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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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ô coïncidence, une statue en plâtre de saint Nepomuk, chanoine de Prague noyé pour avoir refusé de dévoiler au roi les secrets de la reine appris en confession. Depuis sa canonisation, ce saint était invoqué contre les dangers de l’eau et les faux témoignages.
    Refusant d’y voir un mauvais augure, Nepomuk salua le curé et lui exposa son affaire, contraint de la répéter d’une voix plus forte, le vieil ecclésiastique étant dur des deux oreilles.
    Quand il comprit enfin ce qu’on attendait de lui, le père Zahnschrim secoua la tête avec réprobation.
    – La loi est claire à ce sujet. Si le père de l’enfant illégitime reconnaît sa paternité et désire être porté sur les
registres, il doit le faire en personne et en présence de trois témoins attestant qu’il est bien celui qu’il dit être. Or, non seulement vous n’êtes que le frère de ce Georg Hiedler, mais vous me dites qu’il est décédé depuis vingt ans ! Pourquoi n’a-t-il pas reconnu l’enfant lorsqu’il a épousé la mère ?
    – Je jure solennellement sur la tête de saint Nepomuk ici présent que mon frère Georg est bien son père ! Il me l’a dit et redit des centaines de fois… Et pas qu’à moi, d’ailleurs, vous n’avez qu’à le leur demander, affirma Nepomuk avec un geste englobant Aloïs, son gendre et ses deux amis.
    – Ma mère, puff, puff, puff, me l’a encore répété sur son lit de mort, monsieur le curé, mentit sans sourciller Aloïs, pressé d’en finir.
    Les trois autres faux témoins surenchérirent à l’unisson.
    – C’est vrai de vrai, monsieur le curé, à nous aussi elle l’a dit, et pas qu’une fois.
    Circonspect, le père Zahnschrim chaussa ses bésicles et sortit de l’armoire aux archives le gros registre des mariages étiqueté 1842, dans lequel il vérifia l’authenticité du mariage de Maria Anna avec Georg Hiedler. Ceci vérifié, il sortit le registre étiqueté 1837 et l’ouvrit au mois de juin, trouvant l’acte de naissance d’Aloïs.
    Nepomuk choisit cet instant pour poser au pied de la statue une pièce en or de dix florins. Touché au vif par cette généreuse contribution (l’équivalent de six mois de quêtes), le père Zahnschrim consentit à les croire. Il s’attabla au-dessus du registre, il ouvrit l’encrier, prit un porte-plume, hésita, soupira puis barra le ILLÉGITIME inscrit trente-neuf ans plus tôt par son prédécesseur, ajoutant dessous, en lettres capitales, LÉGITIME, puis il barra de deux traits le SCHICKLGRUBER et demanda qu’on lui répète le nom du père avant d’écrire, dans la case REMARQUES :
    Il est confirmé par les soussignés que GEORG HITLER, bien connu d’eux, accepte la paternité de l’enfant Aloïs, conformément aux déclarations de la mère, et désire que son nom soit consigné sur les registres des baptêmes de cette paroisse.
    Le seul des témoins à savoir lire, Aloïs, nota que le curé avait écrit HITLER au lieu de HIEDLER, mais il jugea inutile de le signaler.
    Nepomuk et ses trois faux témoins signèrent d’une croix. Le père Zahnschrim inscrivit chaque nom au-dessous des croix correspondantes et, prudemment, ne signa ni ne data l’acte.
    ***
    Suivant la procédure, le vieux curé informa par courrier la capitainerie ( Bezirkshauptmannschaft ) de Mistelbach dont il dépendait administrativement : dans le but de vérifier la légalité de la procédure, cette dernière engagea un échange de lettres avec l’administration des Finances de Braunau, avec le Secrétariat épiscopal de Sankt-Pölten et auprès de l’administration centrale de Vienne.
    Les réponses furent toutes identiques.
    En raison de cet acte de légitimation, le douanier impérial et royal Aloïs Schicklgruber est autorisé à porter dorénavant le patronyme de son père : HITLER.

5
    « L’intelligence chez la femme, n’est pas une chose essentielle. Ma mère, par exemple, eût fait piètre figure dans la société de nos femmes cultivées. Elle a vécu rigoureusement pour son mari et pour ses enfants. C’était son seul univers. Mais elle a donné un fils à l’Allemagne. »
    Adolf Hitler, Monologe im Führerhauptquartier , nuit du 10 au 11 mars 1942.
    1880
    Braunau toujours sur l’Inn.

    La santé d’Anna se dégradait lentement.
    Elle ne se levait plus et semblait réserver ses forces restantes pour accabler son époux les rares fois où il se montrait (généralement pour changer de vêtements). Ses motifs de

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