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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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plutôt essayer de le
nourrir. Aidez-moi à le relever.
    Des mains redressèrent Thomas sur son lit et une cuillerée
de soupe tiède fut introduite dans sa bouche. Une douleur le traversa et ce fut
à nouveau l’obscurité.
    La lumière revint une troisième fois, peut-être une
quatrième, il était incapable de le dire. Peut-être avait-il rêvé. Mais cette
fois un vieil homme se dessinait devant la fenêtre lumineuse. Il était vêtu
d’une longue robe noire, mais ce n’était ni un prêtre, ni un moine car la robe
n’était pas serrée à la ceinture et il portait un petit chapeau carré sur ses
long cheveux blancs.
    — Mon Dieu, essaya de dire Thomas en ne produisant
qu’un grognement guttural.
    Le vieil homme se retourna. Il avait une longue barbe
fourchue et tenait un bocal. Cette bouteille, pourvue d’un col étroit et d’un
ventre rond, était remplie d’un liquide jaune pâle que l’homme levait à la
lumière. Il regarda le liquide, l’agita puis le renifla.
    — Êtes-vous réveillé ?
    — Oui.
    — Et en plus vous pouvez parler ! Quel médecin je
fais ! Mes brillantes qualités m’étonnent moi-même. Si seulement elles
pouvaient persuader mes patients de me payer. Mais la plupart considèrent que
je dois leur être reconnaissant de ne pas me cracher dessus. Diriez-vous que
cette urine est claire ?
    Thomas acquiesça et le regretta aussitôt car la douleur
entra dans son cou et descendit son épine dorsale.
    — Vous trouvez qu’elle n’est pas trouble ? Ni
foncée ? Non, elle ne l’est pas. Elle a également une odeur et un goût des
plus sains. Un flacon d’urine jaune clair, il n’y a pas de meilleur signe de
bonne santé. Hélas, ce n’est pas la vôtre.
    Le médecin ouvrit la fenêtre et jeta l’urine dehors.
    — Avalez, ordonna-t-il à Thomas.
    Thomas avait la bouche sèche, mais essaya avec bonne volonté
d’avaler et aussitôt il se mit à haleter de douleur.
    — Je pense, dit le médecin, que nous ferions mieux
d’essayer du gruau fin. Très fin, avec un peu d’huile, ou mieux encore avec du
beurre. Ce que vous avez autour du cou est une bande de tissu imprégnée d’eau
bénite. Ce n’est pas moi qui l’y ai mise mais je ne m’y suis pas opposé. Vous
autres chrétiens, vous croyez en la magie – en fait, vous ne pourriez pas
avoir la foi sans cette confiance en la magie –, aussi dois-je tolérer vos
croyances. C’est bien une patte de chien que vous avez autour du cou ? Ne
me le dites pas, je n’ai aucune envie de le savoir. Cependant, quand vous serez
guéri, j’espère que vous comprendrez que ce n’est ni la patte de chien ni le
linge humide qui vous a guéri, mais mon habileté. Je vous ai saigné, je vous ai
appliqué des cataplasmes de bouse de vache, de mousse et de trèfle, et je vous
ai fait suer. Et malgré cela, Eléonore va prétendre que ce sont ses prières et
sa petite bande de tissu mouillé qui vous ont ramené à la vie.
    — Eléonore ?
    — C’est elle qui a coupé la corde. Vous étiez à moitié
mort. Quand je suis arrivé, vous étiez même plus mort que vif et je lui ai
conseillé de vous laisser expirer en paix. Je lui ai dit que vous étiez déjà à
mi-chemin de ce que vous considérez comme l’enfer et que j’étais trop vieux
pour lutter avec le diable, mais Eléonore a insisté et j’ai toujours eu du mal
à résister à ses prières. Du gruau avec du beurre rance, je pense. Vous êtes
faible, mon garçon, très faible. Portez-vous un nom ?
    — Thomas.
    — Le mien est Mordecaï, mais vous pouvez m’appeler
docteur. Vous ne le ferez pas, bien sûr. Vous me traiterez de maudit juif,
d’assassin du Christ, de secret adorateur des cochons et de voleur d’enfants
chrétiens.
    Tout cela était dit sur un ton chaleureux.
    — Quelle absurdité ! Qui donc voudrait enlever des
enfants, qu’ils soient chrétiens ou autres ? Vile engeance. Le seul
avantage qu’apportent les enfants, c’est qu’ils grandissent, comme l’a fait mon
fils, mais alors, par une conséquence tragique, ils ont à leur tour encore plus
d’enfants. Nous ne retenons pas les leçons de la vie.
    — Docteur, croassa Thomas.
    — Oui, Thomas ?
    — Merci.
    — Un Anglais poli ! Le monde ne cesse de
m’étonner. Attendez ici, Thomas, et ne me faites pas l’impolitesse de mourir
pendant mon absence. Je vais chercher du gruau.
    — Docteur ?
    — Oui.
    — Où suis-je ?
    — Dans la maison de mon ami, en

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