Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
Vom Netzwerk:
pleurait, balbutiant de pitoyables Mein Gott ! Mein Gott !
    – Tu es certaine qu’il y avait les parents de cette traînée ? Et qu’ils ont dansé toute la nuit ? Oh mein Gott !!!
    Un hoquet la secoua comme un prunier, puis un deuxième et un troisième lui coupèrent le souffle, la faisant ressembler tout à coup à un poisson qui s’étouffe de ce qui nous fait vivre.
    Suivant à la lettre les instructions de son oncle, Klara attendit la fin de la crise pour déplier les factures et les lui montrer.
    La vue des sommes, la vue de son nom figurant sur chacune des factures, arrêta le cœur d’Anna, qui refusa obstinément de repartir. Quand trop est trop, c’est vraiment trop.
    La bouche figée dans un O majuscule d’horreur, Anna rendit l’âme (si tant est qu’il existât pareille chose).
    Le docteur ne vit jamais les factures mais conclut fort justement à un arrêt cardiaque, après quoi il signa le permis d’inhumer.
    ***
    La Zollbeamtengattin Anna Hitler (née Glassl) fut enterrée religieusement le 8 avril 1883.
    Quarante-quatre jours plus tard, le 22 mai, Aloïs Hitler épousait Franziska Matzelsberger, et le 28 juillet, cette dernière accouchait d’une fille, Angela.
    Soudain, tout alla mal et, début septembre, la jeune mariée se mit à tousser d’une manière si caractéristique que l’on évoqua une punition divine.
    Le 10 août 1884, Franziska Hitler, dite Fanni, née Matzelsberger, expirait suite à une phtisie que le docteur Sudermann qualifia de galopante.
    La nuit précédant la mise en terre, Klara reconnut le pas de son oncle dans le couloir, puis devant sa porte.
    –  Spiritu promptus est, caro autem infirma , avait-il déclaré en entrant dans le réduit.
    – Sainte Vierge, vous qui avez conçu sans pécher, faites que je pèche sans concevoir, supplia Klara en s’abandonnant dans les bras de son soi-disant oncle.

6
    « La volonté et le libre arbitre sont des leurres, notre vie nous échappe, elle est en réalité mue par des forces obscures et irrépressibles : l’inconscient. »
    Le professeur Sigmund Freud, un soir de grosse déprime.
    Braunau am Inn

    La Sainte Vierge n’exauça point Klara : fin octobre 1884, elle attendait un heureux événement.
    Le visage d’Aloïs s’allongea d’une aune. Heureux ? On aurait difficilement choisit plus mauvais moment. De récents échos en provenance de l’Office central des douanes de Linz colportaient que sa vie privée commençait à susciter un certain agacement chez ses supérieurs. Cette fois ce serait pire, selon l’opinion générale, Klara était sa nièce.
    Acculé, Aloïs admit qu’il n’avait pas le choix : il lui fallait épouser Klara.
    ***
    Les yeux arrondis, le père Probst secoua sa grosse tête, provoquant une pluie de Pityriasis capitis sur sa soutane noire.
    – Quoi ? Tu es enceinte de ton oncle !
    Klara hocha affirmativement la tête, s’intéressant aux dalles pas très propres de la sacristie.
    – Mais on va se marier, monsieur le curé, il me l’a dit ce matin.
    – Alors ça, c’est le bouquet ! Eh bien, ma fille, sache que vous ne pouvez pas vous marier !
    Klara porta la main à son cœur pour en comprimer les battements désordonnés.
    – Mais pourquoi ?
    – Tu oses me demander pourquoi ? Mais enfin, petite malheureuse, vous êtes du même sang ! Ton grand-père était le frère de son père. C’est un TRÈS grave péché que vous avez commis, ma pauvre fille ! Un péché qui risque de te mener droit en enfer ! Ah, je n’aimerais pas être à ta place… Quant à lui, il y a longtemps que la sienne est réservée chez Satan.
    Bouleversée, l’esprit en vadrouille, Klara sortit de l’église en oubliant son signe de croix. Elle retrouva Aloïs attablé dans la Gasthof Steif qui buvait une bière, tout en fumant sa pipe et lisant la Warte am Inn .
    À ses traits défaits, Aloïs comprit que la réponse du curé était négative. En effet, elle l’était. Apprendre qu’une place lui était réservée chez Satan lui tira un mince sourire ; par contre, le reste du récit l’affligea.
    – Sèche tes larmes, ma fille, et garde confiance. Ce n’est pas un petit prêtre de province qui va décider si je peux ou non t’épouser. Je vais écrire à son évêque.
    ***
    Très Révérend Évêque,
    Ceux qui avec une très humble dévotion ont apposé leur signature ci-dessous sont décidés au mariage. Mais ainsi qu’il en ressort de l’arbre généalogique

Weitere Kostenlose Bücher