La guerre des rats(1999)
blé, rejetait ses épaules et son visage dans l’ombre. Seul le bout de son nez était éclairé. Il la fit se tourner pour que la lumière joue pleinement sur sa figure et s’épanouisse dans ses yeux bleus.
Dès son arrivée à l’unité, elle avait été un souci pour lui, comme il l’avait prédit à Danilov. La présence de la « résistante » était en fait une expérience du commissaire, dont Zaïtsev pensait qu’elle ne durerait pas. Tchernova était impatiente, dominée par ses émotions. Elle ne devenait une femme pour lui que lorsqu’il plaisantait avec Viktor, comme le font les hommes, sur ses fesses ou ses cheveux, quand il se demandait si Fedya, le costaud, mort maintenant, se l’était tapée, ou quand il la voyait toucher Shaïkine pendant les réunions. Mais, loin d’elle, il ne pensait jamais à Tania Tchernova.
Et voilà qu’il se glissait dans son propre abri comme un voleur. Pourquoi ? Parce qu’il tenait une femme par la main ? Il était submergé de sensations. Qu’est-ce que je risque ? pensa-t-il de nouveau. Si quelqu’un entre, je rirai de l’incident. Je raconterai à Viktor que j’ai séduit la fille. C’était bon, mais une fois m’a suffi, je lui dirai. Tu devrais essayer, toi aussi. Mais si on nous laisse ensemble sans nous interrompre, si on nous laisse nous enlacer lentement, nous embrasser et parler tranquillement, je ne sais pas. Pour le moment, je contrôle tout, mais qu’est-ce que je ferai d’une situation que je ne peux pas modeler ? Est-ce que j’ai vraiment envie de ça ?
Arrête de ruminer ! s’ordonna-t-il. Ça ne dépend pas de toi, de toute façon. Tu le sais depuis le moment où elle t’a touché, sous la neige.
Tania lâcha la main de Zaïtsev, détourna son visage de la lumière. Il la regarda marcher vers le coin où il se trouvait.
Le dos tourné, elle déboutonna son manteau. Elle baissa les bras et le vêtement glissa par terre, se dégonfla, manches écartées, comme un corps fondant dans la terre. Ses mains se portèrent à son cou. Elle releva les coudes, ses poignets s’agitèrent, elle ouvrit sa vareuse. Quand Tania se pencha pour dénouer les lacets de ses bottes, le tissu du pantalon se tendit sur ses fesses.
Elle se redressa, les mains à la taille, se tourna pour lui faire face. Toutes les barrières étaient levées : la chemise s’ouvrait sur les seins, dont les mamelons fermes pointaient sous le maillot kaki ; les manches étaient déboutonnées aux poignets, la ceinture défaite, la fermeture à glissière du pantalon baissée.
Tania ôta ses bottes d’une ruade, s’avança en chaussettes. Son visage était une lune blanche à la lumière de la lanterne. Ses yeux brillants reflétaient la lampe en deux points jumeaux couleur azur.
Zaïtsev fit un pas vers elle. Il regarda son ombre monter le long des jambes de la jeune femme, gagner son torse et son visage. Il tendit le bras vers ses épaules pour faire tomber la chemise déboutonnée. Tania leva la tête à son toucher. Ses cheveux étaient lourds sur le dos des mains du Sibérien. Une odeur, sueur et terre mêlées, monta des bras et du cou de Tania. Il pensa au sol des forêts de bouleaux.
Elle leva les bras, ses seins pressèrent le maillot, s’aplatirent et s’arrondirent. Zaïtsev posa ses mains ouvertes sur elle pour sentir les mamelons. Il fit passa le mince vêtement de coton pardessus la tête de Tania, le laissa tomber à ses pieds.
Il voulut lui prendre la taille mais elle l’arrêta, lui fit baisser les bras. Elle défit la boucle de la ceinture de l’Armée rouge qu’il portait sur son manteau, posa les mains sur sa poitrine. Ses seins et ses épaules nus formaient des ovales d’ivoire dans les ombres rectilignes de la casemate. Elle déboutonna le manteau, rabattit les épaules pour le faire tomber.
Elle s’attaqua à la veste en continuant à éviter son regard. Zaïtsev enleva sa tunique, son maillot de marin, les envoya grossir le tas de vêtements.
Les mains le long du corps, Tania pressa ses seins contre la poitrine nue de Vasha, soupira quand sa chair toucha la sienne. L’haleine de Tania était chaude et caressante comme une fourrure.
Rivant ses yeux aux siens, elle s’assit par terre devant lui, renversa la tête en arrière pour soutenir son regard. Elle défit pantalon et chaussettes, passa les mains derrière Zaïtsev pour ramasser son manteau, en faire un tas derrière elle avec ses propres vêtements.
Il ôta ses bottes,
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