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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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ne fait que commencer.
    Maintenant.
    Le fusil lui heurta l’épaule, la détonation retentit à ses oreilles.
    — Tu l’as eu ?
    La voix de Koulikov !
    Zaïtsev lâcha son fusil, s’écarta vivement du mur.
    Assis sur son derrière, Koulikov se soulevait sur les coudes. Sous son casque percé, son visage saupoudré de poussière de brique souriait d’une oreille à l’autre.
    — Espèce de salaud ! T’es pas mort ?
    Il se tâta le pouls, secoua la tête.
    Zaïtsev ramassa une poignée de cailloux, la jeta à la figure de son ami, qui se couvrit la face de ses bras.
    — Pourquoi tu m’as pas prévenu que t’allais sauter en l’air comme ça ? Tu m’as foutu une trouille !
    Koulikov ôta son casque, fît tomber des morceaux de briques sur son giron.
    — Je me suis dit que ça te ferait gagner une seconde ou deux si je faisais ce numéro de cirque. Je sais pas, ça m’a paru le truc à faire, sur le moment.
    — Sur le moment, répéta Zaïtsev, feignant l’exaspération.
    Nikolaï a peut-être raison, pensa-t-il cependant. Le Professeur n’a pas tiré son second coup.
    — Alors, tu l’as eu ? demanda de nouveau Koulikov.
    — Je sais pas, répondit Zaïtsev, haussant les épaules.
    Il regarda son ami épousseter sa veste, et la joie de le voir indemne le fit éclater de rire.
    — Tiens, dit Koulikov, lançant au Lièvre un morceau de métal gris, écrasé, qu’il avait trouvé parmi les éclats de brique tombés sur ses cuisses. Elle était pour toi. Tirée avec mon flingue, je suppose.
    Zaïtsev prit le bout de plomb, le tâta, sentit les mains de Thorvald dessus comme il avait senti sa présence dans le trou, sous la tôle. Levant les yeux vers le ciel, il tenta de comprendre ce qui s’était passé, de comprendre celui qu’il venait d’affronter. Le Professeur. Un homme d’une adresse phénoménale avec un fusil. Thorvald a un esprit d’une grande force, moi aussi. C’est ce que chacun de nous chassait chez l’autre. C’est ainsi qu’il m’a appelé et que je l’ai entendu dans ce cimetière géant qu’est Stalingrad. L’esprit de Thorvald est comme du goudron ; si tu le touches, il te colle aux mains. La balle au creux de la paume de Zaïtsev, celle qui aurait pu finir dans sa tête, lui parut collante, enrobée de la mort qu’elle aurait pu causer. Il la jeta.
    Il regarda le trou dans le casque de Koulikov, point ébène juste au milieu du front. Le tir du Professeur avait été parfait.
    Zaïtsev chercha dans son sac un morceau de pain noir.
    — On attend jusqu’à la nuit, décida-t-il, portant le quignon à sa bouche. On aura peut-être la chance de tirer le Professeur hors de son trou par les pieds.
    — Et s’il y est pas ?
    — Alors, je sais pas, dit le Lièvre en s’asseyant par terre.

28
     
    Le coup de poing de la détonation brisa la somnolence de Nikki Mond.
    On te tire dessus ! Tout à fait éveillé, maintenant, il se raidit, prêt à rouler sur le côté et à s’enfuir. Le sang battait à ses tempes. Il prit soudain conscience qu’il n’avait entendu qu’un seul coup de feu se répercutant sur les hauts murs des immeubles en ruine.
    Le coup n’avait pas été tiré de la cachette du colonel, dont il n’était séparé que d’une dizaine de mètres. La détonation n’était pas étouffée, elle avait au contraire claqué sèchement, comme tout un champ d’étendards. Elle provenait de l’autre côté du parc.
    Zaïtsev. Il avait tiré.
    Nikki pressa sa poitrine contre le mur. Si Zaïtsev avait appuyé sur la détente, cela signifiait que Thorvald l’avait enfin incité à bouger par un stratagème quelconque. Le colonel allait riposter d’un instant à l’autre. Et en route pour l’Allemagne.
    Des secondes passèrent, une dizaine environ. Le silence décochait des ruades dans le ventre de Mond. « Tirez, colonel, qu’est-ce que vous attendez ? avait-il envie de crier par la brèche. Tirez ! Descendez-le ! »
    Il plaqua ses mains sur les pierres, enfonça ses ongles dans le mortier comme s’il escaladait le mur. Tirez, colonel. Je vous en conjure.
    Une détonation étouffée en provenance du trou le fit desserrer les doigts. Il tomba à genoux, porta ses mains à son visage et baissa la tête, comme pour prier. Oui, murmura-t-il.
    Quatre secondes plus tard, l’écho d’un autre coup de feu se répercuta sur les façades délabrées, côté russe du parc.
    Nikki releva brusquement la tête.
    Comment est-ce possible ? Deux coups de feu ? Mais le

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