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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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défunt, Adolf n’aimait pas les questions auxquelles il n’avait pas de réponse.
    – C’est une superstition sans importance, mais je peux te dire qu’ici, dans cette maison, papa est le seul à ne pas savoir qu’il est mort.
    Paula eut un sourire confiant. Elle n’avait rien compris, mais elle se fiait au ton paisible de son frère.
    Le visiteur d’hier apparut dans son impressionnante fourrure en loup gris. Adolf décida de l’ignorer et de ne pas répondre à son salut. Du coin de l’œil, il vit l’Italien
présenter ses condoléances à sa mère en usant de ce drôle d’accent qui émoussait ce qui était rugueux dans la langue de Richard Wagner. Il eut la surprise de voir sa mère et l’étranger quitter la pièce. Qui était-il ? Que venait-il faire ici ? Après tout, son père était mort juste après lui avoir parlé ! Que s’étaient-ils dit ?
    L’arrivée du maire Josef Mayrhofer fit diversion. Il se signa devant la dépouille de son partenaire d’auberge, puis il s’adressa à Adolf d’une voix pressée.
    – Où est ta mère ?
    – Elle doit être dans la cuisine, mein Herr .
    – Va lui dire que j’ai ma vache Frieda qui est malade, aussi je ne peux pas rester longtemps.
    Adolf entraîna die Kleine avec lui. Dans le couloir, avant d’entrer dans la cuisine, il s’approcha du battant et tendit l’oreille : « … la reconnaissance en paternité s’est faite en 1876, or, en 1876, Georg Hiedler était mort depuis dix-neuf ans. »
    Après un court silence, il entendit Hannitante s’exclamer :
    – C’est donc l’oncle Nepomuk qui a tout manigancé encore une fois.
    Des bruits de voix le contraignirent à ouvrir la porte. En un coup d’œil panoramique, il vit sa mère pensive, il vit Hannitante avaler cul sec un verre de schnaps, il vit l’Italien emballer quelque chose dans du papier journal.
    – Herr Mayrhofer est ici, maman. Il demande s’il peut te présenter ses condoléances tout de suite car il a une vache malade et il ne peut pas rester.
    Klara sortit, caressant au passage les cheveux de son fils qui se laissa faire avec habitude.
    L’Italien prit dans la poche de sa fourrure un paquet enveloppé dans un papier brun et le lui tendit.
    – Voilà, c’est pour toi.
    – Pour moi ?
    Adolf déplia le papier d’emballage : il vit trois livres de Karl May qui sentaient bon le papier neuf.
    – J’espère que tu ne les as pas lus.
    Adolf montra Sur la piste des Comanches .
    – J’ai déjà lu celui-là, mais ça ne fait rien, je le relirai… Je vous remercie, monsieur, c’est bien aimable à vous, pour un Italien.
    Après un instant d’hésitation, l’homme sortit un second livre de sa poche et l’offrit à Paula.
    – Tiens, celui-là est pour toi.
    Paula prit le livre, le feuilleta, dit :
    – Merci beaucoup, monsieur, c’est un beau livre… même s’il est bien mince et qu’il a pas d’images.
    Tandis que l’Italien réclamait à Hannitante une rasade de schnaps, Adolf retira des mains de sa petite sœur le livre au titre alléchant : L’Art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer.
    – Rends-le, c’est à moi qu’y l’a donné.
    – C’est juste pour le voir, Paula, après je te le rends.
    Adolf l’ouvrit et lut au hasard : « Je le dis, tu le dis, mais cet autre l’a également dit : après tant de dires, on ne trouve plus que des on-dit. »
    En voilà une drôle d’idée d’offrir un livre pareil à une fillette d’à peine sept ans… Cependant, le nom de Schopenhauer lui parut familier.
    La porte s’ouvrit et Angela apparut. En l’absence de sa mère et en tant que chef de famille, Adolf la présenta au visiteur.
    – Voici Angela, monsieur, c’est ma sœur.
    L’Italien reposa son verre, se leva, prit la main de la jeune fille et lui fit un baisemain empoté.
    – Enchanté, mademoiselle.
    – C’est un Italien qui a connu papa, prévint Adolf.
    Angela prit les assiettes de charcuterie, une dans chaque
main, et repartit suivie d’Hannitante chargée, elle, des verres et de la bouteille d’eau-de-vie.
    L’Italien montra le faire-part à Adolf.
    – Qui est Aloïs ?
    – C’est mon demi-frère, et c’est le frère germain d’Angela.
    – Il est ici aujourd’hui ?
    Adolf se renfrogna.
    – Non, il n’est pas ici aujourd’hui.
    Sa mère de retour, Adolf s’esquiva. Dans sa chambre il trouva Wolfie en train de ronger les pieds en bois du lit. Au milieu de la pièce, gisait un livre

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