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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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M. Hauteville…
    — Quel nom venez-vous de dire ? intervint-elle
d’une voix si aiguë qu’il ne la reconnut pas.
    — Hauteville, madame… Olivier Hauteville…
C’est le nom de l’homme que votre frère voulait que je fasse disparaître…
    La duchesse resta un instant abasourdie, pétrifiée.
    — Où habite-t-il ?
    — Rue Saint-Martin, madame, dans la
paroisse Saint-Merri.
    Ainsi, ce jeune homme que son frère avait
voulu faire assassiner était celui qu’elle avait remarqué à l’église
Saint-Merri ! C’était celui qui ne faisait pas attention à elle !
    Peut-être s’était-elle trompée dans l’interprétation
de son comportement, se dit-elle après un instant de réflexion. Peut-être l’avait-il
remarquée, mais sachant que son frère avait tenté de le meurtrir, il ne
souhaitait pas s’approcher d’elle…
    — Poursuivez, murmura-t-elle en tentant
de cacher son trouble.
    — Votre frère m’avait donné le nom d’un
bourgeois nommé Jehan Salvancy qui pouvait m’aider. Il était membre de la Ligue
parisienne et je lui demandai de me fournir des cuirasses et des casques du
guet bourgeois. Ainsi déguisés, nous sommes entrés par ruse chez Hauteville, mais
malheureusement, il recevait des amis. Il y avait là son garde du corps, et ce
Poulain dont je vous ai parlé, ainsi qu’un gentilhomme accompagné d’une femme. Nous
nous sommes battus, mais ils étaient bien plus forts que mes truands et j’ai dû
quitter les lieux, vaincu.
    Comme la duchesse restait impassible, il
poursuivit.
    — J’ai ensuite loué une chambre en face
de chez lui pour l’assassiner avec un mousquet. Mais n’y parvenant pas, je me
suis finalement introduit chez lui en son absence. Mon dessein était d’attendre
son retour et de le poignarder. Seulement il y avait des gens dans sa maison…
    — Des domestiques ?
    — Pas seulement, madame. Des gens qui m’ont
reconnu… Un homme en particulier…
    Il resta silencieux une seconde, comme pour
insister sur ce qu’il allait dire, puis il lâcha :
    — C’était M. de Mornay.
    — Le pape des huguenots ? Le
surintendant de la maison de Navarre ? Mais que faisait-il à Paris ? Et
chez ce Hauteville ?
    — Je l’ignore, madame. Il était avec le
gentilhomme et la femme que j’avais déjà vus chez Hauteville. Cette femme se
bat à l’épée comme un démon, madame, je n’avais jamais vu ça ! J’étais seul,
ils étaient trop nombreux, ils m’ont tiré dessus et je me suis à nouveau enfui.
Votre frère ne m’avait pas donné les raisons pour lesquelles je devais tuer
Hauteville. Je décidais donc de demander des explications à ce bourgeois, le
nommé Salvancy, car je voulais savoir comment Mornay était impliqué dans mon
affaire. Je me présentai chez lui, mais sa maison était fermée, abandonnée. On
m’apprit qu’il était en fuite, poursuivi par le lieutenant civil et que ses
gardes du corps avaient été arrêtés. Ils furent d’ailleurs pendus et étranglés
devant la Croix-du-Trahoir quelques jours plus tard pour avoir assassiné le
père de M. Hauteville, ce que j’ignorais aussi.
    » Je ne savais que faire, j’appris alors
que votre frère Mayenne était à Dijon et je m’y rendis. Je parvins à lui faire
passer une lettre puis à le rencontrer. Je lui racontai tout. Il fut très
contrarié et me dit seulement qu’il n’y avait plus rien à faire. Je devais retourner
à Arcueil attendre de nouvelles instructions. Depuis, j’attendais. Cette affaire
a été un grave échec pour moi, et je brûle de me rattraper, et surtout de faire
disparaître M. de Mornay qui sait que je suis toujours vivant.
    Après un silence, il ajouta d’un ton de
reproche :
    — Si votre frère m’en avait dit plus, s’il
m’avait fait confiance, j’aurais sans doute agi différemment. Mais même
maintenant, je ne sais toujours pas ce qui s’est vraiment passé…
    — Mon frère Charles ne m’a jamais rien
dit sur cette affaire, fit-elle, songeuse, pas plus qu’Henri.
    Elle resta un long moment à méditer avant de
demander :
    — Le plus invraisemblable reste la
présence secrète à Paris de M. de Mornay. Il n’a pu venir que pour
une affaire de la plus haute importance. Qui était cette fille avec lui ? Et
comment connaissait-elle ce Hauteville ?
    — Je sais seulement qu’elle s’appelait
Cassandre, madame. Je pense qu’elle est de sa famille, peut-être sa fille…
    — Était-elle la maîtresse de

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