici, en Chine. Son peuple mérite qu’on

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