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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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moi.
    Tania abaissa son fusil, regarda Zaïtsev, qui tenait une balle entre ses doigts à hauteur de son épaule.
    — Quand vous tirez pardessus un terrain plat, vous savez combien de temps votre balle reste en l’air ?
    Il lâcha le projectile, qui atteignit le sol en une fraction de seconde.
    — Pas plus longtemps que ça. Votre lunette ne fait
    que grossir la cible. Elle vous aide à donner à votre balle la hauteur adéquate pour la distance de laquelle vous tirez. Ça maintient la balle en l’air plus longtemps. Vous devez apprendre à aider votre lunette à faire son boulot en tenant compte de tous les facteurs qui déterminent la trajectoire de la balle. Remettez-vous en position, et essayez de nouveau, à mon signal. Réfléchissez, visez, tirez.
    Quatorze culasses amenèrent de nouvelles balles dans les chambres. Cette fois, quand les fusils claquèrent, au fil des commandements de Zaïtsev, Tania entendit les ping des projectiles ricochant sur le char allemand.
    Elle régla sa lunette à quatre cent vingt-cinq mètres : un huitième de moins pour un tir de haut en bas. Elle déplaça son réticule d’un millimètre pour compenser la dérive due au vent soufflant de la droite. Elle attendit, dans le fracas des détonations, que Zaïtsev appelle son nom. Elle pressa doucement la détente, sentit le recul de la crosse dans son épaule.
    Ping.
    Une heure plus tard, les ours arrivèrent au « stand de tir ». Zaïtsev ordonna aux lièvres de s’éloigner des fenêtres et d’observer leurs camarades en silence.
    Comme Zaïtsev avant lui, Medvedev exposa à son groupe les avantages d’avoir le soleil dans le dos quand on se met en position de tir. L’Ours attira l’attention de ses élèves sur le char immobilisé dans le no man’s land, leur expliqua sa signification puis s’approcha précautionneusement de la fenêtre. En quelques secondes, il braqua son fusil sur la croix de fer, lui arracha un tintement métallique.
    Les lièvres ricanèrent entre eux sans que Zaïtsev intervienne quand, l’un après l’autre, les ours manquèrent la cible. Après les explications de Medvedev, ils commencèrent à faire mouche et les balles ricochèrent sur le métal dans le dépôt de chemin de fer.
    Satisfait, Medvedev ordonna aux ours de s’éloigner des fenêtres.
    — Allez vous asseoir avec vos camarades, les lapins rigolards.
    Fedya laissa tomber sa carcasse près de Tania, croisa les jambes, posa son fusil en travers de ses cuisses. Zaïtsev s’agenouilla devant les recrues.
    — C’est la fin de votre deuxième journée d’instruction. Maintenant, vous savez à peu près tout ce que l’adjudant Medvedev et moi on peut vous apprendre. Le reste, vous l’apprendrez tout seul sur le champ de bataille. Exercez-vous jusqu’à ce que les règles de dérive et de distance deviennent un automatisme. Et n’oubliez pas : l’ennemi aussi vous apprend des choses. Bon, assez de discours, je sais que vous êtes pressés d’utiliser vos nouveaux flingots sur les nazis. Demain, vous participerez tous à votre première mission comme tireurs d’élite.
    — Pour moi, ce sera la deuxième, glissa Fedya à Tania.
    Medvedev rejoignit Zaïtsev devant les soldats assemblés. L’Ours était l’image même du combattant russe : grand, massif, déterminé. À côté de lui, Zaïtsev semblait frêle, mais il donnait aussi l’impression de brûler de l’intérieur, comme un moteur. Le jour et la nuit, ces deux-là, pensa Tania. Mais elle connaissait leur réputation : c’était peut-être la paire la plus mortelle de toute l’Armée rouge.
    — Cette nuit, commença Medvedev, la 45 e d’infanterie de Sokolov traverse la Volga. Deux bataillons au moins seront ici à l’aube. Ils ont reçu l’ordre d’empêcher l’ennemi d’approcher du fleuve entre les Barricades et Octobre-Rouge. Des mitrailleurs allemands ont pris position à moins de cinq cents mètres de la Volga, ce qui place directement sous le feu ennemi notre dernier embarcadère. Si nous ne gardons pas le contrôle de cette zone, l’infanterie boche suivra les mitrailleurs et nous perdrons une autre partie de la rive. Cette nuit, vous prendrez position sur le côté gauche du corridor pour protéger les flancs de la 45 e quand elle se mettra en place, demain matin. L’adjudant-chef Zaïtsev et moi, on viendra vous chercher à minuit. Pour le moment, vous pouvez disposer. Regagnez vos quartiers ou retournez vous entraîner dans l’atelier. Et

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