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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’Olivier, Nicolas
Poulain s’était rendu à l’auberge de la Tête Noire où l’un des brigands, blessé
et prisonnier, lui avait avoué que logeait le boiteux. Là, il avait appris que
celui-ci se nommait Le Vert.
    — Décrivez-moi ce gentilhomme !
    — Euh… Il avait une épaisse barbe blanche,
c’était difficile de distinguer ses traits… Il boitait, et il avait une main ou
un bras en moins.
    Un manchot barbu et boiteux nommé Le Vert :
c’était lui ! comprit Poulain, qui se souvint en même temps du cavalier
aperçu sur la route de Blois. Que préparait-il avec la duchesse de Montpensier ?
Était-ce à lui et à Olivier qu’ils en avaient ?
    — Il était seul ?
    — Non, monsieur le Prévôt, murmura le
fermier. Il y avait aussi deux Italiens et un jeune homme.
    — Vous savez que vous méritez la corde ?
    — Pitié, monseigneur ! gémit le fermier
en tombant à genoux. Je sais que j’ai fauté, mais ils m’avaient menacé…
    — Dites-moi tout ce que vous savez !
    Un peu plus tard, quand le fermier fut reparti
avec un sévère avertissement de fouet et de pilori s’il récidivait, Nicolas
raconta l’histoire à Olivier.
    — Cet homme est après nous ! s’exclama
Olivier.
    — Peut-être est-il simplement au service
des Guise, chargé de la protection de la duchesse… Cela expliquerait qu’il soit
avec des spadassins, suggéra Poulain sans y croire.
    Olivier secoua négativement la tête.
    — Il y a quelque chose que je ne t’ai pas
dit, Nicolas, car je pensais que c’était sans importance. Tandis que j’étais à
Blois, avec Mme Sardini, quelqu’un a forcé mon coffre.
    — Le Bègue n’a rien remarqué ?
    — Non, mais il n’est pas souvent dans
notre chambre.
    — Qu’a-t-on pris ?
    — Rien, justement ! C’est cela qui
est étonnant. Comme si on voulait juste savoir ce que je transportais… Ou qui j’étais…
    — Ce pourrait être ce Le Vert, en effet. Mais
jusqu’à présent, il avait cherché à te tuer, pourquoi n’a-t-il pas recommencé s’il
t’a identifié ?
    — Je contrôlais les tailles royales à ce
moment-là et je gênais la Ligue. Maintenant, il n’aurait aucune raison, sinon
une vengeance. Mais je reconnais que cette fouille est incompréhensible.
    — Je vais donner son signalement à tous
les gardes, conclut Poulain. Tout cela est fort inquiétant.
    Quelques jours plus
tard, la reine convoqua son prévôt pour lui annoncer que bien qu’elle soit
torturée par la goutte, la Cour partirait sous peu pour Saint-Maixent. Elle lui
demanda de prendre toutes les précautions nécessaires pour ce voyage. Le
cortège passerait par Loches, où elle se reposerait quelques jours, et chaque
soir l’étape se ferait dans un château fortifié. Le duc de Retz protégerait la
Cour avec une petite armée, tant il craignait un coup de main de Navarre.
    Nicolas Poulain l’assura de sa diligence. La
seule difficulté qu’il éprouvait, remarqua-t-il, était le ravitaillement. Les
marchands et les cabaretiers avaient de plus en plus de mal à approvisionner la
Cour, quant au fourrage, il était hors de prix.

14.
    Le coche attelé à quatre chevaux quitta
Chenonceaux aux premières lueurs de l’aube du dimanche 12 octobre. Personne ne
remarqua qu’il ne prenait pas la route de Blois mais qu’il suivait le cours du
Cher. La voiture roulait à bonne allure sur le chemin sec, car il n’y avait à l’intérieur
que la duchesse de Montpensier, sa femme de chambre et un valet.
    Loin devant, Foulques Cabasset et un de ses
hommes galopaient pour ouvrir la route et réserver des chevaux frais, s’ils en
trouvaient. Jusqu’au vieux pont de Tours-Saint-Sauveur, tout se passerait bien,
avait expliqué le capitaine, mais les choses changeraient dans le Poitou.
    Cinq soldats de Mayenne l’avaient accompagné
en revenant de Guyenne. Le duc voulait que sa sœur soit protégée par une solide
escorte et il avait choisi des vétérans de son armée. Comme Cabasset, ils
connaissaient toutes les routes, toutes les étapes, et surtout ils savaient
quels villages, châteaux ou fermes étaient tenus par les protestants.
    Car la situation militaire n’était pas si
bonne qu’on le disait. Même si quatre armées catholiques occupaient les
provinces qu’ils allaient traverser, elles ne les protégeraient guère, avait
prévenu le capitaine Cabasset, la veille du départ, quand ils s’étaient réunis
à la Baiserie pour préparer le voyage…
    Ce

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