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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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l’usage du fonctionnaire Leo Raubal. Adolf, s’étant déclaré très malade, resta dans sa chambre à essayer de lire du Schopenhauer dans le texte.

15
    « À la Realschule je fis bien connaissance d’un jeune Juif avec lequel nous nous tenions tous sur nos gardes, mais simplement parce que différents incidents nous avaient amenés à n’avoir dans sa discrétion qu’une confiance très limitée. D’ailleurs, ni mes camarades, ni moi, nous ne tirâmes de ce fait des conclusions particulières. »
    Adolf Hitler, Mein Kampf
    – Tu comprends, Balduin, à la bataille d’Eckmühl les cuirassiers français portaient une double cuirasse, une sur la poitrine et une sur le dos, tandis que nous on n’en avait qu’une sur la poitrine !
    – Mais pourquoi ?
    Bien planté sur ses deux jambes, Adolf leva les yeux de son dessin. Il croquait à main levée Linz qui s’étalait sur l’autre rive, tel un papillon épinglé par le clocher de cent trente-quatre mètres du Mariendom.
    – Nos chefs disaient que celui qui montrait son dos à l’ennemi méritait de mourir. C’est aussi bête que ça.
    Au premier plan, il avait esquissé l’une des tours de guet qui jalonnaient les rives du Danube : il y en avait une quarantaine datant de la joyeuse époque où l’on craignait les invasions napoléoniennes.
    – Allez, dépêche-toi, on va encore être en retard.
    Adolf haussa les épaules. Il se contrefichait d’arriver en retard. Désormais, il faisait ce qu’il voulait… Enfin presque, puisqu’il n’osait toujours pas contrarier sa mère en abandonnant ses études… mais pas un jour sans y songer.
    Ses notes frôlaient l’indigence. Il était devenu un authentique bon à rien, surtout en français, en allemand, en mathématiques, en géométrie, en histoire, en instruction religieuse, en géographie, en physique et même en dessin ; de fait, il allait certainement redoubler son année. Son problème majeur venait de son incapacité à se concentrer ; il ne parvenait pas à suivre les dires du professeur plus de deux minutes d’affilée… Inévitablement quelque chose le distrayait, et lorsqu’il reprenait ses esprits, il avait raté les trois ou quatre phrases essentielles qui lui auraient permis de comprendre la suite du cours. Alors, il faisait semblant de suivre.
    Voyant Balduin se mettre en route sans l’attendre, Adolf rangea son calepin et courut pour le rattraper. Bientôt, les deux lycéens entraient dans la Krumauer Reichsstrasse qui menait droit à Urfahr (neuf mille habitants), un gros bourg construit sur la rive gauche du Danube, face à Linz.
    – Et pareil à Sadowa, les Prussiens nous ont flanqué la tripotée parce qu’ils étaient bien mieux équipés que nous.
    – Pourquoi on n’était pas mieux équipés ?
    Adolf haussa les épaules.
    – Ils avaient un fusil qui se chargeait par la culasse et qui tirait quatre à cinq coups par minute.
    – Et nous ?
    – Nous, on avait un fusil qui avec de la chance en tirait deux par minute.
    Une fois dans la Maximilianstrasse, ils marchèrent d’un bon pas jusqu’à la Marktplatz qui s’animait. Des militaires avinés, débraillés autant que braillards, rentraient à la Schlosskaserne.
    Adolf grimaça en redressant sa mèche d’un geste machinal.
    – Et rien n’a changé depuis. Regarde-les, ces minables !
    Adolf récita en énumérant sur ses doigts sa lecture de la veille.
    – Rends-toi compte : dans notre armée il y a des Hongrois, des Bohémiens, des Silésiens, des Transylvaniens, des Valaques, des Esclavons, des Tyroliens, des Polonais, des Croates, des Styriens, des Corinthiens, et même plusieurs variétés d’Italiens, alors hein ! Et ils ont rien du tout en commun, pas la langue, pas la religion, pas les habitudes, pas les mêmes opinions, pas les mêmes intérêts.
    – Tu en sais des choses, déclara son camarade.
    Adolf haussa les épaules et se remit en marche.
    Ils traversèrent les deux cent quatre-vingts mètres du pont de fer qui reliait Urfhar à Linz. La crue de 1868 avaient arraché cinq des pilotis du vieux pont en bois, aussi la municipalité l’avait-elle remplacé par une structure métallique d’une grande laideur, et bien trop étroite de surcroît pour le trafic entre la ville et le gros bourg. Les embouteillages étaient quotidiens. Ils arrivèrent sur la Franz-Josefs platz que formaient d’anciennes maisons Renaissance et baroques d’un bel effet.
    – Regarde, c’est Wolfgang

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