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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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t’en occupes.
    Le Sibérien posa les doigts sur les couteaux accrochés à sa ceinture, un près de chaque main. Sans prononcer un mot, il passa un sac et un fusil à son épaule, se plaça derrière Tchekov.
    Zaïtsev appela Koulikov.
    — Nikolaï, s’il m’arrive quelque chose, tu prends le commandement. Je veux que tu te mettes au milieu. Va.
    II se tourna vers Tchernova, dont les cheveux avaient des reflets dorés, même dans la nuit.
    — Tu seras devant moi, Résistante. Tu vérifieras que les charges ont été bien posées et tu allumeras la mèche. Ça plaira à Danilov.
    Elle fronça les sourcils en prenant son fusil.
    — C’est pour ça que j’en suis ? Pour que Danilov écrive mon nom dans un de ses articles sur toi ?
    Il la tira par le bras.
    — Fais bien ton boulot et ce sera un article sur toi.
    En file indienne, les cinq soldats parcoururent une centaine de mètres vers le nord. Au signal de Zaïtsev, ils sautèrent dans une tranchée menant à la lisière du dépôt ferroviaire. Au bout de la tranchée, ils furent accueillis par six sentinelles postées derrière des mitrailleuses lourdes braquées de l’autre côté du no man’s land. D’un hochement de tête, Zaïtsev envoya Tchekov ramper sur le terrain creusé de cratères et hérissé de rails tordus. Dix secondes plus tard, il fit signe au suivant de sortir de la tranchée en lui recommandant :
    — Reste dans le sillage de Tchekov.
    Quand les quatre lièvres furent dans le dépôt, Zaïtsev jeta les sacs sur son dos, se noircit la figure et les mains. Puis il prit son fusil et franchit à son tour le parapet, agitant un pouce noir de graisse en direction des sentinelles.
    Allongé sur le ventre, il distinguait à peine les jambes de Tchernova se tortillant dix mètres devant lui. Ni la jeune femme ni aucun des autres « élèves » ne faisait le moindre bruit.
    Pendant dix minutes, Zaïtsev rampa en zigzag, les yeux fixés sur les talons de Tchernova. Il s’irrita des détours que Tchekov leur faisait faire mais, quand il constata que le chemin choisi par le petit homme agile passait par des cratères, sous des wagons, derrière des piles de gravats, il eut un sourire admiratif pour Anatoli. Lent, patient et silencieux.
    Une fusée blanche monta dans le ciel juste au-dessus d’eux, et Zaïtsev enfouit son menton dans la terre. Devant lui, Tchernova, Koulikov et Kostikev demeuraient immobiles comme des pierres, presque invisibles sur le sol grisâtre et ondulé.
    La fusée scintilla et pâlit, tomba lentement sous un petit parachute. À la faveur de la lumière déclinante, Zaïtsev examina les contours de l’énorme bâtiment d’Octobre-Rouge, à deux cents mètres devant lui. À cinquante mètres à sa droite, presque à cheval sur leur position, l’école de pilotage. Ils avanceraient dans cette direction une quarantaine de mètres avant de tourner à gauche, et trouveraient l’entrepôt un peu plus loin, au bout de la rue.
    La fusée disparut derrière une rangée de décombres, s’éteignit. Zaïtsev bascula à la suite de Tchernova pardessus la crête d’un cratère où les autres lièvres l’attendaient.
    De la main, il indiqua le bâtiment de trois étages se dressant à trente mètres environ. L’entrepôt avait perdu son mur sud, et l’escalier menant aux étages était totalement visible de l’extérieur.
    Zaïtsev pressa le genou de Kostikev.
    — Tu passes le premier. Laisse ton fusil et ton sac ici. Allume une cigarette quand tu seras au premier étage.
    Kostikev confia son sac à Tchekov, son fusil à Tchernova. Puis il dégaina un de ses poignards et en coinça la lame entre ses dents, comme sur le dessin d’un pirate turc. Dans un éclair de dents en or, il sourit à Zaïtsev, l’autre Sibérien. Les muscles noueux de son cou ressortaient sous sa mâchoire tels des arcs-boutants.
    — On se retrouve dans une minute, chuinta-t-il en retenant le couteau.
    C’étaient les premiers mots que Zaïtsev l’entendait prononcer de la journée.
    L’adjudant se hissa jusqu’au bord du cratère pour le voir disparaître dans les gravats du mur écroulé. Au bout de quelques instants, une forme sombre surgit de l’obscurité sur le palier du premier étage. Elle pivota, tourna le coin du bâtiment sans allumer de cigarette.
    Une minute plus tard, une autre forme s’avança sur le palier et alluma une cigarette, aspira longuement pour en attiser le bout rouge puis la laissa tomber sur les débris, où elle

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