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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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que les fortifications de l'année précédente restaient intactes, ce qui épargnait la peine des soldats. Il laissa pour garder les bagages la quatorzième légion, l'une des trois qui avaient été récemment levées en Italie et emmenées en Gaule. Il confie le commandement de cette légion et du camp à Quintus Tullius Cicéron, et lui donne deux cents cavaliers.
    33. Il avait partagé son armée : Titus Labiénus, avec trois légions, reçoit l'ordre de partir vers l'océan, dans la partie du pays qui touche aux Ménapes ; il envoie Caïus Trébonius, avec le même nombre de légions, ravager la contrée qui est contiguë aux Atuatuques ; quant à lui, prenant les trois légions restantes, il décide de marcher vers l'Escaut, qui se jette dans la Meuse, et vers l'extrémité des Ardennes, où on lui disait qu'Ambiorix s'était retiré avec quelques cavaliers. En partant, il assure qu'il sera de retour dans sept jours : il savait que c'était le moment où la légion qu'on laissait dans la forteresse devait recevoir sa ration de blé. Labiénus et Trébonius sont invités à revenir pour la même date, s'ils peuvent le faire sans inconvénient, afin qu'ayant tenu conseil et examiné les intentions de l'ennemi d'après de nouvelles données, on puisse recommencer la guerre sur d'autres plans.
    34. Il n'y avait dans le pays, comme nous l'avons dit plus haut, aucune troupe régulière, pas de place forte, pas de garnison prête à se défendre, mais une population qui s'était disséminée de tous côtés. Partout où une vallée secrète, un lieu boisé, un marécage d'accès difficile offrait quelque espoir de protection ou de salut, on y avait cherché asile. Ces retraites, les indigènes qui habitaient dans leur voisinage les connaissaient bien, et il fallait observer une grande prudence, non point pour la sûreté des troupes dans leur ensemble (car, réunies, elles ne pouvaient courir aucun danger de la part d'une population terrifiée et dispersée), mais pour la sûreté individuelle des hommes, ce qui, dans une certaine mesure, importait au salut de l'armée. En effet, beaucoup étaient attirés à de longues distances par l'appât du butin, et comme les chemins, dans les bois, étaient incertains et peu visibles, ils ne pouvaient marcher en troupe. Voulait-on en finir et exterminer cette race de brigands, il fallait fractionner l'armée en un grand nombre de détachements et disperser les troupes ; voulait-on garder les manipules groupés autour de leurs enseignes, selon la règle ordinairement suivie par les armées romaines, la nature même des lieux où se tenaient les Barbares leur était une protection, et ils ne manquaient pas d'audace pour dresser de petites embuscades et envelopper les isolés. On agissait avec toute la prudence dont il était possible d'user dans des conjonctures si délicates, préférant sacrifier quelque occasion de nuire à l'ennemi, malgré le désir de vengeance dont brûlait chacun, plutôt que de lui nuire en sacrifiant un certain nombre de soldats. César envoie des messagers aux peuples voisins il excite chez eux l'espoir du butin et appelle tout le monde au pillage des Eburons : il aimait mieux exposer aux dangers de cette guerre de forêts des Gaulois plutôt que des légionnaires, et il voulait en même temps qu'en punition d'un tel forfait cette grande invasion anéantît la race des Eburons et leur nom mêmes. Des forces nombreuses accoururent bientôt de toutes parts.
    35. Tandis que toutes les parties du territoire éburon étaient ainsi livrées au pillage, on approchait du septième jour, date à laquelle César avait décidé qu'il rejoindrait les bagages et la légion. On vit alors quel est à la guerre le pouvoir de la Fortune, et quels graves incidents elle produit. L'ennemi étant dispersé et terrifié, comme nous l'avons dit, il n'y avait devant nous aucune troupe qui pût nous donner le moindre sujet de crainte. Mais au-delà du Rhin parvient aux Germains la nouvelle que l'on pillait les Eburons, et, de plus, que tout le monde y était convié. Les Sugambres, qui sont voisins du fleuve, rassemblent deux mille cavaliers : c'est ce peuple dont nous avons rapporté plus haut qu'il avait recueilli les Tencthères et les Usipètes fugitifs. Ils passent le Rhin à l'aide de barques et de radeaux, à trente milles en aval du lieu où César avait construit un pont et laissé une garde ; ils franchissent la frontière des Eburons, ramassent beaucoup de

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