Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
Vom Netzwerk:
nouveau Zaïtsev retourna son fusil, se prépara à en abattre la crosse sur le crâne de l’Allemand. Un coup de feu aurait attiré l’attention.
    Caché derrière le mur, il murmura :
    — Résistante…
    Aussitôt il y eut un bruit sourd suivi d’un gémissement de douleur. Zaïtsev bondit, le fusil au-dessus de la tête, prêt à frapper. Le soldat allemand était là, plié en deux mais toujours debout, le pied de Tchernova dans son entrejambe. Le pistolet rebondit sur le palier avec un claquement, tomba dans la rue.
    Avant que Zaïtsev puisse se ruer en avant pour abattre son fusil sur la tête de l’Allemand, Tchernova saisit l’homme à la gorge et lui comprima la trachée. La sentinelle se débattit violemment en gargouillant. Zaïtsev expédia la crosse de son arme dans le nez du Boche, qui bascula en arrière et leva vers les Russes des yeux larmoyants, affolés. Le Sibérien leva de nouveau son fusil, frappa l’Allemand au visage. Du pied, Zaïtsev fit rouler le corps contre le mur.
    Tchernova se redressa, les poings serrés.
    — Viens, lui murmura Zaïtsev. Vite !
    Ils grimpèrent au deuxième, où les charges avaient été posées. Tchekov tenait encore la mèche centrale. Zaïtsev et Tchernova le rejoignirent, les autres gagnèrent la porte.
    — À toi de jouer, dit le Lièvre.
    Elle craqua une allumette, l’approcha de la mèche.
    — Allez ! cria Zaïtsev à pleine voix aux hommes qui se tenaient près de la porte.
    Oubliant toute précaution, les lièvres dévalèrent l’escalier en faisant claquer leurs bottes sur le béton. Sur le palier du premier étage, Zaïtsev passa devant Kostikev au moment où celui-ci extirpait son couteau de la gorge de la sentinelle clouée à la poutre. Le cadavre s’affala.
    Ils déboulèrent dans la nuit froide. Derrière eux, des voix retentirent ; une mitrailleuse crépita alors qu’ils bondissaient au-dessus des tas de briques. Les balles ricochaient dans le noir, mais aucune ne toucha les lièvres, qui agitaient furieusement bras et jambes.
    — Allez, allez ! les encourageait Zaïtsev.
    Au moment où ils s’engageaient dans une rue étroite, un grondement déchira la nuit. Les ombres changèrent, les ruines se teintèrent de rouge autour de Zaïtsev et de ses lièvres qui couraient vers leurs lignes dans une avenue menant au dépôt. Le fracas de l’explosion et du bâtiment s’écroulant couvrit le bruit de leur cavalcade à travers le no man’s land.
    Ils plongèrent tous les cinq dans une tranchée, se redressèrent, haletants. Zaïtsev regarda les visages des volontaires. Hors d’haleine, il parvint cependant à demander :
    — Bon Dieu ! Vous… croyez qu’on a mis… assez de dynamite ?
    Hilares, Tchekov et Koulikov s’échangeaient de grandes tapes dans le dos. Kostikev arborait son sourire doré. Tania toussa, chercha son souffle, tendit le bras pour toucher l’épaule de Kostikev, ramena sa main ensanglantée. Dans le silence qui se fit aussitôt, le Sibérien la rassura :
    — T’en fais pas. Je suis amoureux d’une infirmière. Ça me fera une occasion d’aller la voir.
    Une sentinelle leur apporta de la vodka. Zaïtsev accorda la première gorgée à Kostikev, qui but avidement. Quand le blessé rendit la bouteille, le verre portait ses empreintes écarlates.
    — Nikolaï, dit Zaïtsev.
    Koulikov aida Kostikev à se lever. Bras dessus bras dessous, les deux hommes s’éloignèrent dans l’obscurité de la tranchée.
    Le Lièvre se mit debout. Il ne pouvait voir l’entrepôt mais une lueur dans le ciel marquait l’endroit où le bâtiment s’était élevé.
    — Mon adjudant, je crois que je vais aller pioncer, annonça Tchekov dans un bâillement. Bonne nuit, Tania.
    — Bonne nuit, Tchekov.
    Le petit homme leur laissa la bouteille et partit. Restés seuls avec la sentinelle accroupie devant sa mitrailleuse, Zaïtsev et Tchernova observèrent la lueur dansante de l’entrepôt en flammes.
    — Une bonne nuit de travail, tu trouves pas, Résistante ?
    Sans tourner la tête, elle répondit :
    — Je m’appelle Tania, mon adjudant.
    — D’accord. Tania.
    Il avala une gorgée d’alcool, posa la bouteille sur le parapet.
    — Bonne nuit, Tania, lui souhaita-t-il avant de s’éloigner.

10
     
    Étendue sur son tapis de couchage, Tania sortit de sa torpeur quand la botte de Zaïtsev la poussa doucement dans le noir. Il lui mit sous le nez une tasse de thé fumant, annonça que la blessure de Kostikev n’était qu’une

Weitere Kostenlose Bücher