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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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juste venu pour aider mon ami, tout comme M. Venetianelli.
Je vous propose de discuter de stratégie avant la bataille, pour éviter d’être
écrasés par négligence !
    Mornay hocha la tête avec un soupir.
    — Excusez-moi, monsieur Poulain… Vous
avez raison, mais je perds la tête en songeant à ma fille.
    — Nous avons laissé hier derrière nous une
troupe de vingt lansquenets sans emploi, pourquoi ne pas les engager ?
    — Ils sont loin ?
    — Je peux les rejoindre d’ici ce soir.
    — Allez-y, engagez-les ! Je leur
offre dix écus par tête.
    — Où nous retrouvons-nous ?
    — Si les ravisseurs de ma fille ont pris
par Villefranche, ils passeront par Périgueux. Nous pouvons être ce soir à
Villefranche, demain soir ou après-demain matin à Périgueux. Nous pourrons
avoir des informations là-bas, mais je ne pourrai pas entrer en ville, car on
me connaît. Retrouvons-nous près du château de Caussade, à l’est de Périgueux, à
l’auberge du Loup Gris.
    — J’y serai, promit Poulain. Au plus tard
dans deux jours. Olivier, je te laisse en de bonnes mains. Monsieur
Venetianelli, restez aussi avec eux !
    Il fit faire demi-tour à son cheval et partit
au galop.
    — Nous allons revenir vers le chemin de Villefranche.
Monsieur Hauteville, maintenant, racontez-nous tout sans rien omettre.
    Le récit d’Olivier
fit frémir M. de Mornay qui s’efforça pourtant de n’en rien laisser
paraître. En effet, le jeune homme expliqua que la duchesse de Montpensier
était non seulement accompagnée d’une troupe importante mais qu’elle avait avec
elle un homme redoutable, boiteux et manchot, nommé Le Vert, certainement celui
qui s’était introduit chez lui avec des truands, pendant le séjour de Cassandre.
    — … Sans doute le même qui a tué votre
écuyer, le jour où vous êtes venu me reprendre les quittances, conclut-il.
    Pour Mornay, il n’y avait pas de doute : il
s’agissait de Maurevert.
    La présence de l’assassin de Coligny avec les
ravisseurs de sa fille était un coup rude. Il savait combien cet homme était
dangereux et dévoyé. Pourtant, il ne dit pas à Olivier qui était vraiment Le
Vert. Il était sans doute seul, à part les Guise et sa fille, à savoir que
Maurevert était vivant, et il voulait venger lui-même son maître, l’amiral.
    Mais désormais la peur rongeait son cœur de
père.
    Le lendemain en fin d’après-midi, alors qu’ils
étaient encore à deux lieues de Périgueux et qu’ils songeaient à trouver
quelque ruine pour passer la nuit, ils virent approcher un homme s’appuyant sur
un long bâton avec une coquille. Un pèlerin qui se rendait à Compostelle, comme
il y en avait tant en toute saison.
    Mais celui-ci portait un étonnant manteau
brodé sur lequel il avait attaché une gibecière.
    Mornay mit brusquement son cheval au galop
pour s’approcher de lui.
    — Toi ! Où as-tu eu ce manteau ?
cria-t-il, désespéré, en reconnaissant celui de sa fille.
    Si ce pauvre homme le portait, s’était-il dit
en le découvrant, c’est qu’il avait dû le trouver… sur son corps.
    — On me l’a donné, monseigneur, répondit
l’autre, effrayé.
    — Quand ? Qui ?
    — Dimanche, à Périgueux, une dame.
    — Explique-toi !
    Les compagnons de Mornay avaient aussi piqué
des deux et entouraient le pauvre homme, persuadé que sa dernière heure était
arrivée et qu’on allait le pendre.
    — Elle était à cheval, monseigneur, en
compagnie d’un seigneur, pleurnicha-t-il. Elle m’a demandé d’échanger son
manteau contre mon vieux sayon. Et je lui ai aussi vendu mes bottes, j’ai dû
racheter des chaussures lundi, j’étais pieds nus.
    — Décris cette femme !
    L’autre obéit. Pas de doute, c’était Cassandre !
    — Et l’autre homme ? demanda Olivier,
piqué par la jalousie.
    — Jeune, monsieur, armé comme un soldat. Ils
étaient pressés. Ils avaient l’air de fuir.
    Il ajouta en baissant les yeux :
    — Je crois qu’elle ne voulait pas qu’on
la reconnaisse en passant les portes.
    — Quelle porte ont-ils prise ?
    — Sans doute celle de l’Éguillerie, monseigneur,
c’était la plus proche.
    — Ils devaient aller vers Agonac, remarqua
Caudebec.
    — Mais si elle fuyait, c’est qu’elle s’était
évadée avec cet homme, pourquoi ne pas rentrer à Montauban ? intervint
Antoine.
    — Ses ravisseurs ont dû s’apercevoir
rapidement de leur fuite, elle a pensé qu’ils la rattraperaient

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