Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
avant la
Saint-Barthélemy. À peine les avait-elle enfilés qu’elle avait été saisie d’une
violente fièvre et était morte quelques heures plus tard.
    Mais René Bianchi, après avoir égorgé et volé
son voisin et ami, un riche joaillier, durant la Saint-Barthélemy, était mort à
son tour de mort violente. Depuis, la reine n’avait plus d’empoisonneur et elle
avait remis à Ludovic Gouffier la dernière fiole de poison qu’elle avait.
    — Tu dois m’aider, Cosimo ! avait-elle
insisté. À qui puis-je faire confiance, sinon à toi ?
    — Je ne peux pas, madame…
    Un silence plein de fâcherie s’était installé
entre eux et, pour y mettre fin, il avait suggéré :
    — Il y aurait une possibilité…
    — Laquelle ?
    — Vous savez que Bianchi avait deux fils ?
    — Oui, des scélérats qui seront bientôt
roués.
    Ces mots amenèrent un bref sourire sur le
visage du vieillard. La reine voulait assassiner Henri de Navarre mais
considérait les autres assassins comme des scélérats !
    — C’est vrai, madame. Il y a deux ans, ces
deux fils indignes sont entrés dans un logis du faubourg Saint-Germain où ils
ont tué la maîtresse de la maison, sa servante et son petit-fils de dix ans
pour voler l’argent et les meubles. Ils n’ont été arrêtés qu’en décembre et
sont enfermés au Grand-Châtelet en attendant leur procès.
    — Et alors ?
    — Leur père a pu leur laisser ses
philtres.
    — Le procureur a dû faire fouiller leur
maison du pont Saint-Michel.
    — Si leur père leur a laissé des poisons,
ceux-ci devaient être bien cachés, car il ne les a pas trouvés.
    — Imaginons que je les fasse interroger à
ce sujet, pourquoi parleraient-ils ? interrogea Catherine après un instant
de réflexion.
    — Vous devriez les voir vous-même. Pour
vous justifier, expliquez au procureur que vous voulez comprendre pourquoi ils
ont commis un crime si horrible, alors que leur père était votre parfumeur et
un homme de bien qui les avait élevés dans la religion catholique.
    — Ensuite ?
    — Vous leur promettriez une grâce du roi,
s’ils vous disent où sont les poisons de leur père, ceci sans témoins, bien sûr.
    Elle était restée encore un moment silencieuse,
scrutant le masque impassible de Ruggieri. Le mage ne voulait pas se
compromettre, elle pouvait le comprendre après son séjour aux galères. Finalement,
elle avait juste décidé :
    — Occupez-vous de l’autre philtre, Cosimo.
Je le veux avant l’été.
    L’après-midi, elle avait convoqué Rapin, son
prévôt de l’hôtel qui était aussi lieutenant criminel. Elle lui avait raconté
la fable suggérée par Ruggieri et il avait fait le nécessaire.
    Elle avait pu se rendre au Grand-Châtelet pour
rencontrer les deux criminels en tête à tête et ils avaient accepté sa
proposition.
    Il y avait bien une cache dans leur maison du
pont Saint-Michel et ils la lui avaient indiquée en échange d’une grâce. Catherine
avait communiqué l’information à Cosimo Ruggieri qui avait récupéré un coffret.
    C’était une boîte de fer sans serrure qui
contenait douze fioles de couleurs différentes. Catherine connaissait
suffisamment les drogues pour savoir que, parfois, une seule inhalation pouvait
provoquer la mort. Ayant examiné les petites fioles, elle en avait repéré une
dont la couleur bleutée ressemblait fort à un violent poison que lui préparait
en général Bianchi. Avec d’infinies précautions, et un mouchoir sur les narines,
elle en avait mis quelques gouttes sur un morceau de viande qu’elle avait jeté
discrètement par une fenêtre à un des nombreux chiens qui traînaient dans les
jardins. Restant à la fenêtre, elle avait vu le chien pris d’un brusque spasme,
puis s’écrouler.
    Elle avait alors rangé le précieux flacon dans
un coffret de bois précieux avec ses poudres et ses parfums.
    Quelques jours plus
tard, Pierre de L’Estoile écrivait dans son journal : Les 29 et 30, furent
par arrêt de la cour de Parlement de Paris roués au bout du pont Saint-Michel
deux fils de René Bianchi parfumeur milanais demeurant sur ledit pont [] jeunes
hommes dont le plus vieil n’avait atteint l’âge de vingt-cinq ans, tous
condamnés audit supplice, à cause de l’assassinat, par eux [] à coups de dague,
[d’une] damoiselle âgée de soixante-dix ans, [d’une] servante, et [d’] un
enfant de dix ans.
    Le mage astrologue s’inclina
longuement devant elle. Elle lui demanda

Weitere Kostenlose Bücher