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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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comme l’enfantelet qu’elle
avait été et qu’on avait arraché à sa mère. Quant à Mme de Limeuil, elle
aurait voulu garder éternellement contre elle cette fille qui n’avait jamais
quitté son cœur, la serrer pour toujours contre son sein.
    Submergés aussi par l’émotion, les deux hommes
restaient silencieux. Mme Sardini fut la première à retrouver le contrôle
de ses sens.
    — Tu m’as tant manqué, ma fille ! murmura-t-elle
en interrompant leur étreinte.
    Cassandre sécha à son tour ses larmes avec la
manche de sa robe, ne sachant plus si elle était accablée de bonheur ou de
douleur. Gardant une main dans celle de sa mère, elle attira à elle Olivier.
    — Je pourrais tout quitter pour toi, Olivier,
mais je me plierai à ton souhait. Je refuse cette destinée que l’on veut m’imposer
et je sais que tu sauras me conquérir, dit-elle solennellement. Rassure-toi, je
serai patiente tant mon amour est fort.
    — Ayez de la force et du courage, ma
fille, murmura M. de Mornay.
    — Monsieur de Mornay, demanda Olivier, en
gardant serrée la main de Cassandre, ce que nous venons d’apprendre ne change
rien à votre promesse de me garder près de vous ?
    — Non, répondit tristement le père
adoptif de Cassandre, mais ce sera encore plus difficile à supporter pour vous…
pour vous deux.
    — Si Cassandre est assez forte pour l’endurer,
je le serai aussi, répliqua-t-il. Que puis-je dire à Nicolas, madame ? demanda-t-il
ensuite à Mme Sardini.
    — La vérité, puisque c’est ce que vous
avez choisi. Va-t-il rentrer à Paris ?
    — Oui, madame. La reine ne le reprendra
pas à son service et il lui tarde de revoir sa femme et ses enfants.
    — Monsieur de Mornay, restez-vous à
Jarnac ? demanda Mme Sardini.
    — Tant que monseigneur de Navarre y sera,
mais je crois que les conférences vont se terminer sur un échec. Avec Cassandre
et Olivier, nous partirons ensuite pour Montauban.
    — Monseigneur de Bourbon pourrait
souhaiter que Cassandre reste auprès de lui… Quand lui parlerez-vous ?
    — Je resterai auprès de M. de Mornay,
décida Cassandre. Dans mon cœur, il est toujours mon père.
    — Je verrai le roi de Navarre ce soir, décida
Mornay, et j’insisterai auprès de lui pour que rien ne change dans la vie de ma
fille. Nous partirons aussitôt que possible.
    — Je resterai avec vous… avec elle, tant
que vous serez là, dit alors Mme Sardini, mais je n’ai plus rien à faire à
la Cour, aussi je me joindrai volontiers à monsieur quand il rentrera à Paris, s’il
veut de moi.
    — Il sera certainement honoré. Comme
compagnon de voyage, vous aurez aussi M. Venetianelli, le comédien des
Gelosi qui était avec nous. Mon commis Le Bègue pourrait se joindre à vous.
    — On n’aura plus besoin de lui à la Cour ?
    — Peut-être, mais tout homme est
remplaçable, et par sûreté je préférerais qu’il reste avec Nicolas. De surcroît,
il doit s’occuper de ma maison à Paris.
    Mme Sardini rentra au château de
Saint-Brice pour préparer son départ et prévenir Le Bègue. Il fut ensuite
convenu qu’elle irait à Jarnac pour rester avec sa fille le plus longtemps
possible.
    La reine ne se
jugeant pas en sécurité à Saint-Brice avait demandé que la troisième conférence
ait lieu à Cognac, au château de François Ier. De très bon matin, Turenne
s’y rendit le premier, à la demande de Navarre, afin d’y laisser des troupes
pour assurer la sécurité de son maître.
    Le vicomte eut une brève entrevue avec la
reine où il exigea une longue trêve pour que se poursuivent les négociations. Il
parla d’un ton fort dur, car il souhaitait la guerre et n’avait aucune envie de
ménager celle qu’il considérait comme son ennemie.
    Cassante, Catherine de Médicis lui répliqua qu’elle
accorderait la trêve seulement si le roi de Navarre promettait de retourner en
l’église catholique. Et elle ajouta, menaçante, que le roi ne voulait qu’une
religion en France.
    — Nous le voulons aussi, madame, mais que
ce soit la nôtre, autrement nous nous battrons bien ! lui répliqua-t-il
avec insolence.
    Ce faisant, il lui fit une courte révérence et
se retira sans rien dire de plus. Il repartit immédiatement pour Jarnac, afin
de raconter au roi ce qui s’était passé.
    Déjà en route pour Cognac sur le chemin qui
longeait la Charente, le Béarnais fut arrêté un peu avant Saint-Brice, car la
route avait été emportée par les

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