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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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mes
bateaux et il aurait pris mon honneur avec autant de délicatesse qu’un loup qui
s’empare d’un agneau.
    — Est-ce vrai ? demanda le prince.
    Sir Simon était incapable de parler, mais le comte de
Northampton intervint.
    — Les bateaux, l’armure et les chevaux étaient des
prises de guerre, sire. C’est moi qui les lui ai accordés.
    — Et le reste, Bohun ?
    — Le reste, sire ? Pour le reste, sir Simon doit
s’expliquer lui-même.
    — Mais il semble qu’il soit privé de la parole, dit le
prince. Avez-vous perdu la langue, Jekyll ?
    En relevant la tête, sir Simon rencontra le regard de
Jeannette, et celui-ci était si triomphant qu’il laissa retomber sa tête. Il
savait qu’il devait dire quelque chose, n’importe quoi, mais sa langue semblait
trop grosse pour sa bouche. Craignant de proférer une absurdité, il garda le
silence.
    — Vous avez essayé de souiller l’honneur d’une
dame ! dit le prince d’un ton accusateur.
    Edouard de Woodstock avait une haute idée de la chevalerie,
car ses précepteurs lui avaient fait la lecture de romans. Il comprenait bien
que la guerre n’était pas aussi jolie que les livres aimaient à le suggérer,
mais il considérait que ceux qui disposaient des places d’honneur devaient s’en
montrer dignes, quoi que fasse le vulgaire. Le prince était aussi amoureux,
autre sentiment encouragé par les romans. Jeannette s’était emparée de son cœur
et il était bien décidé à protéger son honneur. Il reprit la parole mais sa
voix fut recouverte par la déflagration d’une bombarde. Tout le monde se tourna
vers le château. Le boulet de pierre avait frappé la tour de la porte sans
causer de dommage.
    — Accepteriez-vous de vous battre avec moi pour
l’honneur de cette dame ? demanda le prince à sir Simon.
    Sir Simon aurait été ravi de se battre contre le prince s’il
avait eu l’assurance que sa victoire n’entraînerait pas de représailles. Il
savait que le jeune homme avait une réputation de guerrier, mais le prince
n’était pas un homme fait et il était loin de la force et de l’expérience de
sir Simon. Cependant seul un fou accepterait de se battre contre un prince avec
l’intention de gagner. Il est vrai que le roi participait à des tournois, mais
il le faisait dissimulé par une armure et sans surcot, de sorte que ses
adversaires ignoraient qui il était. Si sir Simon se battait contre le prince,
il n’oserait jamais faire usage de toute sa force, car les partisans du prince
lui feraient payer toute blessure au centuple, et de fait, pendant que sir Simon
hésitait, les hommes rudes qui se trouvaient derrière le prince poussèrent
leurs chevaux en avant comme s’ils s’offraient à être son champion pour le
combat. Sir Simon, dépassé, exprima son renoncement d’un signe de tête.
    — Si vous ne voulez pas vous battre, dit le prince de
sa voix haute et claire, alors vous devez assumer votre culpabilité. Vous devez
à la dame l’armure et l’épée.
    — L’armure fut prise dans les règles, sire, fit
remarquer le comte de Northampton.
    — Personne ne prend dans les règles l’armure et les
armes d’une simple femme, lança le prince. Où est l’armure, Jekyll ?
    — Perdue, sire.
    C’étaient les premiers mots de sir Simon. Il aurait voulu
raconter toute l’histoire au prince, le guet-apens organisé par Jeannette, mais
cela se terminait par sa propre humiliation et il eut le bon sens de se taire.
    — Alors la cotte de mailles suffira, déclara le prince.
Donnez-la, et l’épée aussi.
    Tout d’abord, sir Simon resta bouche bée devant le prince,
puis il vit qu’il parlait sérieusement. Il défit la ceinture de son épée et la
laissa tomber, ensuite il ôta sa cotte de mailles en la faisant passer
par-dessus sa tête, ce qui le laissait en braies et en chemise.
    — Qu’y a-t-il dans cette bourse ? demanda le
prince en désignant le lourd sac d’argent que sir Simon avait au cou.
    Sir Simon chercha une réponse et ne trouva que la vérité, à
savoir que cette bourse était celle qu’il avait prise à Thomas.
    — C’est de l’argent, sire.
    — Eh bien, donnez-le à madame.
    Sir Simon enleva la bourse et la tendit à Jeannette qui lui
fit un beau sourire.
    — Merci, sir Simon, lui dit-elle.
    — Votre cheval aussi est confisqué, déclara le prince,
et vous quitterez le camp avant midi, car vous n’êtes pas le bienvenu en notre
compagnie. Vous pouvez rentrer chez vous,

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