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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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réfugiés dans le château. Coligny les avait
poursuivis et les avait enfermés dans la salle basse.
    Le 2 juin 1569, vers 9 heures du matin, il les
avait fait égorger les uns après les autres.
    La forteresse était aux Chabans qui, pour
éviter d’être pillés, s’efforçaient de garder une juste distance entre les deux
partis. Ils n’avaient sans doute pas pu refuser de recevoir la sœur du duc de
Guise. Cela arrivait souvent. Pierre de Bourdelle, l’abbé de Brantôme, avait
bien été contraint de donner l’hospitalité à Coligny le protestant.
    Ils contournèrent le château et passèrent le
pont-levis, avant de traverser un corps de garde voûté en croisée d’ogive. Les
regards malveillants des gardes du château envers les soldats de Mayenne n’échappèrent
pas à Cassandre. Pouvait-elle espérer une aide ici ?
    Devant eux se dressait un corps de logis entre
deux tours. Cabasset conduisit sa prisonnière dans celle où Mme de Montpensier
avait sa chambre. Il la trouva avec deux autres gentilshommes et Maurevert qui
rentraient eux aussi de leur patrouille.
    — Où l’avez-vous trouvée ? s’enquit
méchamment la duchesse, voyant entrer la prisonnière dans son sayon de
colporteur, sale et épuisée.
    — Des corbeaux m’ont signalé une charogne,
madame. C’était Rouffignac que les loups avaient tué.
    — Dommage ! fit Maurevert avec un
effrayant sourire.
    — Rouffignac était un brigand qui se
conduisait en gentilhomme, monsieur de Maurevert, et vous, vous êtes un
gentilhomme qui se conduit en brigand ! s’emporta Cassandre.
    Il s’approcha d’elle, les yeux fulminant de
colère, et la souffleta à la volée.
    — Je vous avais prévenue, garce ! Allez
au diable !
    — Assez ! cracha la duchesse. Mademoiselle,
je devrais vous faire fouetter devant les hommes.
    — Faites-le donc, vous avez déjà tant
déshonoré le nom de votre race que vous ne pourrez tomber plus bas !
    Mme de Montpensier devint blême et
fit deux pas vers elle. Elle la gifla à son tour.
    Cabasset intervint immédiatement en se mettant
entre les deux femmes.
    — Madame, Mlle de Mornay est un
otage qui doit être traité avec respect, dit-il.
    La duchesse inspira un grand coup pour se
contenir avant de déclarer :
    — Vous avez raison. Mademoiselle, veuillez
accepter mes excuses. M. Cabasset, conduisez-la à la plus haute chambre de
la tour. Les gentilshommes qui y logent iront s’installer avec vous. Vous lui
enverrez ma femme de chambre pour qu’elle l’aide à se nettoyer. Nous partirons
demain.
    Ils quittèrent effectivement La
Chapelle-Faucher le lendemain et arrivèrent à Angoulême le 8 décembre.
    Ils avaient quitté
Cahors dans le brouillard. Le froid était vif et on y voyait à peine à quelques
pas. Chacun restait plongé dans ses maussades pensées. Olivier songeait qu’ils
avaient déjà mis bien trop de temps et se demandait où était Cassandre à cette
heure. Nicolas Poulain pensait à sa femme et à ses enfants qui devaient s’inquiéter
d’être sans nouvelles de lui. Quant à Il Magnifichino , il se demandait s’il
avait bien fait de quitter la Cour.
    Dans la brume matinale, ce fut Olivier qui, le
premier, aperçut les cavaliers. Ils étaient trois, casqués et cuirassés. Son
cœur se mit à battre le tambour. Allait-il devoir se battre ?
    Déjà, Nicolas avait tiré son épée pour ne pas
être surpris et, de la main qui tenait les rênes, il avait aussi saisi une
arquebuse à rouet. En même temps, il fit ralentir son cheval, puis l’arrêta
complètement. Olivier et l’Italien l’avaient imité. Les trois cavaliers devant
eux avaient agi de même.
    Les deux groupes se tenaient à cinquante pas, méfiants,
à peine visibles dans la brume. Chacun attendait.
    — Laissez-nous le passage ! cria
finalement l’un des cavaliers inconnus. Nous allons à Cahors.
    Le chemin était étroit, bordé d’un fossé. Si l’un
d’eux avançait, le premier qui tirerait sur lui aurait un avantage indéniable, encore
que la balle pouvait être arrêtée par les cuirasses ou les casques. Mais il
était aussi possible de blesser ou de tuer le cheval. Nicolas Poulain ne
voulait pas prendre de risque.
    — Nous allons à Montauban ! répliqua-t-il
d’une voix forte.
    — Qu’allez-vous y faire ? demanda le
cavalier.
    — Et vous, d’où venez-vous ? s’enquit
Poulain sans répondre à la question.
    — De Montauban.
    C’était donc sans doute des

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